Xavier Cousseau a grandi dans la ferme familiale. Nombre de ses souvenirs d’enfance ont pour décor le potager de ses grands-parents. BTS de production horticole en poche, il a pourtant choisi une autre voie professionnelle, “un peu dégoûté par les pratiques de monoculture et les conditions de travail de cette filière”. Le goût du jardinage, lui, ne l’a jamais quitté et, depuis 5 ans, il cultive son Jardin des Tannières, dans les Deux-Sèvres. Interview.
Hortus Focus. Vous avez créé votre jardin ou repris un aménagement existant ?
Xavier Cousseau. Je suis parti de zéro… Une maison dans un lotissement, un terrain de 1400 m2, nu, avec une petite pente qui, de fait, le coupe en deux. Pour le moment, je n’ai pas aménagé le bas du terrain. J’y cultive juste un petit potager de 30 m2 environ.
Par où et par quoi avez-vous commencé ?
J’ai créé un premier parterre à côté de la terrasse, j’avais besoin de voir des fleurs en me levant le matin ! J’ai prélevé des plantes dans le jardin de mes parents qui cessaient leur activité d’agriculteurs. Et j’ai investi, avec mes moyens limités, dans des arbustes de haies libres et bocagères (cotonéaster, chèvrefeuille, cornouiller, buddleia, sureau, viorne..) et des vivaces. Je suis devenu un inconditionnel des vivaces. Le jardin en compte environ 300 espèces ou variétés. Pour moi, ce sont des plantes idéales, fidèles, costaudes.
Quelles sont vos plantes préférées… et celles qui vous ont déçu ?
Je suis fan des Geranium maccrorhizum, des géraniums vivaces en général, des heuchères, des graminées comme les miscanthus et les éragrostis (même s’ils ont tendance à se ressemer beaucoup chez moi). J’ai découvert le monde des sauges dont certaines comme Salvia uliginosa sont très heureuses dans mon jardin. Les iris se comportent bien mais il faut trouver un moyen de les cacher car, en dehors de la floraison, c’est d’un moche absolu ! Quand aux kniphofias, je les ai pratiquement tous fait disparaître, la beauté une seule semaine dans l’année, merci bien !
Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez ?
Elles sont de deux ordres. La première, c’est la nature de mon sol. Terrain granitique, sol pauvre, filtrant, sableux… j’utilise donc beaucoup de compost, de fumier déshydraté pour le nourrir. Après de nombreux échecs, j’ai compris que je ne pouvais pas y planter n’importe quoi ! J’ai réorienté mes choix, tant pis pour mes envies, je plante uniquement ce qui convient à ma terre, à ma région. La seconde, c’est tout bêtement des moyens financiers limités ! J’ai envie de fruitiers en cordons, par exemple. Pour le moment je ne peux pas me le permettre mais ça viendra ! En attendant, je multiplie mes plantes, je récupère des boutures dans le jardin des copains et je participe aux Seeds of Love.
En 5 ans, votre façon de jardiner a t-elle changé ?
Ma façon de jardiner, non, mais mes idées d’aménagement oui ! Au début, je traçais des carrés, des rectangles… Aujourd’hui, je modifie les tracés, je dessine des lignes et des courbes pour créer des ruptures et des surprises. Je cherche les liens entre les massifs, je travaille les cheminements, les parcours. Je fais des courbes, je modifie les tracés, les lignes. Ça permet de créer des ruptures, des surprises.
Quels sont vos projets pour les années qui viennent ?
Planter des arbustes à petits fruits, installer une petite serre pour multiplier et conserver mes plantes. Je voudrais des pergolas, des arches, des structures pour ponctuer le jardin…
Vous pouvez suivre Xavier sur sa page Facebook et sur son BLOG, Le jardin des Tannières.
Bonus ! Ses jardins préférés
- Terra Botanica, à Angers : “Un parc à thème un peu surfait mais on peut y voir de jolis aménagements et y piocher des bonnes idées”.
- Les jardins de Kermoureau, en Loire-Atlantique : “Un Jardin Remarquable qui s’étend sur 8 hectares et dont s’occupe seule, Lise Vaillant. Elle plante serré et a réalisé des grands massifs qui demandent peu d’entretien. J’ai adoré ce jardin”.
- Le Parc Floral de Paris : “C’est un lieu magnifique et je suis particulièrement admiratif de ses collections de dahlias et de vivaces”.