Le jardin Majorelle est orphelin

jardins Majorelle
typhoonski

 

C’est une étape incontournable pour les amoureux de jardin de passage à Marrakech. Créé par le peintre Jacques Majorelle, ce jardin a été racheté par Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé, disparu hier à 86 ans. Une maison de style Art déco et arabisant, des couleurs franches, dont le célèbre “bleu Majorelle”, mettent en valeur de très nombreuses espèces exotiques. Une promenade ponctuée par le doux bruit des fontaines…

majorelle
©pixelpot

Quand le couturier et l’homme d’affaires le rachètent en 1980, le jardin Majorelle est menacé de destruction pour être remplacé par un hôtel de luxe. Le couple s’en porte acquéreur, quatorze ans après en être tombé amoureux lors d’un premier séjour dans la ville rouge comme le relate Pierre Bergé dans “Yves Saint Laurent, Une passion marocaine” : « Très vite nous devînmes familiers de ce jardin, il n’était guère de jours sans que nous nous y rendions. Il était ouvert au public, mais il n’y avait presque personne. Nous fûmes séduits par cette oasis où les couleurs de Matisse se mêlent à celles de la nature. » … « Aussi, quand nous avons appris que ce jardin allait être vendu et remplacé par un hôtel, nous fîmes l’impossible pour arrêter ce projet. C’est ainsi qu’un jour nous devînmes propriétaires du jardin et de la villa. Au cours des années, nous avons redonné vie au jardin. (Éd de la Martinière)

L’œuvre d’un peintre

Le jardin de dimension modeste (un demi-hectare), protégé par des murs de terre est alors en très mauvais état, victime d’une histoire chaotique, celle de son créateur. Installé au Maroc en 1917, le peintre orientaliste Jacques Majorelle acquiert un premier terrain en 1923 puis d’autres parcelles. Passionné de botanique, il rapporte de ses  voyages de nombreux spécimens, constitue des collections végétales et crée un jardin… de peintre, une succession de tableaux et de perspectives où chaque détail compte. Son souhait : réaliser “une cathédrale de formes et de couleurs” au travers de compositions alliant couleurs vives et formes géométriques. C’est après un séjour dans l’Atlas marocain, en 1937, qu’il introduit sur les murs de sa maison ce bleu intense connu depuis lors sous le nom de “bleu Majorelle”. Pour pouvoir entretenir le jardin, il l’ouvre au public en 1947. Un divorce couteux puis un très grave accident de la circulation en 1955 le contraignent à morceler sa propriété avant d’être évacué vers la France où il meurt à Paris, le 14 octobre 1962.

 

Majorelle aujourd’hui

Jardins Majorelle
zenobillis

Pierre Bergé et Yves Saint-Laurent font entièrement restaurer ce jardin et enrichissent les collections. On y trouve cactus et agaves, palmiers et jasmins, daturas et cyprès… Les pergolas croulent sous les bougainvillées. Nénuphars et lentilles d’eau couvrent certains bassins où le murmure des fontaines s’efface, remplacé par les chants d’innombrables oiseaux. Un musée berbère a été ouvert dans l’ancien atelier de Jacques Majorelle et accueille les collections personnelles du couple. C’est dans la roseraie de la Villa Oasis, le nom donné à l’ancien atelier du peintre, que les cendres d’Yves Saint Laurent ont été dispersées en juin 2008.

 

 

 

Les infos pratiques sur le Jardin Majorelle, c’est PAR ICI !

 

 

 

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