À Giverny, le printemps Monet

Isabelle Morand

 

S’asseoir sur un banc avec vue sur un océan de fleurs et la maison du peintre, avoir l’impression de  “marcher” dans une toile de Claude Monet, observer la danse des tulipes et les frissons des pensées au plus petit coup de vent… C’est la magie de Giverny à admirer dans notre vidéo !

Jean-Marie Avisard est, depuis le 1er avril 2018, le nouveau chef jardinier du Jardin de Claude Monet. Longtemps responsable du célèbre Jardin d’eau (auquel Hortus Focus consacrera bientôt un article spécifique), il est aujourd’hui à la tête d’une équipe de 11 jardiniers et 3 apprentis qui entretiennent en permanence le jardin.

Hortus Focus.

Le Clos Normand, le jardin de fleurs devant la maison de Claude Monet, est absolument sublime au printemps. Cette saison n’éclipse-t-elle pas les autres ?

Jean-Marie Avisard. Absolument pas. Car, à Giverny, aucune saison n’est plus belle qu’une autre et nous sommes très attachés à offrir aux visiteurs un jardin au top durant toute la période d’ouverture, du 25 mars au 1er novembre. Tous les deux mois, le spectacle du jardin est complètement renouvelé. En ce moment, ce sont les bulbes et les bisannuelles qui sont au summum. Les iris vont prendre le relais, les rosiers vont suivre puis les plantes estivales notamment les tournesols et les capucines qui au fur et à mesure des jours vont recouvrir toute l’allée centrale. Enfin, à l’automne, il faut venir admirer les asters et tous les feuillages.

C’est un jardin de records ?

Je ne sais pas… Mais nous plantons chaque année 25 000 bulbes de printemps (tulipes, jacinthes, narcisses, fritillaires…), 90 000 bisannuelles (pensées, giroflées, myosotis, silènes, juliennes des dames…) et autant d’annuelles. 

Le jardin de Claude Monet est-il difficile à entretenir ?

Il demande un entretien très pointu. Il faut, je crois, être un jardinier passionné pour bien comprendre les impératifs du jardin et y répondre justement. On a une manière de travailler, de planter différente et ça, ça ne s’apprend pas à l’école et surtout pas en quelques mois. Nous avons engagé récemment deux jeunes qui montrent un réel intérêt pour le jardin et ses particularités. À Giverny, chaque jardinier a un peu une âme d’artiste. Il doit savoir jouer avec les couleurs, avec les nuances pour demeurer dans l’esprit du jardin de Monet.

©Isabelle Morand

Votre travail est-il aussi important à la mauvaise saison ?

Oui, c’est même pendant les mois de fermeture que nous avons le plus de travail. Quand le jardin ferme début novembre, on “dépouille” tout le jardin. On enlève pratiquement toutes les plantes, on repêche tous les massifs, on apporte du compost, on divise toutes les vivaces et on replante toutes les pensées. Tout ceci doit être terminé avant le mois de janvier, car quand le gel arrive, il peut s’installer pour plusieurs semaines…

©Fondation Monet

Quels sont vos missions, vos objectifs de chef jardinier ?

Ce jardin doit rester tel qu’il est dans l’ensemble, mais on peut ici et là apporter quelques améliorations. Mon gros chantier va être de mettre en place une équipe qui puisse prendre la relève. Il faut savoir que notre équipe de jardiniers est vieillissante. Tout le monde est à Giverny depuis 25 ou 30 ans ! Assurer la transmission du savoir-faire, de l’esprit du jardin est désormais ma priorité. 

Toutes les infos pratiques sur LE SITE DE LA FONDATION MONET !

 

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