L’été, les vivaces nous régalent, les arbustes un peu moins. Et pourtant, certains attendent les mois les plus chauds pour donner le meilleur d’eux-mêmes. Voici trois arbustes à floraison estivale.
Les eucryphias
Ce ne sont malheureusement pas des arbustes à planter en toutes régions. Le grand Sud n’est pas pour eux. Ces arbustes à floraison estivale sont à réserver aux jardins de climat doux et humide. Leur rusticité est limitée : ils souffrent à partir de – 7°C. Ils se plaisent donc beaucoup en Normandie et en Bretagne, comme au Jardin du Pellinec ou à l’arboretum Les Arbres du monde, au Huelgoat. Originaires de Tasmanie, d’Australie, du Chili, les eucryphias, à feuillage persistant ou caduc, se couvrent de fleurs blanches, très nectarifères. Une aubaine pour les pollinisateurs à cette période de l’année. Installez l’arbre à l’abri des vents froids, dans un sol neutre ou acide, mais surtout bien drainé, plutôt à la mi-ombre.
Quelques espèces et variétés :
- E. lucida : feuillage persistant. Dimensions adaptées à tous les jardins (2 m x 1,5 m). La variété ‘Pink Cloud’ épanouit des fleurs légèrement rosées en périphérie.
- E. cordifolia : grandes fleurs blanches. Feuillage persistant. Adulte, il peut mesurer une dizaine de mètres.
- E. glutinosa : feuillage caduc. À l’automne, il vire au rouge orangé. Splendides étamines. Donné pour résister à – 12°C, mais non testé au jardin. Port plutôt étalé. Adulte : 2,50 m sur 2 m.
Les millepertuis
Ce sont arbustes à floraison estivale faciles, au feuillage caduc ou semi-persistant. On les voit un peu partout, ils font merveille sur les talus, en couvre-sol, en bordure de grand massif et même en bac sur la terrasse. J’aime beaucoup leurs fleurs jaune soleil aux étamines proéminentes. Ils supportent le soleil et la mi-ombre (bien pratique pour éclairer un endroit un peu ingrat). La floraison est suivie de nombreux fruits rouges, oranges, jaunes. Les tiges peuvent être intégrées à des bouquets de fin d’été. Très rustiques, les millepertuis sont vraiment peu exigeants. Et pour leur garder une jolie forme ou silhouette, il suffit de les tailler en début de printemps.
Quelques espèces et variétés :
- ‘Hidcote’ (H. hookerianum) : le plus connu et il le mérite. Sa floraison dure de juin-juillet à octobre. Les fleurs sont grosses (6 à 7 cm de diamètre) sur un feuillage légèrement bleuté. S’il se plaît, il peut former une masse de 1,50 m de haut sur 1,50 m de large, facile à tailler et à contenir.
- ‘Magical Beauty’ (H. inodorum) : fleurs de 4 cm de diamètre et feuillage semi-persistant. Je l’aime beaucoup pour la couleur rose tendre de ses fruits. Adulte, il mesure 90 cm de haut sur 70 cm de large. Soleil ou ombre, peu lui importe !
- ‘Blue Velvet’ (H. kalmianum) : son feuillage semi-persistant, fin, étroit, rappelle celui du saule et se colore à l’automne. Les pétales sont quasiment cachés par le bouquet des étamines (un ensemble tout jaune ravissant). Il produit des fruits rouges. Pour remplacer les potentilles si ces demoiselles font les capricieuses chez vous.
Le polygale à feuilles de myrte
Ces arbustes fleurissent en été, mais également avant… et après si le climat leur convient. Certes, Polygala myrtifolia n’est pas très rustique (-5°C), mais si vous le cultivez dans un grand pot et si vous le protégez en hiver, vous n’aurez aucune difficulté à le conserver plusieurs années. Les feuilles sont persistantes et la floraison superbe, en bouquets rose violacé. Peu importe la nature du sol, la terre doit être très bien drainée. N’oubliez pas en pot d’apporter une bonne couche de billes d’argile ou de pouzzolane. Récupérez des graines, le polygale se ressème facilement.
Variétés disponibles
- ‘Bibi Pink’ (croisement entre Polygala myrtifolia et P. oppositifolia) : un peu plus rustique (-10°C) que l’espèce type, plus petit aussi.
- ‘White Feathers’ : fleurs blanc pur, en abondance à partir du mois d’août et jusqu’en octobre.
- ‘Grandiflora’ : fleurs violet magenta et étamines partiellement blanches. 1,50 m de haut maximum.