L’automne à Chaumont-sur-Loire est une saison belle et active. Quand fleurir est un art…, événement de design floral aussi splendide qu’éphémère, s’y est tenu ces derniers jours et nous a “bluffés”, par la beauté de ses compositions. Jusqu’au 15 novembre, vous pourrez voir (ou revoir) le Festival international des jardins . Et jusqu’au 3 janvier, la Saison d’art avec ses créations contemporaines. L’occasion de se promener dans cet immense domaine aux nombreuses œuvres et plantations pérennes. Il faut en profiter !
Cette deuxième édition de « Quand fleurir est un art » a été plus compliquée à organiser du fait de la crise sanitaire. Mais Chantal Colleu-Dumond, la directrice du Domaine et du Festival des jardins, opiniâtre et passionnée, a maintenu l’événement. Seule différence : les participants étaient uniquement français. Contrairement à l’an dernier où ils venaient de différents pays. Cela n’a en rien empêché l’excellence d’être au rendez-vous.
Gilles Pothier, une chaleureuse majesté
Directeur de la maison parisienne « Moreux fleuriste », ce créateur généreux et attentif au détail a été récompensé par de nombreux prix. Meilleur ouvrier de France, il a remporté, en 1997, le titre de champion du monde dans l’art de fleurir.
Dans ses mains de magicien, la vaste salle à manger du Château voit son buffet et sa grande table envahis d’une débauche de fleurs, fruits, feuillages et branchages aux couleurs automnales. Un incroyable spectacle, réalisé en une journée avec deux assistants, et où même l’animal trouve sa place sous forme de notes amusantes.
Charline Pritscaloff, la dentellière
Elle baigne dans le milieu de la fleur depuis 2001. Meilleur ouvrière de France, elle a remporté plusieurs prix prestigieux, et a créé sa boutique à Orléans où elle anime, pour institutions et particuliers, les grands et petits événements du quotidien.
Ses interventions dans la Chambre dite de Catherine de Médicis, la Salle du Conseil et une des écuries du Château sont tout en élégance et en finesse. Harmonie rose, harmonie bleue sombre, harmonie blanche… Sa signature, cette année, est la plume de paon teinte.
Pascal Mutel, un poète engagé
Pour lui, le design floral réenchante le monde et se doit de refléter une idée ou des sentiments. On a particulièrement apprécié son décor de la Salle de Billard, tout en contrastes et très signifiant en cette époque mouvementée. « Après le confinement, je voulais que la nature entre à l’intérieur sans cacher son côté torturé, illustré par ces feuillages secs et ces branches couvertes de lichens. » explique-t-il. Le Covid et les questionnements sur l’environnement sont au cœur du sujet. Mais aussi la nature qui reprend ses droits à travers ces petites roses pâles et ces courges ramenant dans l’œuvre l’idée de saison.
L’Ecole des fleuristes de Paris : talents en herbe…
Avec ses 400 élèves annuels, c’est le plus important centre de formation européen à l’art floral. Formation qui se fait en lien avec les professionnels d’autres pays. Guidés par Garry Taffin et Martine Soulier, un groupe d’élève a réalisé plusieurs décors dont ceux de la chambre dite de l’astrologue Ruggieri et de l’escalier.
Un effet flamme original pour la première et des bouquets raffinés et pleins d’élan pour les autres. Ces jeunes fleuristes forment une belle gerbe de talents en devenir!
Domaine de Chaumont-sur-Loire, 41150 Chaumont-sur-Loire. Tél. 02 54 20 99 22
Ouvert jusqu’au 15 novembre 2020 (pour le Festival International des Jardins) et jusqu’au 3 janvier 20121 (pour la Saison d’art).
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