L’art et la nature battent leur plein au domaine de Chaumont-sur-Loire qu’il s’agisse du Festival International des Jardins (thème de cette édition : le jardin résilient). Ou de la Saison d’Art avec son lot d’artistes travaillant en lien avec la nature. L’édition 2023 est flamboyante. Vous avez encore deux mois pour la découvrir. Ci-dessous notre Top 5 !
“Être seul avec toi” par Claire Morgan (Grange aux Abeilles)
La Grange aux abeilles sied bien à cette artiste anglaise dont les œuvres fascinantes de géométrie, de délicatesse et de minutie nous ont toujours émerveillés par le passé. Après les nuées d’insectes enfilés sur des fils de nylon, voici un oiseau (une oie) au milieu de mille éclats de matière brillant dans l’obscurité. Il y est question des conditions animale et humaine. Du passage du temps, de la grâce et de la fragilité de l’existence. Un éloge de la nature et de la beauté du monde malgré son impermanence.
Alechinsky à l’imprimerie : l’expo phare de la Saison d’Art (Galeries hautes)
Dessins, gravures, lithographies, estampes murales, ouvrages de bibliophilie liés au livre et à la nature… C’est une véritable petite rétrospective que lui consacre Chaumont cette année, déployée dans une dizaine de salles. Le goût pour le papier de celui qui fut d’abord typographe et imprimeur transparaît à travers ces quelque 200 œuvres échelonnées de 1948 à 2020. Les volcans, la terre, les arbres et tout le grand cycle de la nature s’y illustrent avec maestria. Un bonheur !
“Mémoires d’enfance” de Sophie Blanc (galerie haute de l’Asinerie)
Est-on chez les Égyptiens, les Incas ? Dans une chambre forte ou un tombeau princier ? Brindilles, herbes folles, graines ou feuilles de chêne brillent ici de tout leur or, dans l’obscurité. Comme s’ils avaient été métamorphosés par quelque baguette magique. La fée doreuse ? Une restauratrice de patrimoines qui, depuis 20 ans, applique minutieusement sa technique aux minuscules merveilles de la nature. En résultent d’étonnantes et splendides compositions présentées sous cloche comme des joyaux. Fascinant.
“Sculptures végétales” de Bernard Schultze (Tour de Diane)
Œuvres historiques que celles-ci, réalisées par un des grands représentants de la peinture gestuelle en Europe, mort en 2005. Comme pour André Breton, le processus créatif chez Schultze devait être guidé par l’inconscient, ce qui le mena à ces structures déformées en lambeaux aux couleurs de la décomposition automnale. Cet accord de vert, d’orange, de rouge et de bleu est du meilleur effet dans cette installation qu’on croirait faite de lichens dans quelque forêt fantastique…
“L’ultime métamorphose de Thétis” par Grégoire Scalabre (Écuries)
Céramiste accompli et internationalement reconnu, l’artiste nous propose comme une promenade dans un jardin terrestre ou aquatique, où notre œil passe progressivement du général au particulier et à l’infiniment petit. Approchez-vous et vous distinguerez des milliers de vases ou amphores minuscules (70 000 d’un poids total de 450 kilos) que l’on croirait arrachés à quelque épave de fond sous-marin, le royaume même de la nymphe Thétis. L’œuvre est mystérieuse. Faut-il y voir une métaphore des rapports entre l’homme et la nature, le vase étant une façon bien humaine d’écourter la vie des fleurs pour décorer nos maisons… ?
La Saison d’Art et le Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire sont ouverts au public respectivement jusqu’au 29 octobre et jusqu’au 5 novembre 2023. Le château (parc historique et écuries) : toute l’année. Plus d’infos :ICI