Une exposition, un jardin puis un livre pour le jardinier planétaire
La préséance du vivant est d’abord une exposition qui fut réalisée dans le cadre de la Biennale d’Architecture et du Paysage d’Ile-de-France en 2022. Celle-ci prenait la forme d’une exposition avec une création collective d’un jardin intitulé le potager des autres, d’une invitation mondiale sous forme de conférences en 24h non-stop. Ce livre constitue un pendant à ce projet. Il a été pensé suivant un échange avec le graphiste de la maison d’édition. C’est à la fois d’un manifeste, d’un outil, d’une banque de projets exemplaires où découvrir de nouvelles conceptions de paysage. Il s’adresse à tous ceux qui jardinent et incitera les lecteurs à prêter attention au vivant dans tout type de jardin, de milieux, de terrains, friches, etc .
Une ouverture vers de nouvelles manières de jardiner
Le jardin est d’abord considéré comme lieu de résistance, de refuge, dans une période où il est nécessaire de penser la survie, l’attention au quotidien et ce dans un temps long. L’accueil du vivant implique d’accepter l’indécision revendiquent les paysagistes du collectif Coloco.
Analyse de 26 projets
Les auteurs ont examiné ces projets, de différentes échelles, allant de la place publique, au jardin, au projet de territoire, à travers le monde et selon 4 critères :
- Inventons les partitions des projets pour le vivant
- Considérons le projet de paysage comme une plateforme de négociation
- Construisons la communauté en cultivant ensemble le jardin
- Faisons du projet une partition qui se déploie dans la durée
- Manifestions par la résolution esthétique le soin apporté au vivant
Les contributions des créateurs de toutes disciplines s’ajoutent à l’étude précise, documentée par des images au fur et à mesure de l’élaboration du projet de paysage ainsi que des schémas et plans de plantation. Ces exemples inspirants sont gages d’espoir.
Des tentatives pour aborder la méthode du jardinier planétaire
Les paysagistes rappellent que l’humain est un écosystème, un organisme composé d’autres organismes. Ils préconisent de restaurer la fertilité des sols dans une société où tout va trop vite.
Le projet de paysage est pensé comme une plateforme de négociation. Il s’agit de faire ensemble, de cultiver une approche par l’accueil de l’autre et de la diversité.
Une invitation à jardiner dans une dynamique collective
La dernière partie de l’ouvrage se clôt sur des incitations à s’engager au sein du vivant. Les auteurs insistent sur la biodiversité tel un trésor et les friches comme bien précieux. Ils rappellent la définition du tiers-paysage comme lieu d’accueil de la biodiversité, là où l’homme n’a pas besoin d’intervenir. Le jardin en mouvement nécessite d’accepter le changement, de faire avec et non contre les vivants afin de favoriser les espèces en présence. Le projet de paysage implique un réseau d’acteurs, qui peut être mouvant dans le temps. Le jardin est le lieu du partage de connaissances, là où apprendre ensemble des gestes de soin pour le vivant.
Ainsi, cet ouvrage invite à s’engager pour le vivant, à changer nos habitudes et à œuvrer en tant que jardinier planétaire. Il donne des pistes pour prendre en considération l’urgence de préserver la biodiversité : Une incitation également à prêter attention à la nature, à élargir notre regard, à protéger les milieux naturels.