La vallée de la Meuse, en Wallonie, présente quelques magnifiques jardins de styles différents avec souvent, de jolies vues sur le fleuve. Nous en avons visité quatre (mais il y en a d’autres !) Et nous nous sommes aussi promenés dans une réserve naturelle. Un petit circuit à faire en voiture, lors d’un long week-end, en rayonnant autour de Namur (à 2 heures de Lille) ou de Dinant.
Les jardins d’eau d’Annevoie
Dans ces jardins conçus au XVIIIe siècle par Charles Alexis de Montpellier, l’eau omniprésente s’écoule naturellement depuis 260 ans sans recours à aucune machinerie. Un mouvement qui se fait uniquement par les dénivellations naturelles et un système de vases communicants, à partir d’un réseau de canaux et d’une source ! En résultent des jardins éminemment poétiques où se côtoient les styles français, italien et anglais. On passe successivement du Grand éventail au Rocher du Lion, de la Cascade anglaise au Buffet d’eau ou à la Fontaine Triton avec une alternance de grandes perspectives et d’intimisme romantique.
Partout, la grande symphonie de l’eau jaillissante ou son petit murmure charment l’oreille. Tandis que le regard s’arrête sur la façade restaurée du petit château (en mains privées), sur une statue de Neptune, un sanglier ou les étranges figures contemporaines d’Anneke Beaumont (jusqu’à fin septembre 2024). Annevoie, riche de ses 50 jeux d’eau répartis sur quelque 12 hectares, figure parmi les plus beaux jardins de Wallonie. Il a obtenu le label de Jardin exceptionnel en 2021.
Le jardin du château de Freÿr
Le jardin de Freÿr entoure l’ancienne résidence d’été des Ducs de Beaufort-Spontin, un petit château de style Renaissance resté dans la même famille depuis le XIVe siècle (il se visite). C’est un jardin classique à la française, une sorte de mouchoir de poche au milieu d’un magnifique écrin végétal sauvage. En grande partie resté dans son jus. Le lieu est paisible et incite à la contemplation. À l’image de son jardinier en chef, Sébastien Conil, qui se sent totalement connecté avec ses différents végétaux. Et pour cause… son exceptionnelle collection d’agrumes comporte les plus vieux orangers en caisse d’Europe. Certains, âgés de plus de 300 ans, demandent des soins permanents.
On se balade donc entre des labyrinthes et des bosquets de charmes, des bassins et un quinconce de quelque 140 tilleuls. Sans oublier l’étonnante série de bustes à deux têtes de Paul-Louis Clyffé (des reproductions ont remplacé les originaux en terre cuite). Du côté du parterre d’agrumes, l’œil zigzague entre bigaradiers en tous genres, lauriers, citronniers ou kumquats. Tout un petit monde qui, l’hiver, est rentré dans une des plus vieilles orangeries des Pays-Bas. Levez les yeux : c’est le grand bois, la Meuse et ses hautes falaises… Majestueux !
Le Sous Bois, à Wépion
Aux antipodes du précédent, ce jardin qui appartient à Philippe Taminiaux, est entièrement à l’anglaise, créé de toute pièce il y a dix-sept ans, dans ce qui n’était que bois et champs. Le résultat est bluffant, inspirant, splendide. Pas de rouge, pas d’orange, pas de jaune. Que des couleurs pastel dans les bleus, les mauves et les blancs. Beaucoup de fleurs (surtout vivaces), beaucoup d’arbustes, beaucoup d’arrondis. Et l’envie de conserver une sorte d’équilibre entre le sauvage et le cultivé, l’ombre et la lumière. Le chemin de visite est aussi soigné que les massifs de plantes ou le gazon entièrement tondu à l’hélicoïdale. Avec des atmosphères et des points de vue renouvelés sur la Meuse ou sur la maison.
Autour de cette dernière, ne pas manquer la collection d’arrosoirs. Ni, depuis sa terrasse, l’oculus taillé dans les feuillages qui offre une petite vue sur la citadelle de Namur. Un tableau parfait. (Attention, ce jardin ne rouvrira que l’été prochain).
Le parc et les vignes du château de Bioul
Ce lieu séculaire marie harmonie, tradition viticole, patrimoine historique et chroniques familiales. L’histoire du château dont l’architecture mêle les époques, remonte à 1036. Plus récemment à 1906, lorsqu’il fut racheté par la famille des Vaxelaire. En 2009, Vanessa et son mari (la 5e génération) y plantèrent 14 hectares de vignes bio à partir de cépages achetés en Allemagne ou en Suisse, bien adaptés au climat humide.
Les amateurs de vin pourront acheter et déguster leurs sept cuvées (un étonnant rosé sans sulfite). Et tous auront plaisir à se promener et pique-niquer dans son magnifique parc paysagé de 4 hectares aux points de vue renouvelés, avec plan d’eau et pont japonais. Une série d’arbres remarquables d’environ 300 ans y prospère : tulipier de Virginie, tilleul européen, chêne pédonculé, érable champêtre…
Le parc de Furfooz
Réserve naturelle agréée proche de la Lesse, de ses méandres et de ses falaises, le parc de Furfooz comporte des bois et des sols calcaires à la flore typique et abondante (aconit tue-loup, lunaire vivace). Ainsi, ses « érablières de ravin » ou forêts en pentes avec leurs 3 espèces d’érables (plane, sycomore et champêtre…), leurs tilleuls, frênes et ormes. Occupé depuis le Paléolithique Supérieur, le site conserve aussi des vestiges médiévaux et romains (thermes, forteresse…) et offre une jolie promenade jalonnée de grottes et de points de vue. Un circuit de 3,5 km (1h30 de marche) lors duquel on pourra faire une halte dans la sympathique guinguette de La Flobette, au bord de la rivière. (Bien se renseigner avant ou se faire accompagner par un guide, car l’entrée et le circuit ne sont pas évidents à trouver…)
Renseignements pratiques autour des jardins de Wallonie
Pour se faire plaisir…
Loger à l’hôtel Vedette****. Déco magnifique (en photo, la salle à manger). Chambres très calmes donnant sur la nature et un jardin.
Se restaurer avec une très belle vue sur la Meuse
Le Panorama, à Namur : une très bonne table
La Fête au Palais, entre Dinant et Namur (en photo, vue depuis la terrasse à la tombée de la nuit). Pour les amateurs de sucré-salé.
Toutes les informations
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