Le Festival international des Jardins de Chaumont-sur-Loire est placé, cette année, sous le signe du biomimétisme, ce processus d’innovation dont la particularité est de se calquer sur le vivant. Comment l’homme, par exemple, peut-il s’inspirer utilement de la nature pour résoudre ses propres problèmes ? Le thème a inspiré une trentaine de projets tous plus intéressants les uns que les autres. Ci-dessous nos petits favoris !
Le Jardin de la Termitière par le Domaine de Chaumont et le collectif « Prise de terre ».
Ce jardin met en évidence un procédé naturel de refroidissement pouvant être appliqué à l’architecture. On a pu observer que certaines termitières africaines, d’une dizaine de mètres de haut, parviennent à rester fraîches à l’intérieur grâce à un ingénieux système de climatisation. L’air chaud pénètre par des trous au niveau du sol. Il passe ensuite par des conduits souterrains assez profonds puis remonte, refroidi, par une cheminée centrale avant d’être évacué à l’extérieur. L’architecte zimbabwéen Mick Pearce met en pratique ce modèle d’architecture durable depuis vingt ans. Ainsi le centre commercial Eastgate, à Harare, dont les économies d’énergie sont assez exemplaires.
Le Jardin de la Fontaine Anémone par Jean-Philippe Poirée-Ville
Cette installation très sculpturale et esthétique est comme une fontaine entourée de tentacules végétaux, une sorte de tapis persan autour duquel on circule comme dans un jardin médiéval. Nous l’avons vue (et photographiée) au tout début du Festival. Aujourd’hui, tous ces cercles de plantes sont très verts, comme autant de mini-pelouses flottantes. Comme nous, elles existent à 98% par rapport à leur milieu et à l’eau. Un équilibre très précaire qui invite l’homme à la réflexion…
À Rebrousse-poil par Alexis Tricoire
Véritable coup de cœur et dépaysement immédiat pour cette œuvre de land art réalisée dans une partie particulière du Domaine : le Vallon des Brumes. L’artiste y a créé un parcours plutôt fun en utilisant exclusivement des balais-brosses, brosses ménagères et goupillons de toutes les formes, tailles et couleurs. Il y interprète le biomimétisme et le nom du vallon de façon assez littérale, imitant différentes formes de fleurs, créant une colonie de perroquets en vol ou un indien avec sa coiffe de plumes. Le tout disparaissant périodiquement dans une brume épaisse et abondante, donnant au site des allures de jungle amazonienne. Vraiment au poil !
Retour aux racines par Julien Truglas, Giulia Pignocchi, et Alan Douchet
Une grande araignée bleue ? En réalité, cette sculpture représente le système racinaire d’un arbre centenaire. Bien connu aujourd’hui, celui-ci communique et échange, sous terre, avec les champignons. Une symbiose mycorhizienne apparue il y a environ 450 millions d’années et qui a traversé cinq extinctions massives du vivant sur Terre. Face aux problèmes sociaux et environnementaux actuels, ce type d’intelligence collective et coopérative est sans doute la seule solution. L’homme saura-t-il s’en inspirer en s’unissant et en faisant société avec la nature?
Le Sofa cactée par Mauricio Galante
Disposé dans une petite serre pleine de cactus et de vrais « coussins de belle-mère » ce canapé caméléon, très mou et très doux, nous a beaucoup amusés. Les visiteurs s’y roulent et s’y photographient tour à tour avec un plaisir non dissimulé. Oui, il s’inspire de la nature et répond bien au thème imposé du biomimétisme. Mais à sa façon ! Un peu d’humour ne nuit point…
Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire, jusqu’au 7 novembre 2021. Pour toutes les infos, c’est ICI
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