Une ferme florale sur le toit d’un hôpital parisien

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Félix Romain et Tran-Phi Vu cultivent leurs fleurs sur le toit de l’hôpital Robert Debré, à Paris. Ces deux jeunes se dépensent sans compter pour faire vivre leur ferme florale, produire et livrer les bouquets. 

Acteurs du renouveau de la filière floricole

Les exploitations floricoles tricolores reprennent – un peu – de poil de la bête… Mais la route sera encore longue. 90% des fleurs vendues en France ont été cultivées à l’étranger, parfois à l’autre bout du monde, et transitent en majorité par les Pays-Bas. Des fermes floricoles se créent ici et là sur le territoire. Quelques-unes le sont en milieu urbain comme celle de Tran-Phi et Félix. 

Ferme florale urbaine
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“La fleuristerie ne nous intéressait pas a priori, mais une amie de promo de l’École du Breuil nous a parlé de la situation de cette filière en France. Ce qu’on trouve chez les fleuristes ne correspondait pas souvent à nos goûts. Cela nous a donné envie de cultiver des fleurs à notre goût, sans avoir à respecter des contraintes logistiques fortes, de transport ou de froid”, explique Félix. “Nous avons donc répondu à l’appel à projets de Pariculteurs et notre idée a été retenue.”

Ferme florale urbaine
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Une ferme florale sur le toit

L’hôpital, situé dans le XIXe arrondissement de Paris, a été construit dans les années 80. L’architecte, à l’époque, avait prévu 1500 m2 d’espace à végétaliser sur le toit. Mais pour des contraintes budgétaires, cette végétalisation n’a jamais été entreprise. Le projet de Félix et Tran-Phi prévoit la création d’une ferme florale, mais également d’espace jardiniers qui puissent profiter aux patients et aux soignants. La COVID est venue chambouler ce second aspect du projet. La première phase, elle, a commencé voilà deux ans. 

Tout à faire…

La tâche qui attend Félix et Tran-Phi est juste titanesque…  En mai 2019, ils investissent le toit et explorent le lieu : “En commençant à travailler le sol, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait énormément de remblais, de déchets, des sacs plastiques, tout et n’importe quoi en fait ! On a dû décaisser petit à petit toutes les parcelles, extraire tout ce qui n’était pas utile à la culture. Il faut encore et encore décompacter le sol et l’enrichir avec des végétaux qu’on récupère via les entreprises qui s’occupent de l’entretien des espaces verts de Robert Debré.” Les deux jeunes ont également conclu un partenariat avec le parc cité en face de l’hôpital pour récupérer une partie de leurs tontes et du broyat. 

Leurs efforts sont payants : la terre vit. Les vers de terre sont là, les pollinisateurs aussi ! 

Des conditions de travail difficiles

Tran-Phi et Félix se bagarrent pour leur activité, car les conditions de travail ne sont vraiment pas aisées. Les conditions météo leur mènent la vie dure, notamment en été : ils “cuisent” littéralement sur le toit. Ils ne se déplacent qu’à vélo, pour venir de leur domicile, mais également pour livrer les bouquets après leur journée de travail. “Heureusement, on croit vraiment à ce que l’on fait !”

Quand la situation sanitaire le permettra, ils pourront organiser des ateliers, des animations qui font, depuis le début, partie du modèle économique de leur Ferme Florale urbaine. 

Ferme florale urbaine
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Comment commander les bouquets ?

Les particuliers peuvent commander les bouquets, entre deux jours et deux heures avant leur livraison, ou bien venir les chercher sur des créneaux horaires précis en “click and collect”. Les commandes  doivent être passées sur le site internet de l’entreprise.

Les bouquets sont faits avec les fleurs de saison : dahlia, cosmos, centaurée, célosie, amarante, basilic, cerinthe, lin, tulipes,  narcisses, alliums, iris 

Ferme florale urbaine
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Bientôt une autre ferme florale à Ivry-sur-Seine 

Les deux jeunes entrepreneurs installent une nouvelle ferme florale à Ivry sur un site plus grand, et où les fleurs seront cultivées en pleine terre. La culture s’y annonce bien plus simple. Il s’agit là encore d’agriculture urbaine puisque la parcelle est située en ville. “Nous avons l’amour du végétal, la passion de la transmission, l’envie de faire connaître les fleurs, leurs cycles de vie, mais aussi faire découvrir la beauté et les difficultés de ce métier de floriculteurs.

Les clients qui sont venus nous voir, avec lesquels nous avons pu échanger ont un autre regard sur les fleurs. Ils mesurent le travail nécessaire à la présence d’un bouquet dans leur intérieur. Beaucoup d’entre eux nous ont confié qu’ils prenaient beaucoup soin désormais des bouquets qu’ils s’offrent ou qu’on leur offre.” 

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