Classés sur la liste mondiale du Patrimoine mondial de l’UNESCO, les aflâj d’Oman sont un modèle d’irrigation ancestrale. On les utilise encore dans les palmeraies et les zones cultivées avec le même souci : le partage équitable de l’eau.
Que sont les aflâj ?
Tout d’abord, une petite explication pour les non arabophones : aflâj est le pluriel de falaj (division en parts). Ces canaux ont sans doute été mis en place vers – 4500 ans avant J.-C pour permettre d’alimenter en eau – et de façon équitable – les oasis et leurs habitants, mais aussi les moquées. Les plus vieux aflâj encore utilisés datent d’environ 5 siècles. L’eau captée est celle des sources, mais aussi celle des crues des wadis par dérivation. Elle est guidée par des canaux droits ou sinueux, coulant selon le simple principe de gravité, mais également via des aqueducs.
Mais comment répartir l’eau équitablement ?
Quand on n’a pas de montre, on utilise la course du soleil ! C’est ce qu’on fait les anciens Omanais en construisant des cadrans solaires. On parle de Muhâdara (la maîtrise du temps). Grâce à ces cadrans, chacun peut bénéficier d’un temps d’irrigation de 30 min ou 1 h (unité de mesure : l’athar).
Leur fonctionnement implique chaque bénéficiaire qui plante un petit piquet de bois au moment de son tour avant de courir déplacer des vannes mobiles qui lui permettront de délivrer de l’eau dans sa parcelle. Dans certaines oasis, on se réfère également à l’ombre portée des palmiers. Et quand le temps est nuageux (oui, ça arrive) ou que le jour tombe, l’agriculteur utilise la khabasha (la position centrale) du cadran, touche le piquet pour distinguer le mieux possible l’extrémité de son ombre.
L’eau, marqueur de la vie
Le fonctionnement des aflâj règle la vie, le rythme diurne et nocturne des habitants des oasis des vallées, mais également des montagnes comme dans le Jebal al Akhdar où l’on cultive notamment la rose de Damas. Certains agriculteurs peuvent avoir selon les cultures et les saisons de l’année plus ou moins besoin d’eau. Régulièrement sont organisées des réunions d’échanges et même des ventes aux enchères pour attribuer les athar. L’argent récolté est utilisé aux travaux d’entretien des canaux.
5 aflâj classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO
Falaj Al-Jeela, à Sur
Falaj Daris, à Nizwa
Falaj Al-Muyassar, à Al Rustaq
Falaj Al-Khatmeen, à Nizwa
Falaj Al-Malaki, à Izki