Certes, on y trouve des bougainvillées et des surfinias (!), mais il y a tout de même plus intéressant, voire plus surprenant surtout dans la montagne. Je vous emmène à la découverte du Jebel Akhdar (la montagne verte) en hiver, de quelques plantes et des animaux qui y vivent. Le point culminant ? Jebel Shams (la montagne du soleil) à 3075 m d’altitude. Vivifiant…
En pleine montagne, au bord du précipice…
C’est un hôtel dont l’emplacement laisse sans voix… Alila Jebel Akhdar se trouve à 2000 m d’altitude, c’est super luxueux, mais on n’est pas obligé d’y dormir pour admirer son incroyable situation. Un petit verre en terrasse permet de se sentir suspendu entre ciel et terre. Un œil vers le bas de la montagne fait prendre conscience qu’on est tout petit petit petit. La montagne omanaise s’étend à perte de vue et l’hôtel en fin de matinée semble encore être un navire égaré dans un océan irrégulier de nuages. Il s’agit d’un éco-hôtel qui produit, dans sa ferme bio, des plantes aromatiques, des piments… et utilise les excréments des dromadaires comme compost.
La dodonée visqueuse
Dodonaea viscosa subsp. viscosa a été traditionnellement utilisée à Oman (et dans d’autres pays) comme plante médicinale. De la famille des Sapindacées, l’arbuste a des vertus laxatives, antispasmodiques, fébrifuges, anti-inflammatoires. La plante était également appelée à la rescousse pour soulager les problèmes de tension. Des recherches sont menées à Oman pour déterminer plus finement toutes les vertus thérapeutiques de cet arbuste.
Pulicaria glutinosa
Plante native du sultan d’Oman, cette espèce de Pulicaria appartient à la famille des Asteracées. Elle pousse en montagne, forme un buisson bas. Son feuillage est aromatique, les toutes petites fleurs sont blanches. Elle adore pousser entre les rochers.
Pour lutter contre la fièvre
Encore une plante endémique d’Oman et du golfe Persique, utilisée en pharmacopée traditionnelle. Les feuilles et les tiges de Teucrium mascatense intègrent une décoction connue pour ses vertus fébrifuges. Cette germandrée fait partie de la très large gamme de plantes étudiées à Oman dans la recherche contre les cancers.
L’acacia faux-gommier
Son nom vernaculaire lui vient de son premier classement dans le genre Acacia avant d’être « rangé » dans le groupe Vachellia. Cette espèce de Vachellia (V. tortilis) pousse spontanément dans la péninsule arabique, le Sahara, l’Ouest africain… Un arbre totalement chameau souvent utilisé comme espèce pionnière dans les zones particulièrement chaudes et arides. L’arbre du Ténéré dont nous avons raconté l’histoire dans un article (à lire ici) était un Vachellia. Il fait le bonheur des dromadaires en cas de disette d’herbe et les pollinisateurs font des raids sur ses fleurs.
Le coton du désert
Une espèce de petit buisson (Aerva javanica) qui ne paye pas de mine, mais épanouit des inflorescences blanches, épaisses dont on se sert pour remplir des coussins, des oreillers et des tapis de selles.
L’ancêtre de l’aubergine
On trouve Solanum incanum dans tout le Moyen-Orient et l’Afrique subsaharienne. Qui s’y frotte s’y pique (parole de scout !), c’est une espèce redoutablement épineuse. En Afrique, toutes les parties de la plante sont diversement utilisées, de la racine aux fruits, en infusion, en décoction, en poudre, en macérat, ou en pommade sur le bétail.
Ochradenus arabicus
J’ai pu l’observer à 2000 m d’altitude, sa limite pour pousser. La floraison jaune se voit de loin, recouvrant les extrémités des rameaux quasi exempts de feuilles de l’arbrisseau. On en trouve aussi en Iran. Les fruits pas arrivés à maturité étaient dans le passé mâchouillés pour soulager les problèmes digestifs.
Un terrain pour les amoureux de géologie
Regarder le paysage, c’est bien. Regarder où on met les pieds, c’est pas mal non plus. L’occasion de voir de nombreux fossiles marins piégés dans le grès. Il y a des millions d’années, les montagnes d’Oman étaient sous l’eau. De nombreux fossiles sont présents sur un site très fréquenté : the Diana’s Viewpoint, ainsi nommé la défunte princesse de Galles adorait cet endroit.
Il faut dire que la vue est sublime et les cultures en terrasses très impressionnantes ! Parmi ces fossiles, il est possible d’observer des coquillages, des mollusques bivalves et même des bouts de carapaces de tortue (étant nulle en géologie, je ne m’avancerai pas plus !).
Pour voyager à Oman et notamment découvrir le Jebel Akhdar
Desert Flower Tours. Vous pouvez contacter Hilal Al-Ghadani de ma part !