Tout sur le grenadier, culture et variétés

Guter

Beau, plutôt rapide dans sa mise à fruits, le grenadier (Punica granatum) peut être planté dans de nombreuses régions, à condition d’être installé à une exposition ensoleillée et de bénéficier de suffisamment de chaleur en été. Il faut aussi bien choisir votre variété. Nos conseils.

Autrefois, les conteurs orientaux posaient des devinettes au cours des soirées au clair de lune. Le conteur s’écriait :

« Je ne suis ni roi, ni reine, je porte la couronne, qui suis-je ? » Et devant le silence perplexe de l’assistance, il tonitruait : « C’est la grenade ! »

Grenadier à fruits vs grenadier à fleurs

Renseignez-vous avant d’acheter votre arbuste fruitier. Certains grenadiers se contentent de fleurir ; ils ne produisent pas de fruits (‘Legrelliae’, ‘Chico’, ‘Luteum plenum’, ‘Plena’).

'Legrelliae') ©Lena Maximova
'Legrelliae') ©Lena Maximova
Grenadier dans le Vieux Caire ©Isabelle Morand
Grenadier dans le Vieux Caire ©Isabelle Morand

Les grands voyages du grenadier

Avec l’olivier, le figuier et la vigne, le grenadier fait partie des premiers fruitiers domestiqués par l’homme. L’arbuste est originaire d’Asie (Iran, Afghanistan) et il a fait son chemin vers le Moyen-Orient. Les nomades arabes l’ont fait connaître. Le fruit est présent sur des bas-reliefs de l’Égypte antique. On sait aussi qu’après avoir vaincu les Carthaginois (dans l’actuelle Tunisie), les Romains ont rapporté les fruits avec eux. Plus tard, Punica granatum débarque en Espagne et donne, selon certains, son nom à la ville de… Grenade (une hypothèse parmi d’autres). Aujourd’hui, le grenadier est cultivé un peu partout, en climat chaud ou tempéré. En Californie, sa culture est quasi intensive et on transforme la majorité de la production en jus. En France, on trouve de plus en plus souvent la grenade sur les étals, les marchés…

La grenade, c’est bon pour la santé ! 

Diverses médecines traditionnelles l’utilisent pour soigner les maladies gastro-intestinales et certaines affections parasitaires. Les Égyptiens l’utilisaient comme vermifuge. Le médecin grec Hippocrate est persuadé que la racine de Punica granatum est un remède fébrifuge et peut soulager les douleurs des femmes après un accouchement. Pour Dioscoride, le suc cuit avec du miel calme les crises d’hémorroïdes et lutte contre déchaussement des dents (il y en a vraiment pour tout le monde…) 

Les fleurs, les fruits, les racines, l’écorce, le suc du grenadier peuvent être intégrés à des remèdes traditionnels. 

©ValentynVolkov
©ValentynVolkov

Les fruits sont une bonne source de vitamines (notamment la B6, la C, la E), d’oligo-éléments et de minéraux.

Comment bien planter et cultiver le grenadier

-Plantez dans un trou ameubli en profondeur, à un emplacement le plus ensoleillé possible.

Au fond du trou, mettez un peu d’engrais riche en potasse, ajoutez une dizaine de centimètres de terre avant de disposer le pied.

-Si vous plantez votre grenadier le long d’un mur, ne le plaquez pas. Laissez un bon mètre entre le plan et le mur, n’oubliez pas que le fruitier adopte un port buissonnant.

Le sol doit être bien drainé. 

Les premières années, il faut arroser l’arbre régulièrement pour l’aider à bien s’implanter et surtout pour qu’il produise de gros fruits. Par la suite, il supporte sans gros problème des périodes de sécheresse, mais un peu d’eau ne lui fera pas de mal.

©Emma Grimberg
©Emma Grimberg
©Janaph
©Janaph

Grenadier – Punica granatum – Fiche de culture

  • Famille : Lythracées. 
  • Type : petit arbre fruitier à feuillage caduc.
  • Exposition : soleil.
  • Terre : peu importe, acide, calcaire, tout lui va.
  • Rusticité : meilleure qu’on ne l’image. Moyenne des variétés : – 12°C. 
  • Taille : pas obligatoire, car le port est naturellement buissonnant. En hiver, il faut se contenter de couper les branches mortes. Portez des gants pour vous protéger des épines.
  • Des ennemis ? Non, à part les pucerons dont les colonies se feront boulotter par les larves des coccinelles présentes dans votre jardin. 

Quelques variétés disponibles de Punica granatum à fruits

‘Provence’ : variété ancienne, souvent plantée dans le Midi. Les fruits sont gros, se récoltent de septembre à novembre. Les graines sont un peu dures. À consommer plutôt en jus. Rusticité : – 15°C.

‘Wonderful’ : cultivar californien, fruits à l’épiderme bien rouge. À consommer en jus. Rusticité pas extraordinaire : – 8°C.

‘Gabès’ : fleurs estivales, fruits à maturité à partir de septembre. Graines plutôt tendres, à la saveur légèrement acidulée. Rusticité : – 15°C. La variété à planter un peu partout sur le territoire. 

‘Mollar de Elche’ : variété espagnole, fruits à l’épiderme jaune et rouge, à réserver à des plantations au sud (rusticité : – 10°C). Port original, presque pleureur. Graines à la saveur très douce. 

©francisgonsa
©francisgonsa

‘Seedless’ : fleurs orange en juin, juillet, fruits à maturité entre septembre et octobre. Obtention américaine (rusticité : – 15°C). 

‘Fina Tendral’ : un épiderme superbe, tout rouge. Les grains sont délicieux, mais on peut aussi en faire des jus. Rusticité : – 12°C.  

‘Liffani Sweet’ : variété libanaise. Fleurs en mai-juin. Les fruits sont à récolter dès le mois d’août (au Liban, plusieurs récoltes par an, les veinards). Graines super bonnes, bien sucrées.

©Erich Karnberger
©Erich Karnberger

Neija-kan en bonsaï au Jardin botanique de Madrid

©Isabelle Morand
©Isabelle Morand

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