À Panzoult, “Le Clos du Noyer”, ferme fortifiée du Domaine Grosbois abrite aujourd’hui la dernière génération d’une famille installée là depuis 1793. Nicolas Grosbois nous accueille dans une pièce chaleureuse de par ses murs veloutés de tuffeau, la pierre de la Vallée de la Loire. Un feu crépite dans la grande cheminée où l’on peut encore cuisiner.
Nicolas est vigneron. Il travaille la vigne dans une recherche constante d’équilibre écologique. Pour cela, alors que ce mode de culture avait été abandonné par les générations précédentes sur le domaine de Grosbois, il revient à la polyculture. Alors qu’il y a 3010 fermes usines en France, selon Greenpeace, d’autres choix sont possibles.
La polyculture, pourquoi ?
Le Domaine Grosbois est mené en agroécologie afin de créer un système de production résilient, respectueux de la santé des humains comme des milieux. La polyculture stimule la biodiversité, donne de la force aux sols et devrait, à terme, permettre de parvenir à l’autonomie.
Un lien se crée entre la forêt et les pâturages, traverse les parcelles de vignes et se retranscrit dans les vins.
Pour les humains aussi
Les vaches, premières arrivées
Pour Sylvain, mon frère, comme pour moi, les vaches, c’est vraiment la ferme ! Nous avons d’abord accueilli des Limousines, mais nous avons renoncé parce qu’elles n’étaient pas très gentilles. Elles donnaient parfois des coups de cornes et nous voulions vraiment des bêtes avec lesquelles avoir une relation douce.
Les Black Angus qui les ont remplacées sont de petits animaux assez joueurs et très calmes. Ils nous connaissent bien, car nous leur rendons visite tous les jours pour leur apporter à manger des légumes ou des céréales qui poussent sur la ferme. Nous prenons le temps de leur parler, de les caresser.
Contrairement aux Limousines, c’est une race très rustique qui ne voit pratiquement pas le vétérinaire et se porte bien lorsqu’on en prend soin.
Des cochons élevés en forêt
Quelques cochons sont installés dans la forêt dominant le Clos du Noyer au printemps 2021. Ils appartiennent à une race très locale : le porc Longué. Cette race a failli disparaître et sa survie est due au travail d’une poignée de passionnés qui a relancé ce porc emblématique du Saumurois.
Eux aussi connaissent les humains de la ferme et sont toujours prêts à jouer. Ils sont sur des parcelles qu’il faut renouveler régulièrement en les changeant de place. La forêt et ses arbres souffrent lorsqu’ils restent trop longtemps, tant ils sont lourds et labourent le sol.
Poules du Grosbois
Elles peuvent se dégourdir les pattes, les poulettes du Grosbois. Elles font leur vie à l’ombre des grands arbres et dans un espace qui leur assure une bonne vie.
Abeilles bienvenues
Au Domaine Grosbois, naturellement, on fait le miel !
Un potager fermier
Depuis le Moyen Âge, le jardin potager a été tantôt glorifié et admiré, tantôt déclassé, méprisé et rejeté, pour finalement disparaître, avant de réapparaître sous des formes multiples depuis quelques décennies. Dans les fermes, il est le complément logique d’une organisation autonome.
Des vignes et des céréales au Domaine Grosbois
La polyculture est le fait de cultiver différentes espèces de plantes dans une ferme. Elle est généralement associée à l’élevage qui complète la culture céréalière ou même les élevages entre eux, les déchets des animaux servant d’engrais aux plantes, celles-ci pouvant aussi servir de nourriture aux animaux.
Il s’agit donc de développer des fermes autonomes, c’est-à-dire capables de se passer au mieux des achats extérieurs et donc d’éviter certaines vulnérabilités liées aux cours des matières agricoles.
Nicolas Grosbois a donc choisi de cultiver des céréales pour ses animaux en grande culture à côté de ses vignes.
Les vignes de Grosbois
60 ares de vignes centenaires préphylloxériques – antérieures à 1863 – servent aujourd’hui de vignes mères dans le cadre de la sélection massale.
La sélection massale consiste en la sélection d’individus aux potentiels génétiques variés parmi une population diversifiée. En l’occurrence, cette parcelle se situe à côté des bâtiments. Ce mode de sélection évite la propagation de maladies et la prolifération des nuisibles qu’on peut trouver lorsque la pauvreté génétique est installée sur des parcelles entières.
Par ailleurs, la complexité des vins s’en trouve accrue.
Une dizaine d’hectares a été plantée à plus haute densité ces 5 dernières années sur lesquels sont menés des essais pour continuer à travailler les modes de cultures, mais aussi bien sûr les arômes.
La continuité en agroécologie
L’agroécologie, ce n’est pas seulement une technique agricole. C’est une manière d’habiter la terre et de la cultiver qui suppose de chercher des équilibres partout et en continu. Dans cet objectif, au Domaine Grosbois, on crée des continuités écologiques. Des chemins sont complètement paillés et laissés libres pour la circulation de la petite faune et le développement d’un sol enrichi.
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