Très cultivée et consommée au Moyen-Âge, la cive de Saint-Jacques fait partie de ces légumes dits “perpétuels”. On les plante, on les coupe, ils repoussent durant plusieurs années. Comment cultiver cette cive ? Les conseils de Bernard Bureau.
Hortus Focus Pourquoi ce nom de cive de Saint-Jacques ?
Bernard Bureau : Elle doit son nom aux pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle. Comme cette cive est très riche en vitamine C, ils l’emportaient ou en achetaient pour en consommer pendant le voyage. Elle leur évitait le scorbut. Cette maladie a disparu des pays industrialisés, mais, à l’époque, cette carence en vitamine C menait souvent à la mort. Les équipages maritimes étaient particulièrement frappés et on sait que certains naufrages peuvent être imputés au scorbut, les hommes étant dans l’incapacité de manœuvrer.
Comment la différencier de la ciboulette ?
La feuille de la ciboule est ronde, celle de la cive de Saint-Jacques est plate.
Comment la consomme-t-on ?
Comme la ciboulette, on mange les feuilles crues, ajoutées à une salade verte ou à une salade de pommes de terre par exemple. On peut aussi la manger cuite, intégrée à un potage ou au pot-au-feu. Sa partie souterraine peut aussi remplacer le poireau quand ce dernier a disparu du jardin. La cive de Saint-Jacques étant présente en toute saison, elle peut donc le remplacer en cuisine.
Peut-on la cultiver en pot ?
Oui, sans aucun problème ! Un pot de cive de Saint-Jacques peut trouver sa place sur un rebord de fenêtre, un balcon, une terrasse. Il faut juste souvent à ne pas la laisser mourir de soif pour pouvoir la récolter régulièrement. L’hiver, si vous la cultivez dans un pot, protégez le pot avec du papier bulle. Vous pourrez récolter ses feuilles pendant toute la mauvaise saison et prendre votre dose de vitamine C !
Bernard Bureau cultive 70 légumes perpétuels dans sa pépinière Hortiflor. Vous pouvez consulter ICI son catalogue. Il est aussi l’auteur, avec Philippe Collignon, du “Potager perpétuel”, paru chez Ulmer.