Les perce-neige de printemps et d’automne

pour fleurir l'hiver et le printemps
©Hanita18

Pour fleurir cet hiver, les perce-neige doivent être plantés en ce moment, comme tous les bulbes de printemps. On dénombre une vingtaine d’espèces de Galanthus dont certaines fleurissent… à l’automne. Portrait de ces bulbes qui offrent leurs clochettes quand il fait froid. Merci à Francis Courtois, dont la pépinière F comme Fleurs est installée en Meurthe-et-Moselle.

Les perce-neige de printemps

Il est originaire d’Asie Mineure, du Proche-Orient. On le trouve partout du sud de l’Europe aux Balkans, car il se naturalise très facilement. « Nous sommes partis avec mon compagnon, Pedro, en exploration botanique en Slovénie. On a pu admirer des sous-bois complets de perce-neige. Ils poussent sur des kilomètres carrés, c’est magnifique et vraiment spectaculaire. », raconte Francis.

Galanthus nivalis : c’est le perce-neige le plus commun en France même s’il est moins présent dans les Pyrénées, le Centre et l’Ouest. Il colonise rapidement nos jardins et tant mieux ! 

G. elwesii : le perce-neige géant. Enfin, géant, faut pas abuser non plus, il est juste un peu plus haut, un peu plus grand que G. nivalis. Pour faire la différence entre les fleurs, mettez-vous à 4 pattes et prenez une loupe. Moi j’ai parfois du mal à les distinguer. 

G. plicatus : idem, prenez une loupe… Il faut vraiment un super spécialiste pour  trouver les différences. J’abuse : s’il se nomme plicatus, ce n’est pas pour des prunes. Le feuillage arbore un petit rebord…

les perce-neige de printemps
©Isabelle Morand
©Iurii
©Iurii

Les perce-neige d’automne

Ceux-là, il faut les planter en août – comme les colchiques – pour les voir fleurir en septembre octobre. Il existe deux principales espèces dont les fleurs blanches ressemblent à deux gouttes d’eau à celles des perce-neige de printemps : G. reginae olgae et G. peshmenii. Ces perce-neige sont originaires de Grèce, d’Iran. 

« J’ai appris au printemps dernier qu’il existe une autre espèce, Galanthus bursianus. Elle a été découverte voilà 4 à 5 ans et qui va arriver sur le marché. Pour le moment, on se l’échange entre amateurs et ça s’arrête là ! »

Attention toxique !

Il ne faut pas consommer les bulbes de perce-neige, ils sont toxiques. Consommés en grandes quantités, ils provoquent des vomissements, des nausées, des diarrhées, bref on évite d’en manger. 

Galanthus – Fiche de culture

  • Famille : Amaryllidacées
  • Végétation : feuilles caduques ; les bulbes entrent en repos en été. Le feuillage disparait totalement. 
  • Plantation : à l’automne pour ceux qui fleurissent en hiver. Au mois d’août, pour ceux qui fleurissent en septembre-octobre. 
  • Exposition : soleil ou mi-ombre quelques heures dans la journée. 
  • Sol : meuble et frais.
  • Multiplication : (voir ci-dessous)

« J’ai lu récemment qu’un Allemand a réussi à isoler un perce-neige à feuillage doré. S’il arrive à le stabiliser, ça va faire du bruit dans le monde des Galanthus… »

Un champion de la naturalisation

Les perce-neige ont une énorme qualité : ils se reproduisent tout seuls comme des grands, se ressèment facilement, se naturalisent sans souci. On peut aussi les aider à aller plus vite : attendez qu’ils aient fini de fleurir, déterrez une touffe avec les feuilles et les racines. Divisez la touffe et replantez partout où vous le souhaitez par petits paquets de 3 à 4 bulbes tous les 50 cm. Ils se multiplieront encore plus vite (comme les narcisses). 

champs de perce-neige en Angleterre
©Peter Llewellyn

« Dans ma région de l’Est de la France, ou dans les sous-bois autour de Liège, en Belgique, j’aime bien voir les perce-neige pousser n’importe où. Si les gens ont la bonne idée de balancer des bulbes en désherbant ou en trimballant de la terre, ils surgissent là où on ne les attend pas ! »

Ils sont fous ces Anglais !

Les perce-neige ont tendance à muter. Dans un peuplement de Galanthus nivalis, on va toujours débusquer une mutation, un hybride. « Les Anglais sont totalement fous de perce-neige. Ils en sont environ à 1500 hybrides… Au début, j’étais comme eux, car la passion du Galanthus est contagieuse. On se dit au départ : ils se ressemblent tous. Puis, on entre dans le jeu de l’observation, on les passe à la loupe. Et, effectivement, on apprend qu’il y a des simples, des doubles, des perce-neige qui ont un peu plus de vert au cœur, sous les pétales. Il existe aussi des cœurs doubles verts, des cœurs doubles jaunes. Mais il faut reconnaître que tout se joue dans d’infinis détails, un demi-millimètre de pétale en moins ou en plus. Finalement, j’ai arrêté de chercher la petite bête ! »

Gustave Courtois
©Arnaud25 / cc-by-sa

Les larmes d’Ève en deux versions

Allez, une petite histoire parmi tant d’autres sur le perce-neige… 

Version à dire : Il était une fois Adam et Ève qui se pelaient grave (c’est ce qui se produit quand on se balade tout nus en plein hiver…). Ève est toute gelée et se met à pleurer. Et là, un ange qui passait par là voit la pauvre Ève (évidemment Adam, il se pèle aussi, mais bon, il fait son mec même-pas-mal) transforme les flocons et ses larmes en perce-neige. Il aurait mieux fait de lui offrir une doudoune, mais bon… 

Version à raconter : dans la Genèse, il est dit qu’Adam et Ève, chassés du jardin d’Eden, sont désespérés par la dureté de l’hiver. Une tempête de neige fait rage. Ève est frigorifiée et se met à pleurer. Un ange apparaît, souffle sur les flocons qui tombant à terre se transforment ses larmes en perce-neige.

Je vous laisse le choix de la version…

La nivéole, une belle cousine

La nivéole (Leucojum), plante bulbeuse, ressemble aux perce-neige, mais les fleurs permettent de les différencier facilement. 

La nivéole de printemps (Leucojum vernum) qu’on appelle la “Claudinette” se naturalise bien en milieu frais, même humide. Les clochettes sont pendantes, mais beaucoup plus rondes que celles du perce-neige et chacun des 6 tépales porte à son extrémité une touche de vert. Ravissant. Floraison : février-mars.

La nivéole d’été (L. aestivum) présente elle aussi des pointes vertes sur ses tépales. Elle est plus grande que sa sœur printanière. Contrairement à ce que son nom indique, ce bulbe fleurit en vers le milieu du mois d’avril, juste avant le muguet. ‘Gravetye Giant’, sélectionné en 1924 par un jardinier anglais dans le Sussex, est un cultivar robuste, il fleurit plus que l’espèce type.

Bon à savoir : cette plante bulbeuse figure à l’annexe 1 de la Liste des espèces végétales protégées sur l’ensemble du territoire français métropolitain.

Nivéole, cousine du perce-neige
©Isabelle Morand
une cousine du perce-neige
©Isabelle Morand

Bulbes en stock

Francis Courtois produit essentiellement des bulbes botaniques : tulipes, narcisses, alliums, erythoniums, cyclamens. Ces bulbes sont habitués à des conditions pas toujours faciles. La pépinière est installée à Ott, à 3 km de la frontière luxembourgeoise.

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