Clitoria ternatea doit son nom à une ressemblance évidente avec le sexe des femmes. La fleur clitoris permet de fabriquer un thé bleu et des infusions aux nombreuses vertus. Cette plante annuelle, de la famille des légumineuses, d’origine tropicale, peut être plantée dans nos jardins sans aucun souci.
Un nom botanique difficile à imposer
La plante a été décrite pour la première fois, vers 1678, par le marchand et naturaliste polonais Jakob Breyne. Il baptise la plante Flos clitoridis termantensibus. Au fil des ans, le nom change une dizaine de fois avant que tout le monde s’accorde sur la dénomination de Linné : Clitoria. On doit ternatea à Joseph Pitton de Tournefort. Ternate est une île de l’archipel indonésien des Moluques d’où est – peut-être – originaire la plante.
Une belle plante exubérante
Dans les pays tropicaux, Clitoria ternatea est tout à son aise. Là où elle pousse, elle pousse vraiment ! Elle s’accroche aux autres arbres, déborde des clôtures, déverse généreusement ses fleurs bleues à centre jaune. Chez nous, elle pousse sans problème, cultivée en annuelle et fait toujours de l’effet dans un jardin. Après les fleurs se développent les fruits en forme de haricot de 5 à 7 cm de long. Fleurs et fruits (jeunes) sont comestibles.
Tous les noms du Clitoria ternatea…
France métropolitaine : clitorie de Ternate, pois bleu, pois papillon, pois des tonnelles, haricot des Indes.
À la Guadeloupe : pipiche à chatte, pois savane, pois bleu.
À la Réunion : ki poule, pistache marronne bleue, liane madame.
Espagne : conchita azul (petite coquille bleue), zapatico de la reina (chaussure de la reine).
Angleterre : pigeon wings (ailes de pigeon), mussel-shell climber (coquille de moule grimpante), butterfly pea (pois papillon)…
Indonésie : urek-urekan (envie envie)
Philippines : giting princesa (princesse courageuse)
C’est quoi cette histoire de thé bleu ?
On utilise les fleurs fraîches ou séchées pour fabriquer une boisson originale (cependant sans théine) : le thé bleu.
La fleur est l’un des rares pigments bleus utilisés pour colorer la nourriture. Elle contient des anthocyanes dont les différents composés se retrouvent chez d’autres fleurs ou fruits (comme la myrtille).
Attention, vous n’aurez pas forcément du thé bleu comme sur la photo. Les couleurs peuvent varier du rose foncé au violet, mais le plus souvent on obtient du bleu. Tout dépend du pH de l’eau utilisée pour concocter la boisson à déguster chaude ou froide (avec des glaçons, c’est bon !).
Les autres utilisations de la fleur clitoris
Alimentaires
En Malaisie, on fabrique à partir de la plante un extrait aqueux qui colore le riz gluant. Le pulut tai tai, par exemple, associe riz gluant coloré de bleu, lait de coco, et confiture de coco. En Thaïlande, l’extrait est ajouté à de la limonade. En Birmanie, les fleurs sont mangées en minibeignets.
Vous pouvez aussi ajouter des fleurs à du gin. Vous le verrez changer de couleur…
Agricoles
Comme toutes les légumineuses, les racines de Clitoria ternatea fixent l’azote. Elle est donc utile pour améliorer les sols. D’ailleurs, en Australie, elle contribue à la revégétalisation des terrains miniers désaffectés.
Médicinales
En raison de sa ressemblance avec les organes sexuels féminins, la médecine traditionnelle la prescrit pour venir en aide aux femmes souffrant de menstruations difficiles, mais aussi comme aphrodisiaque, mais aucune étude n’est venue prouver son efficacité…
Les infusions de Clitoria sont également indiquées en médecine ayurvédique pour leurs vertus relaxantes, déstressantes. Elles permettraient aussi d’améliorer nos fonctions cognitives et seraient bonnes pour lutter contre le vieillissement de la peau.
Fleur clitoris (Clitoria ternatea) – Fiche de culture
- Famille : Fabacées.
- Type de végétation : annuelle.
- Plantation : pas avant avril-mai, elle a besoin de chaleur (10°C degrés minimum)
- Exposition : soleil.
- Sol : riche, bien drainé, régulièrement arrosé. Nickel dans les sols argileux.
- Dimensions : plusieurs mètres si elle est plantée dans de bonnes conditions.
- Utilisations au jardin : sur un treillage, dans un arbuste, contre une véranda… Elle peut servir de « cache-misère » en été !
- Mellifère ? Oui ! Les abeilles l’adorent.
- Multiplication : semis.