Au temps des pharaons, le lotus et le papyrus faisaient partie des plantes sacrées. Ils sont représentés tous deux sur les murs des tombeaux et les éléments des temples. Et le papyrus est étroitement associé aux pyramides.
Des symboles de l’Égypte pharaonique
À l’époque des pharaons, l’Égypte est « découpée » en trois parties : la Basse-Égypte (de Gizeh au delta du Nil), la Haute-Égypte (de Louxor jusqu’aux frontières du Soudan), la Moyenne Égypte (quelques villes situées entre les deux (Abydos, Assiout, Beni Suef).
Le lotus est la plante sacrée de la Haute-Égypte, le papyrus, celle de la Basse-Égypte.
Al-Karamus, le village du papyrus
Dans ce village du Delta, à une centaine de kilomètres du Caire, où la culture du riz prédomine, une communauté d’agriculteurs se bat depuis près d’un demi-siècle pour fabriquer des papyrus (Cyperus papyrus) selon les techniques agricoles et artisanales millénaires.
Grâce aux touristes, la communauté a compté jusqu’à 500 entreprises employant des milliers de personnes. Le terrorisme, la révolution de 2011, l’instabilité politique qui a suivi, et enfin la pandémie de covid-19 ont impitoyablement mis à mal cette activité. Il subsiste actuellement une trentaine de fermes seulement qui fabriquent des feuilles de papier. Ses feuilles sont ensuite peintes de scènes que l’on peut retrouver dans les temples pharaoniques, mais également des paysages ou des représentations de la Vierge Marie. Chaque touriste peut y trouver son bonheur…
Le support de l’écriture
Les anciens Égyptiens ont inventé le papier fabriqué à base de Cyperus papyrus. La technique est connue : la tige est écorcée, des lamelles de moelle de même longueur sont découpées avant d’être trempées pendant deux semaines dans de l’eau, superposées en deux couches, l’une verticale, l’autre horizontale. Puis, on exerce une pression pour éliminer le plus d’eau possible avant de faire sécher. Il leur était ensuite possible de créer des rouleaux de papier de plusieurs mètres de long, les ancêtres de nos livres et de nos feuilles de papier.
Le plus vieux papyrus connu
Il a été découvert par une équipe franco-égyptienne en 2013 sur un site archéologique des bords de la mer Rouge. Il date de 4500 ans et a été écrit sous Khéops dont il évoque la construction de la grande pyramide de Guizeh.
Le Musée égyptien du Caire abrite des salles où sont exposés des papyrus de toutes les époques.
Une des découvertes les plus récentes
Le site de Saqqarah fait l’objet de toutes les attentions de nombreuses missions archéologiques. On le comprend quand on se rend sur place. Cette immense nécropole n’a pas fini de livrer tous ses secrets et ses trésors. En février 2023, a été rendue publique la découverte d’un ancien papyrus du « Livre des Morts » trouvé dans un tombeau, proche de la pyramide à degrés du roi Djoser. Le papyrus se trouvait dans un sarcophage en bois. Il a plus de 2000 ans et mesure environ 9 mètres de long.
Le lien avec les pyramides
Le Cyperus a une particularité : sa tige est triangulaire. Dans le delta, la plante s’élance vers le ciel ; elle peut monter jusqu’à 5 m de haut. Les pyramides, elles aussi, sont pointées vers le ciel là où Râ jette les rayons du soleil. Si le papyrus est sacré, c’est aussi pour une autre raison. C’est une plante qui pousse droite, sans tuteur. Au bout de la tige, les feuilles s’étalent. Si l’on coupe la tige et qu’on dirige ces feuilles vers le sol, elles « ressemblent » alors aux rayons du soleil qui tombent sur la terre.
Les représentations du papyrus dans les temples
À Karnak ou Louxor, les chapiteaux des colonnes adoptent la forme des papyrus aux feuilles ouvertes ou fermées (il ne s’agit pas du lotus la plupart du temps et contrairement à ce que la forme laisse penser).