Mistral, tramontane, noroît, suroît, bise, autan… Tous ces noms reviennent régulièrement dans les bulletins météo. Ce sont quelques-uns des vents qui soufflent en France. Quelles régions concernent-ils ? Dans quel sens soufflent-ils ?
Ce mistral qui rend fou !
Quand il souffle dans la basse vallée du Rhône plusieurs jours de suite, ce n’est pas la joie. Il arrive du nord ou du nord-ouest, rafraîchit la température de l’air, mais aussi celle de la mer en provoquant un phénomène baptisé « upwelling ». Le mistral pousse l’eau chaude vers le large tandis que l’eau froide remonte jusqu’au rivage. On peut donc passer d’une mer à 23°C à une mer à 14°C en quelques jours. Phénomène accompagné de méduses. Comme quoi la Méditerranée n’est pas toujours une mer chaude et peinarde…
Le mistral peut souffler pendant des jours et des jours… Et vivre en permanence avec des rafales de vent a des conséquences sur notre physique. Il peut perturber le sommeil, charrier des nuages de pollens (et du coup déclencher de grosses allergies chez les périodes sensibles) et il dessèche la peau. Sans compter une sensation de froid vif, désagréable.
Quand il est accompagné de pluie, le mistral est appelé mistral noir. Quand il souffle gentiment, les Provençaux le nomment mistralet.
Le suroît a donné son nom à un vêtement
Ce vent accompagné de pluie vient du sud-ouest et souffle sur les côtes françaises de la Manche et de l’Atlantique. Et comment s’en protéger au mieux ? En portant un suroît, un chapeau imperméable en toile huilée dont l’arrière couvre la nuque. Le vent charrie les embruns jusque dans les terres et c’est grâce au suroît qu’existent les prés salés qui donnent aux agneaux y passant une saveur particulière.
Le noroît glacial
Venu du nord-ouest, le noroît glace l’atmosphère. Comment le décrire mieux de Jean Rouaud dans « Les Champs d’honneur » (Éditions de Minuit) : « Les pluies de noroît sont glaciales et fouettent le sang. Poussées par le terrible vent qui déferle de l’Atlantique, elles giflent à l’oblique. C’est de la limaille qui cingle le visage, des flèches d’eau qui vous percent et vous assomment. » À tout prendre, on préfère donc un bon coup de mistral, non ?
Le vent d’autan, spécialité du sud-ouest
De lui aussi, on dit qu’il peut rendre fou ! Ce vent ne peut pas franchir la chaîne pyrénéenne, donc il la contourne avant de s’engouffrer dans la plaine toulousaine et celle du Lauragais. Et là, quand il souffle, c’est terrible ! Un vent à décorner les bœufs et qui peut durer plusieurs jours. Il existe deux sortes d’autan. L’autan noir annonce la pluie ou les orages. L’autan blanc n’apporte pas de pluie et régule la température qui n’est alors ni très chaude, ni très fraîche.
La tramontane donne son maximum en hiver
Il ne fait pas vraiment très froid en hiver dans la plaine du Roussillon et en Languedoc, mais quand la tramontane arrive du nord, il faut sortir les gants et les bonnets. Ça pince ! Et ce n’est pas son seul méfait. Comme le mistral, il a des conséquences sur notre état physique : on se sent fatigué, on peut avoir mal à la tête, être de mauvais poil ou angoissé. Pas terrible. Quand la tramontane arrive, les habitants font le gros dos. Elle souffre par cycle : 3, 6, 9 jours voire plus, pouvant atteindre 100 km/h. En été, autant dire qu’elle attise les incendies.
Quelques vents au nom original
Le père Banard ou Kornog. Il naît en Bretagne, souffle vers les régions rennaises et nantaises et meurt vers la Sologne et la Touraine.
La jument de mars : vent venu de l’est juste avant les grandes marées d’équinoxe.
Le Père-Lachaise : vent d’est soufflant sur Paris.
Et zut à la bise, venue du nord, qui file à tout le monde la chair de poulette !