Savez-vous pourquoi la bignone s’appelle la bignone ? Et Victoria amazonica ? Et le frangipanier ? Et les noix de Macadamia ?
Sa Majesté Victoria
Personne ne sait si la reine Victoria avait une passion pour la binette, mais, hommage ou flagornerie, mais son nom a été donné au plus grand nénuphar du monde (Victoria amazonica). Cette espèce a été découverte en 1810 dans un bras du fleuve Amazone par un botaniste allemand, mais les premières graines ont été envoyées à la RHS en 1836, un an après l’accession de Victoria au trône d’Angleterre (elles y ont fleuri treize ans plus tard).
Je me suis amusée à chercher quelles autres plantes portent le nom de sa Majesté. En 5 minutes j’ai trouvé Agave victoriae-reginae, Dodecatheon media ‘Queen Victoria’, Prunus ‘Queen Victoria’, Lobelia fulgens ‘Queen Victoria’, Iris laevigata ‘Queen Victoria’… Bon, on va s’arrêter là.
Pour le père Plumier… à une lettre près !
Le découvreur du fuchsia, le père Plumier, chercheur botaniste du XVIIe, a « presque » un genre à son nom. Cet arbre aux fleurs super parfumées, courant dans toutes les zones tropicales, se nomme en effet Plumeria après avoir été baptisé Plumiera. Avec celles du tiare, ses fleurs sont utilisées dans la confection des colliers de bienvenue en Polynésie française et dans les îles hawaïennes.
Le Plumeria est parfois plus connu sous le nom de frangipanier. Le marquis italien Pompeo Frangipani aurait en effet créé un parfum à base de fleurs de Plumeria et en aurait fait cadeau à Catherine de Médicis. Pas pour qu’elle se pomponne, mais pour atténuer les odeurs assez beurk des peaux tannées dont on faisait les gants et les souliers.
Commelina, une affaire de famille
Dans la famille Commelin, il y a tout d’abord Jan, botaniste hollandais né en 1629, qui se chargeât du classement des plantes que les navires néerlandais rapportaient de Ceylan et d’Afrique du Sud. Puis il y a Caspar, neveu du premier, médecin et botaniste lui aussi. Il succéda à son oncle à la tête du Jardin botanique d’Amsterdam. Le genre Commelina a été baptisé en leur honneur. On peut cultiver chez nous la comméline tubéreuse (C. coelestis) qui offre tout l’été des fleurs bleues à étamines jaunes. Attention, elle est peu rustique (-4°C).
Jean-Paul Bignon et la bignone à vrilles
Ce n’était pas n’importe qui ce M. Bignon : homme d’église, prédicateur de Louis XIV, bibliothécaire du roi. C’était aussi l’ami et le protecteur du grand botaniste et explorateur Joseph Pitton de Tournefort qu’il contribua à faire admettre à l’Académie des Sciences en 1696. En signe de reconnaissance, Tournefort donne le nom de Jean-Paul Bignon à une liane tropicale, Bignonia capreolata (à ne pas confondre, avec Campsis grandiflora, la bignone à grandes fleurs).
Des noix pour John Macadam
Il avait tout pour lui ce John Macadam : la jeunesse, la prestance, le talent. Il était médecin, chimiste. Né en Écosse en 1827, il s’embarque pour les antipodes en 1855 et devient enseignant à l’école de médecine de Melbourne. Souffrant d’une pleurésie, il meurt en pleine force de l’âge, en 1865, sur un bateau qui fait la liaison entre la Nouvelle-Zélande et l’Australie.
Son disciple, le botaniste allemand Ferdinand von Mueller, nomme Macadamia, le noyer du Queensland, qui produit les délicieuses noix que nous connaissons, enfin au moins les amateurs de cookies et de glaces Ben & Jerry’s…