Le sujet de cette table ronde organisée par les JNE (Journalistes-écrivains pour la Nature et l’Écologie) et l’AJJH (Association des Journalistes du Jardin et de l’Horticulture) est fondamental : l’eau, cette ressource qui nous constitue à 90%, sans laquelle la vie s’éteint. Une autre idée de l’eau vous attend dans la vidéo de la soirée.
L’eau vive, l’eau vit
L’eau coule, tombe, gicle, s’éparpille en gouttelettes, s’insinue dans les interstices, les tiges, les feuilles ou dans les gosiers pour les rafraîchir ou les réchauffer. L’eau nous enveloppe, nous donne vie, donne la vie, et parfois la prend.
Liquide, solide, poudreuse, elle parcourt le globe, s’évapore pour mieux revenir. Elle est le flux.
Aujourd’hui, l’eau s’annonce comme une crise majeure de nos sociétés sans limites ou plutôt au dépassement de toutes les limites du raisonnable, aux limites du vital. L’humanité accapare, chaque année, 24 000 milliards de m3 d’eau, c’est son empreinte eau !
L’empreinte eau des Français est de 5 à 7000 litres par jour soit 25 baignoires, dont 85% sont liées à l’alimentation.
Il y a ceux qui veulent l’emprisonner, qui veulent se la garder, ceux qui la vendent, et il y a la raison vitale, ce qui fait qu’on doit tout autant la protéger que la partager.
Nos invité.es
Joffrey Lapilus
chargé de mission Eau et Climat – Partenariat Français pour l’Eau
Les ressources naturelles, dont l’eau, sont les premières impactées par le réchauffement climatique. Le monde de l’eau possède cependant des solutions tant pour s’adapter au changement climatique que pour atténuer ce phénomène. Le Partenariat Français pour l’Eau mène plusieurs activités sur le sujet. Le PFE coordonne un groupe de travail multiacteurs sur la thématique Eau et changements globaux. Ce groupe de travail est présidé par Jean-Luc Redaud, PFE, Académie de l’Eau et 4D et coordonné par Joffrey Lapilus.
David Laurent
Directeur de la Transformation écologique – Entreprises pour l’Environnement
Le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD) regroupe 200 entreprises internationales afin de promouvoir le rôle de l’entreprise dans le développement durable. EpE diffuse en France les travaux du WBCSD. Ce partenariat permet aussi de donner à certains travaux d’EpE une visibilité internationale. EpE est membre du réseau européen du WBCSD et travaille avec d’autres réseaux nationaux.
Julie Trottier,
Directrice de recherche au CNRS, Unité PRODIG (Pôle de recherche pour l’organisation et la diffusion de l’information géographique).
Julie Trottier s’interroge sur la manière dont nous comprenons le rôle de l’eau. Elle s’intéresse à nos imaginaires, en particulier l’imaginaire sociotechnique qui nous conduit à penser l’eau comme un stock qu’on conserve pour le consommer plutôt que comme un flux.
Or l’eau est un flux qui a comme particularité de permettre la différence entre utilisation et consommation : l’eau est utilisée plusieurs fois avant d’être consommée, voilà pourquoi la stocker est une absurdité ! L’eau circule sur une trajectoire et “les utilisations non consommatrices – par les humains et les non-humains – [doivent être pensées] en amont des utilisations consommatrices”. Ainsi, même si la ressource tend à se raréfier, elle servira le plus grand nombre de vivants.