Oroquoi ? Orobanches ! Il s’agit d’un genre de plantes parasites, sans chlorophylle. Ces espèces de petites choses savent passer inaperçues. La plupart sont inféodées à une espèce et relativement peu dangereuses. D’autres en revanche peuvent menacer des plantes de grande culture.
Les caractéristiques communes aux orobanches
Ce sont des plantes qui ne payent pas de mine et savent se faire discrètes. Selon les espèces, elles mesurent entre 10 et 60 cm. On les distingue seulement quand elles fleurissent. La plupart forment des épis de 10 à 20 fleurs au début du printemps. Les fleurs libèrent des dizaines de milliers de graines minuscules en quête d’un nouvel hôte à parasiter. La graine se fixe alors sur les racines des plantes-hôtes et elles profitent de leur générosité. Eau, éléments nutritifs : c’est open-bar !
Les orobanches les moins dangereuses
Orobanche du lierre (O. hederae) : malgré son nom, elle ne parasite pas que le lierre, mais aussi les aralias (comme le Fatsia japonica) qui appartiennent à la même famille. Les tiges sont velues et rougeâtres, les fleurs brunes.
Orobanche du thym (O. alba) : elle a quasiment disparu des Hauts de France. Son statut varie selon les régions de quasi menacée à en danger.
Orobanche du panicaut (O. amethystea) : il parasite uniquement le panicaut des prés (Eryngium campestre).
La grande orobanche (O. eliator) : elle parasite les centaurées et notamment la centaurée scabieuse.
Orobanche violette (O. purpurea) : sa cible de prédilection ? l’achillée millefeuille.
Les orobanches les plus dangereuses
Orobanche égyptienne (Phelipanche aegyptica) : très répandue au Moyen-Orient, elle s’attaque aux cultures de tournesol. Ses graines sont capables de rester 15 ans dans le sol tout en conservant leur pouvoir de germination. Si les graines restées en surface reçoivent de l’eau, elles gonflent, s’éveillent et attendent de recevoir un signal chimique en provenance d’une plante hôte. Si le signal n’est pas émis, la graine se « rendort ». Si le signal est émis, la graine germe en direction de la plante et s’y installe, ni vue ni connue. Et elle détourne une partie de la nourriture à son unique profit.
Orobanche du tournesol (O. cumana) : la plante parasite les racines du tournesol et cause de très gros dégâts sur les cultures en Asie, en Europe et en Afrique. Le tournesol forme de moins grosses fleurs et la perte de biomasse est significative.
La Petite orobanche ou orobanche du trèfle (O. minor) : c’est une vraie peste. Originaire du sud de l’Europe, elle est capable de parasiter de très nombreuses plantes dans plusieurs familles parmi lesquelles les Poacées, les légumineuses, les Astéracées.
Orobanche jaune (O. lutea) : en fleur de juin à juillet. L’espèce s’attaque surtout aux luzernes.
Orobanche rameuse (Phelipanche ramosa) : ses fleurs sont blanches, bleues ou mauves, et elle sévit dans l’ouest de la France dans les cultures de colza. Mais son pouvoir de nuisance concerne aussi le chanvre, le tournesol, le pois, le tabac, la tomate, l’aubergine et même la pomme de terre. Déjà considérée comme un « fléau agricole » il y a un siècle, l’orobanche rameuse gagne du terrain en France avec constance grâce à des capacités hautement invasives.
Ces plantes parasites peuvent partiellement ou totalement ravager des parcelles de culture.