L‘info nous avait échappé. Une équipe de chercheurs de l’Université du Kent a mis en équation la forme de l’œuf !
La forme de l’œuf, qui avait toujours échappé à une description mathématique universellement applicable, a désormais son équation. Recherchée depuis longtemps, cette formule permet non seulement de mieux comprendre la forme de l’œuf elle-même et son évolution, mais ouvre aussi la voie à de nombreuses applications biologiques et technologiques.
En utilisant quatre données facilement mesurables : sa longueur, sa largeur maximale, le décalage de son axe vertical et son diamètre au quart de sa longueur, les scientifiques ont fini par percer le mystère qui les hantait depuis l’apparition des dinosaures.
De plus, l’observation détaillée de toutes les formes d’œufs existants peut se faire à partir de quatre figures géométriques : la sphère, l’ellipsoïde, l’ovoïde et le piriforme (en forme de poire). Cette dernière est de loin la plus difficile à mettre en équation.
Notre stagiaire, Arthur Leblanc a mené l’enquête en Angleterre…
La quadrature de l’œuf
Comment cette forme si courante sur notre Terre a-t-elle pu nous échapper aussi longtemps ? Sans doute parce qu’elle est idéale !
La forme de l’œuf doit être adaptée au développement de l’embryon, pouvoir être expulsée facilement du corps de l’ovipare, ne pas rouler ensuite en l’absence de nid et, surtout, être suffisamment résistante pour supporter le poids du parent qui le couve. Un exemple frappant ? Le guillemot, pond un œuf unique en forme de poire, le plus allongé et le plus asymétrique qu’on connaisse de tous les œufs, tout simplement parce qu’il pond directement sur la glace et qu’il niche en haut de falaises pour se protéger des prédateurs.
La genèse d’une telle découverte
Nos Britanniques chercheurs couvaient des jours tranquilles dans leur labo de Canterbury, de vrais coqs en pâte. Lorsque, soudain, un bruit parvint à leurs oreilles : des chercheurs coréens travaillaient d’arrache-pied pour résoudre une des plus anciennes énigmes de l’univers, la forme de l’œuf. De quoi être fier comme un coq !
Il y avait bien cette étude du « Museum of Vertebrate Zoology de Berkeley », de 2017 qui portaient sur plus de 150.000 œufs, mais elle ne faisait que survoler le problème. Elle était incomplète et confuse : une poule n’y aurait pas retrouvé ses poussins. À lire ICI.
Nos Britanniques chercheurs risquaient fort de se faire griller par ceux du pays des matins frais. Que faire pour leur rabattre le caquet ?
Pour la Reine
C’est à ce moment qu’intervint le directeur de recherche de l’université du Kent. Lui qui d’ordinaire était une vraie mère poule avec ses équipes, leur vola dans les plumes et après quelques prises de bec, leur intima l’ordre de cesser leurs travaux en cours et de s’y coller dare-dare. Il manqua même de tordre le cou à certains, il y en allait du prestige de la Couronne ! Il fallait résoudre cette F… équation et pas quand les poules auraient des dents.
Cependant, pour maintenir le prestige de l’Université, il convenait de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier. De sa plus belle plume, il pondit des kilomètres de notes de service afin d’établir un plan d’urgence. Certains continuèrent de vaquer à leurs occupations. D’autres passèrent du coq à l’âne. L’enjeu était gigantesque. Ce qui est sûr, c’est que tout le monde marchait sur des œufs.
Congratulations !
Quelques mois de travail plus tard, en se couchant comme les poules. Darren Griffin, généticien à l’Université du Kent, au Royaume-Uni, perça le mystère. Un article paru le 23 août 2021 dans les Annals of the New York Academy of Sciences, dont il est l’auteur principal démontra cette équation.
Cette découverte scientifique qui peut faire sourire (si, si…) va bien au-delà de l’oeuf.
Loin d’être comme une poule qui aurait trouvé un couteau, elle permettra de comprendre l’évolution des dinosaures, puis des oiseaux et d’en savoir davantage sur leurs comportements. En biologie, elle servira à d’optimiser certains processus complexes comme l’incubation des œufs.
Cette nouvelle équation universelle applicable à tous les œufs devrait améliorer l’architecture des bâtiments aux formes ovoïdes, de plus en plus courantes dans le monde. D’en étudier les charges et les contraintes tout en utilisant moins de matériaux.
Le mot du héros
« Cette formule universelle peut être appliquée dans toutes les disciplines fondamentales, notamment dans l’industrie alimentaire et avicole, et servira d’impulsion à d’autres investigations inspirées par l’œuf comme objet de recherche”, a déclaré Darren Griffin dans un communiqué. Et Michael Romanov, chercheur invité à l’Université du Kent et co-auteur de l’étude, d’ajouter : “Cette équation mathématique souligne notre compréhension et notre appréciation d’une certaine harmonie philosophique entre les mathématiques et la biologie. (Elle ouvre) une voie vers une compréhension plus approfondie de notre Univers, qui se manifeste ici soigneusement sous la forme d’un œuf.”
Leblanc, notre talentueux stagiaire, réussit à interviewer Megg.
Megg, une poule orpington, pure race, habite dans une ferme, à Downe, non loin de la maison de Charles Robert Darwin. Là même où il rédigea son célèbre ouvrage « L’Origine des espèces » paru en 1859. Elle nous livre son avis, en exclusivité.
« C’est une véritable révolution. On va enfin devoir réinventer la forme des boîtes à œufs. J’ai toujours été très inquiète de voir partir mes petits chéris dans des emballages mal adaptés sur les routes anglaises pleines de nids-de-poule. Ils brinquebalaient tellement. J’en avais la chair de poule. Et parfois, c’était la catastrophe ! »
Le lieu de résidence de Megg : “Buckston Browne Farm”, à Downe, dans le Kent.
Downe est un village du comté historique du Kent, en Angleterre. Il fait partie du borough londonien de Bromley dans la région anglaise du grand Londres. On y trouve la « Down House », lieu de résidence du naturaliste Charles Darwin de 1842 jusqu’à sa mort en 1882. Elle est aujourd’hui ouverte au public.
Charles Robert Darwin, né le 12 février 1809 à Shrewsbury dans le Shropshire et mort le 19 avril 1882 à Downe dans le Kent, est un naturaliste et paléontologue britannique dont les travaux sur l’évolution des espèces vivantes ont révolutionné la biologie. C’est à Downe, qu’il rédigea son ouvrage “L’Origine des espèces“, paru en 1859. Il adorait les œufs à la coque. Coïncidence ?
Arthur Leblanc, notre précieux collaborateur, nous raconte la légende de l’œuf de Christophe Colomb.
Lors d’un dîner en présence du célèbre navigateur génois, un convive jaloux AURAIT VOULU minimiser cette découverte en disant : « Il suffisait d’y penser ». Cela lui aurait fortement déplu. Pour se venger, Christophe Colomb lui tendit un œuf et lui demanda de le faire tenir debout.
Le malotru aurait échoué à de nombreuses reprises. Christophe Colomb aurait tout simplement écrasé l’extrémité de l’œuf pour le faire tenir et se serait écrié : « Il suffisait d’y penser ! »
Qu’aurait pensé Christophe Colomb de la résolution de notre équation ? Lui aurait-elle permis de répondre à sa propre question ?
En réalité, Colomb n’a rien découvert du tout.
Premièrement, l’Amérique était déjà habitée.
De toute façon, l’actuel Canada et l’île de Terre-Neuve furent explorés pour la première fois en 1021 par des Vikings.
Enfin, un prince mandingue, Aboubacar 2 Kéita de l’empire du Manding (actuelle Guinée) serait arrivé, avec ses troupes, en Amérique, notamment au Brésil, à Cuba, en Argentine, au Mexique et dans bien d’autres pays en 1312.
Pas de quoi pavoiser, Signore Colomb…
Cet article resterait incomplet si nous n’abordions pas le sujet du superœuf (oui, vous avez bien lu).
En géométrie euclidienne, il s’agit d’un solide de révolution qui peut tenir droit sur une surface plane (ou sur un autre superœuf) sans se renverser. À la différence d’un ellipsoïde de révolution oblong (genre un ballon de rugby).
Cette propriété est due à la nullité de sa courbure à ses sommets. Un superœuf est donc un ellipsoïde de Lamé (un solide de révolution dont les sections verticales sont des courbes de Lamé) et dont les sections horizontales sont des cercles. Tout sur l’aspirine, c’est ICI
Le mot de la fin
Grand amateur d’expériences scientifiques, Nikola Tesla décida de répondre à Christophe Colomb grâce à la science. Il inventa une machine capable de faire tenir un œuf debout sans le briser.
L’œuf de Colomb de Tesla fut présenté lors de l’exposition universelle de 1893. un œuf en cuivre, placé dans un champ magnétique, tourne selon son axe principal, debout sur l’une de ses extrémités, par simple effet gyroscopique.
Le but était de démontrer et d’expliquer les principes du champ magnétique tournant et de la machine asynchrone, alimentée par du courant alternatif biphasé.
Nikola Tesla adorait les œufs mimosas. Coïncidence ?
Regardez la vidéo ci-dessus, l’œuf se maintient debout. Génial ! L’expression « œuf de Colomb » n’est-elle pas utilisée pour qualifier une idée simple et ingénieuse ?
Vous avez lu cet article jusqu’au bout et raffolez des œufs cocotte. Coïncidence ?