Ménagerie, c’est le bon terme à employer pour qualifier la miniferme familiale dont j’ai la charge chaque été. Je vais donc vous raconter mes aventures l’été dans la Drôme. Et l’on est prié de ne pas se moquer !
Inventaire à la Prévert
Je ne vais pas vous raconter toute ma vie (enfin, si, un peu quand même). Il faut juste savoir que l’été, pendant 15 jours, j’ai en charge une petite ménagerie : 3 chats, 2 chiens, des poissons rouges (décédés cette année pour cause de panne de pompe, pas de mon fait), de « vrais » poissons de bassin et une petite bande de poules sympas et de coqs très cons (Seebright), sans oublier l’élevage de fourmis de mon neveu… Chaque année, la ménagerie grossit chez mon frère, ma belle-sœur, mon neveu et ma nièce, mais que voulez-vous la famille, c’est la famille et picétou ! Quand on s’engage, on assume. J’attends tout de même avec une inquiétude sourde de voir si un prochain été, j’aurai charge d’âme de chèvres, moutons, cochons, lamas, ânes, canaris, perroquets, canards… Je les crois capables de tout, ces Drômois ! Et je crains d’être alors quelque peu dépassée par les évènements, mais on verra… Rhoooo, j’ai oublié les ruches !
Et ron et ron petit patapon…
Les chats et moi, on fait généralement très bon ménage (sauf quand il s’agit de changer les litières, j’aimerais tellement qu’ils apprennent à le faire…), mais ces bestioles sont aussi de redoutables escrocs / farceurs / casse-pieds. Perle, Plume et Praline, c’est ainsi que se prénomment les félins de la maison, sont sympas, vraiment.
Sauf quand Plume essaye de te crever un œil à la troisième caresse tout en crachant comme un vieux matou ronchon. Que Praline saute d’une armoire pour atterrir à deux millimètres de ton ordi et que tu manques de faire une crise cardiaque à l’idée de racheter un Mac. Que la même Praline se jette sur toi la nuit ou qu’elle ronfle comme une cheminée sous le lit à un endroit où seul un balai peut la déloger, mais comme t’as pas de balai… Seule Perle est sage, très sage, sauf quand elle décide de marquer son territoire en faisant petite et grosse commission sur le canapé. Là, tu la maudis.
Heureusement, les bébés chiens grandissent…
Avec l’arrivée en 2022 de Bébé Shadow et Bébé Sisko, la ménagerie drômoise s’est agrandie (et les emmerdements aussi ah ah ah). L’été dernier, ces deux foufous avaient six-sept mois et ont fait toutes les conneries possibles correspondant (ou pas) à leur âge de chiot. En vrac…
Aboiements de Shadow qui ne s’arrêtent pas. Merci Shadow ! Sisko a défoncé le but de foot, s’est pris la tête dans le filet et est en train de s’étrangler misérablement dans le filet tout en trainant le but… Tout est rentré dans l’ordre. Récompense : une tomate (pastis à la grenadine pour les non-initiés)
Grognements des deux chiens et trucs qui bougent au milieu des deux : ils ont chopé un lapinou ! Avec mon fils et ma belle-fille, on court en sandale et paréo (enfin juste Camille et moi le paréo), on oublie que le terrain est miné (crottes en stock) pour tenter la libération du lapinou (ou du lièvrinou, on n’a jamais su en fait). Je me prends la gamelle de la semaine, m’étale de tout mon long (heureusement je ne suis pas grande). Par chance, aucune crotte de chien dans le coin… On est épuisé, on mérite une récompense voire deux : tomate + rosé.
Au petit matin, tout le monde dort quand soudain des hurlements de chiens… Lever en catastrophe, course dans la baraque pour trouver bébé Shadow qui a réussit à se coincer une papatte entre le mur et la plaque leur bloquant l’accès à la salle à manger. Sisko a sauté, Shadow s’est viandé. La présence d’esprit de mon fils (merci d’avoir été là) lui fait tirer l’armoire pour décoincer la papatte de la bête. Pendant ce temps, je suis allée sauter dans un jean pour emmener ladite bestiole chez le vétérinaire, ben oui forcément, il avait dû perdre une patte dans l’histoire. Penses-tu… quand je reviens, il trotte… comme un lapinou. Petite récompense à 7 h du matin : une tomate, du rosé… Nan, un café, faut pas abuser…
J’arrête là, sinon il faudrait que je vous raconte tous les trucs bizarroïdes et plus ou moins dangereux rapportés, dénichés, volés, subtilisés. Et l’épisode où après avoir couru après les chiens, il a fallu chercher Plume le chat à la lampe de poche car elle avait pris la poudre d’escampette derrière un tas de bois. Il n’est pas l’heure du digestif là ?
Poissons rouges
Avis de décès. Ils ont eu à manger et on les a retrouvés le ventre en l’air le jour du retour de mon frère. Après m’avoir jeté un regard vaguement accusateur et demandé « tu ne leur aurais pas trop donné à manger ?», il a bien fallu se rendre à l’évidence : une stupide panne de pompe a provoqué la stupide disparition de ces stupides poissons…
Poissons dans le bassin
Tout baigne ! Une petite poignée de granules par-ci par-là… et une autre donnée par mon papa toujours ému par tous ces hypocrites qui arrivent gueule ouverte à la surface pour faire croire que je ne les ai pas nourris. Conclusion : tous les poissons sont d’horribles menteurs et les Drômois encore un peu plus que les autres (avec les Corses, non pas les Corses, ils sont honnêtes les Corses. Vive les polyphonies, les fromages qui ont du goût et tout et tout)
Ménagerie Nouveauté 2023 !
De nouveaux habitants ont intégré la ménagerie : des fourmis. Mon neveu s’est lancé dans la myrmécologie. La reine et sa colonie sont arrivées par la poste et vivent dans leur fourmilière d’intérieur. Il paraît qu’il faut les nourrir d’eau. Et de sirop… Pas de sirop de grenadine, c’est réservé à la tomate !
AVIS AUX DRÔMOIS : LÀ, C’EST NON !