Vincent Bareyre a 34 ans et a choisi de lancer une pépinière bio à Agen. C’est une conversion, car auparavant, il était responsable d’atelier d’usinage dans le dentaire. Mais, la nature lui manquait trop après une enfance au milieu des chèvres, chevaux, poules… que ses parents accueillaient, sans pour autant être fermiers.
“J’étais un client insatisfait “
Vincent a un jardin et des fruitiers. Il a une vraie passion pour les variétés anciennes. Mais, à moins de commander en ligne, point de pépinière bio dans le Lot-et-Garonne ! “J’achetais beaucoup sur internet, d’une part, et d’autre part je me posais de plus en plus de questions sur le sens de mon boulot. Je travaillais sans passion. J’ai décidé de faire de ma passion on travail.”
Naturellement, Vincent projette de lancer une pépinière bio d’arbres fruitiers et de petits fruits en privilégiant les variétés anciennes. À ce moment-là, au regret de Vincent, le Conservatoire végétal d’Aquitaine rencontre déjà les difficultés qui vont le conduire à la liquidation judiciaire en 2021. Cela renforce sa volonté de reconversion professionnelle que soutient sa compagne.
Pour être sûr
3 stages dans 3 pépinières différentes finissent de le convaincre qu’il aime ce métier avec ses exigences et la quantité de travail qu’il demande. Il file s’inscrire au BPREA (Brevet Professionnel Responsable d’Entreprise Agricole) et passe les examens avec succès. À cela, il ajoute une formation spécifique à la pépinière bio en Ariège, avec la pépinière Grange.
Il lance la pépinière bio
Vincent est très sûr. Il achète 3 hectares de prairies à une ferme laitière ; le paysan partait en retraite. Les terres sont propres et Vincent démarre directement en bio. “Ecocert est passé tout de suite et c’était bon.” La ferme est située à la sortie d’Agen, “au bord de la ville”. “Ma compagne travaille au centre-ville, à 10 min en trottinette.” La pépinière est donc très accessible.
Au début, il y a la ferme à rénover et un bâtiment – toujours en cours – qui devrait devenir un gîte. Il y a aussi toutes les plantations à faire, le site à créer et la découverte d’un métier terriblement chronophage, en particulier au lancement. Par ailleurs, Vincent veut tout faire lui-même. Il a été jusqu’à suivre une formation pour créer et gérer son site internet lui-même !
Cette année, Vincent, avec un coup de main paternel bienvenu, a 15000 arbres en culture, en a greffé 4500 et prévoit d’intégrer les agrumes bientôt.
La pépinière Terra’terre
On y trouve des fruitiers : pommiers anciens comme ‘Calville blanc d’hiver,’ pruniers d’Ente bien sûr, mais aussi prunier ‘Datil’, des amandiers, abricotiers, cerisiers, cognassiers,…
Ils sont vendus en racines nues de novembre à mars à la pépinière ou sur son site.
2025 verra arriver les agrumes et les asiminiers après la construction d’une serre. Ces arbres-là seront proposés en contenants de 3 L.
Le Conservatoire Végétal revient
“Il renaît de ses cendres. Le conservatoire régional de Nouvelle-Aquitaine à Montesquieu retrouve peu à peu du souffle après deux ans sans activité. À l’initiative du Département et de la Région, cette vingtaine d’hectares dédiée aux variétés de l’arboriculture régionale et à la recherche revient sur le devant de la scène, mais au rythme de la végétation, en douceur.
Un directeur est recruté à compter de la mi-février, il s’agit de Jérôme Ossard, un visage connu dans l’agriculture puisqu’il quitte Valprim-Rougeline pour prendre les rênes de la reconstruction. Les deux salariés ont été réembauchés.” peut-on lire dans le Dauphiné Libéré du 21/12/2022.