On n’est pas obligés de tous les aimer, mais on peut en apprécier certains tout de même. Car difficile de ne jamais en manger, il y en a tellement. Bienvenue sur la planète des choux !
Chou-fleur
Une odeur en cuisson totalement rédhibitoire pour les uns, prometteuse d’un bon gratin pour les autres. On pense qu’il est originaire du Proche-Orient, qu’il était très consommé par les Égyptiens, les Grecs et les Romains. Mais il faut attendre plus d’un millénaire pour qu’il arrive en Europe via les cales des vaisseaux qui arrivent du Levant. Il conquiert l’Italie avant d’arriver sur la table de Louis XIV. C’est le jardinier du Roi-Soleil qui le fait cultiver dans le potager de Versailles grâce à des graines venues de Chypre. La grande consommation royale et de la cour apporte ses lettres de noblesse au chou-fleur qui se met à être cultivé un peu partout. Aujourd’hui, la Bretagne est la première région productrice de choux-fleurs. Le Finistère, les Côtes-d’Armor et l’Ille-et-Vilaine produisent à eux seuls environ 80% des choux-fleurs français.
Chou-rave
Dans “Les histoires potagères du concombre masqué”, BD de Mandryka, le héros a pour fidèle compagnon… Chourave. Petite histoire qui n’a rien à voir avec la choucroute ni l’origine du chou-rave, mais difficile d’éviter cette référence. Ceux qui n’ont pas l’habitude de manger du chou-rave le confondent parfois avec un navet. C’est vrai qu’ils sont tous les rondouillards, mais la ressemblance s’arrête là. Les goûts sont vraiment très différents. Sa consommation remonte à l’Antiquité. Il est recommandé de le cultiver dans le Capitulaire De Villis sous Charlemagne. Il est très consommé cru ou cuit en Allemagne, en Pologne.
Rutabaga
Et oui c’est un chou qu’on appelle aussi chou-navet (quand on vous dit que ce n’est pas toujours facile de s’y retrouver…), ou chou jaune au Canada ou chou de Siam. À l’origine, il est très cultivé pour l’alimentation animale puis les pays d’Europe orientale et la Suède popularisent son entrée en cuisine. Pendant la Seconde Guerre mondiale, animaux et hommes se partagent les récoltes. Il suffit de laisser un tubercule dans la terre pour qu’il se reproduise. Il s’agit donc d’un légume qu’on peut trouver en quantité alors que le reste manque. Les Français ont donc surconsommé le rutabaga et après la guerre, ils ne pouvaient plus en voir, même en peinture. Il faut attendre le retour en grâce des légumes oubliés pour le redécouvrir sur les étals avec les panais, le céleri tubéreux, les hélianthis et autres racines qui entrent dans les pot-au-feu.
Chou brocoli
Il n’est pas né brocoli… Il est né du chou sauvage qu’on a hybridé en Italie, sélectionné jusqu’à l’obtention de ce chou dont on ne consomme que la pomme. Pourquoi ce chou est-il souvent donné à manger aux plus petits ? J’avoue que je ne le sais pas, vu que le brocoli et moi cela fait deux… Contrairement à Catherine de Medicis qui en est littéralement gaga.
Chou kale
Un chou sans tête, on n’en consomme que les feuilles. Comme pour le brocoli, j’ai un peu de mal à en parler tellement je le trouve inintéressant. Mais bon, comme il ne s’agit pas d’en dégoûter les autres … Il faut lui rendre grâce d’avoir été l’un des légumes les plus consommés au Moyen-âge et qu’il reste numéro 1 des légumes consommés aux Pays-Bas (qui n’est pas un grand pays de la gastronomie, petite perfidie en passant).
Le Boerenkool recette favorite des Néerlandais, si le cœur vous en dit…
Ingrédients : 300 gr de chou frisé – 800 g de pomme de terre à purée – 2 oignons – 4 saucisses – 80 ml de lait – 60 gr de beurre – sel, poivre
Préparation : dans une casserole, épluchez et détaillez les pommes de terre en gros cubes. Émincez le chou. Faites bouillir de l’eau, verser les patates et les oignons jusqu’à cuisson complète. Sur un gril, faites griller les saucisses. Quand les patates sont cuites, ajoutez le chou frisé et laissez cuire entre 5 et 10 minutes. Videz l’eau de cuisson avant de remettre pommes de terre et chou dans la casserole. Faites chauffer le lait et le beurre. Quand le beurre est fondu, versez le tout dans la casserole. Écrasez tout au presse-purée. Servez à l’assiette en déposant une saucisse sur la mixture.
Chou pommé, chou cabus, chou de Milan
Ce sont tous de gros pépères de choux qui pèsent lourd ! Ce qui différencie de cabus (blanc ou rouge) et le Milan : le premier a des feuilles lisses, le second des feuilles gaufrées. Tous se consomment de la même façon crus (ratés) ou cuits (farci, en soupe, etc.).
Choux chinois
Ils peuvent être très différents. Le Pé-tsaï forme des pommes ovales, allongées et arrive en Europe sous forme de graines en 1836. Le Pak-Choï (ou Bok Choy) est visuellement plus proche de la poirée. Le Tsoi Sim ressemble au Pak-Choy forme des tiges étroites et ses fleurs jaunes se mangent (petit goût d’asperge). Le Tatsoï, qu’on appelle aussi moutarde tatsoï, pousse en rosettes et forme des petites touffes. Les feuilles se consomment jeunes ou à maturité. Le mizuna, c’est la fameuse moutarde japonaise, on peut en faire de soupes comme du pesto !
Chou de Bruxelles
Là, je me fais vraiment violence pour ne pas faire insulte à ceux et celles qui les aiment. Comme j’ai déjà écrit sur ce sujet délicat, je vous renvoie à mon article…
Chou romanesco
Il ressemble beaucoup au brocoli, mais en plus rigolo avec ses petites têtes en forme de pyramides.En France, c’est la Bretagne (décidément) qui s’est lancée dans sa culture depuis 30 ans seulement. Il se consomme aussi bien cuit que cuit.
Choux palmiers
Vous le voyez souvent dans les massifs des villes, car ses qualités ornementales sont indéniables. Ses grandes feuilles le font effectivement ressembler à un mini palmier. Mais, comme tout chou, il est évidemment comestible, et fait partie des plantes vendues sous le nom de chou kale (ah le revoilà). En trois ans, le chou palmier finit par mesurer jusqu’à 2 m de haut.
Chou pinou
Mon type de chou préféré, mes deux variétés préférées : ‘Pierre’ et ‘Jules’.