Reconnaître les écorces : les feuillus de A à M

Reconnaitre les écorces des arbres : de A à M

Ne vous laissez pas abattre

L’hiver, pas facile de reconnaître les arbres de nos régions, même pour un dendrologue distingué. Plus de feuilles, pas ou presque pas de bourgeon. Cependant, il existe un bon moyen. Il suffit de regarder l’écorce. Dans ce premier opus, nous vous présentons les arbres feuillus. Les feuillus sont apparus sur Terre, il y a 140 millions d’années. Ce sont les arbres qui présentent le plus grand intérêt économique, grâce à la dureté et à la qualité de leur bois.

Les feuilles sont bien développées, par opposition aux conifères ou résineux dont la forme des feuilles est réduite à des aiguilles. En France, la plupart des feuillus sont des arbres (ou des arbustes) à feuillage caduc. Certains ont cependant un feuillage persistant, comme le chêne vert, le laurier, ou le houx.

1e partie de notre dossier. La suite pour demain…

L’arbre, sa vie, son œuvre

Il n’existe pas de définition universelle de l’arbre. Botanistes, arboriculteurs et forestiers continuent de débattre à ce sujet, sans arriver à s’accorder…

Pour faire simple, un arbre (du latin arbor) est une plante ligneuse terrestre comportant un tronc. Sur ce dernier, on trouve des branches, ramifiées, qui portent les feuilles. L’ensemble des feuilles forme le feuillage ou le houppier, appelé aussi couronne. Il existe sur Terre, entre 60 000 et 100 000 espèces d’arbres. Près de 40 % d’entre elles seraient menacées de disparition.

Ils jouent un rôle crucial dans le système écologique terrestre, grâce à leur capacité à stocker le carbone. Leur production de matière sèche annuelle génère les deux tiers de la production mondiale des plantes terrestres. Ils prennent une part active dans le cycle de l’eau. De plus, en formant les forêts, écosystèmes complexes, ils sont sources et refuges de la biodiversité.

Enfin, ils constituent une ressource considérable de matériaux et de nourriture. En témoigne la place pratique et symbolique qu’ils occupent dans presque toutes les cultures et civilisations du monde.

Un olivier millénaire

Olivier
©liggraphy

Le premier arbre connu date du Dévonien. Il s’agit d’Archaeopteris, qui aurait vécu il y a 370 millions d’années et jusqu’au Carbonifère inférieur.

Les feuillus de nos régions

L’ailante, ailante glanduleux, frêne puant, vernis de Chine ou faux vernis du Japon (Ailanthus altissima), est un grand arbre (20 à 25 m de haut), originaire des régions tempérées de Chine et d’Asie du Sud-Est. Ailanto signifie “arbre du ciel” dans l’archipel des Moluques.

Et l’écorce ?

L’écorce est lisse, gris clair, devenant souvent un peu plus rêche avec des fissures de couleur ocre pâle lorsque l’arbre vieillit.

A. altissima est un arbre de taille moyenne qui atteint 30 mètres de haut. En Europe, après sa découverte, il était l’arbre à la mode des jardins français. Le baron Haussmann (sacré Georges-Eugène !) l’utilisait abondamment (trop ?) comme arbre d’alignement. Aujourd’hui, il est devenu une espèce envahissante en raison de sa capacité à coloniser rapidement des zones perturbées et à entraver la croissance et la régénération des espèces indigènes.

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Ailante
©ernstboese
Ailante
©DR

L’Alisier torminal, Alisier des bois ou Sorbier torminal (Sorbus torminalis) est un arbre originaire d’Europe, d’Afrique du Nord et d’Asie Mineure, appartenant au genre des sorbiers. Le nom de genre Sorbus vient du latin sorbere, « boire », fait référence à l’astringence des alises riches en tanins. Torminalis signifie « qui guérit les coliques » (du verbe torquere, « (se) tordre ») et est une allusion à ses propriétés médicinales. Il est peu abondant en France et vit de manière dispersée dans la forêt. C’est un arbre à cime, haut de 30 m environ.

En forêt de Fontainebleau, Sorbus torminalis s’est hybridé naturellement avec Sorbus aria et a donné naissance à une nouvelle espèce par apomixie nommée Alisier de Fontainebleau (Sorbus latifolia), espèce endémique connue depuis le XVIIIe siècle.

Et l’écorce ?

Son écorce gris brunâtre est fissurée et s’exfolie. Elle présente des lenticelles horizontales.

 

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Alisier - Sorbier
©Andrew Dunn
Alisier

L’aulne commun ou glutineux, dit aulne noir, dit aussi aulne poisseux (Alnus glutinosa), est un arbre de la famille des bétulacées, très courant en Europe. Il est parfois appelé vergne ou verne. C’est un arbre à croissance lente qui affectionne les milieux humides et les bords de rivières, il supporte également très bien les submersions temporaires.

Les aulnes forment des peuplements typiques, les aulnaies, très pratiques dans le drainage des zones humides pour leur mise en culture, en pâture ou pour leur urbanisation. Ils mesurent 20 à 25 m, avec un port conique, à cime ovoïde.

Et l’écorce ?

Leur écorce est d’un brun noir et crevassée.

Les aulnes qui poussent en zones régulièrement inondées prennent souvent une forme caractéristique. En créant des racines additives proéminentes, ils ressemblent à certaines espèces ligneuses des tropiques.

L’Aulne commun n’est pas une essence de grande valeur. Son bois est très fragile, il rompt souvent et se détériore très vite. En revanche, l’aulne était autrefois très utilisé pour produire du charbon de bois très apprécié pour la fabrication de la poudre à canon !

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aulne commun
©PVAraujo
Aulne commun
©TeunSpaans

Le bouleau blanc (Betula pendula) fait partie de la famille des bétulacées. Il apprécie les sols plutôt acides et humides. C’est un arbre, à la croissance rapide, très répandu qui pousse jusqu’à 2 000 m d’altitude, ainsi que dans les régions arctiques. Les bouleaux forment des futaies appelées boulaies ou boulinières ou encore des bétulaies.

 

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Bouleau blanc
©DR

Cet arbre peut atteindre 20 à 30 m de hauteur et jusqu’à 60 cm de diamètre à la base. Certaines variétés dites « pleureurs » ont les branches dirigées vers le sol et un port plus compact. Les racines des bouleaux sont peu profondes.

Et l’écorce ?

La couleur blanche de son écorce est due à la bétuline (ou Bétulinol), un hydrocarbure très commun dans la nature, son principal constituant. Le port du branchage est souvent dressé et filtre la lumière en été sans jamais la bloquer.

Les bouleaux blancs sont sans doute les arbres les plus adaptables. Ainsi, ce sont des plantes pionnières qui constituent souvent la première formation arborée lors de la reconquête ou de la colonisation de landes par la forêt. En climat tempéré, les bouleaux vivent entre 30 et 40 ans, mais en Scandinavie, ils peuvent vivre jusqu’à 100 ans et plus.

De très nombreuses utilisations depuis longtemps

On attribue à sa sève, ainsi qu’à son écorce, de nombreuses propriétés thérapeutiques.

Le brai ou goudron de bouleau était largement utilisé comme adhésif dès le Paléolithique. Les néandertaliens en produisaient par distillation ou en chauffant de jeunes arbres pour en transformer la sève.

Plus tard, par carbonisation, on obtenait le goudron de bouleau qui servait à l’imperméabilisation des peaux et des chaussures. La suie de bouleau servait également pour la préparation de l’encre noire d’imprimerie.

En Europe du Nord (Scandinavie, Pays Baltes, Sibérie), l’écorce de bouleau, tressée en lanières, était utilisée à la campagne pour fabriquer des chaussures. Elle a également servi de support d’écriture.

Le bouleau brûle vite. Sa flamme est donc moins chaude que des bois plus compacts. De plus, il ne laisse que très peu de cendres. Il a longtemps été utilisé dans les fours à bois des boulangers pour cuire le pain.

Aujourd’hui, le bois de bouleau est très utilisé comme bois de placage.

Remarque : il existe quatre espèces de bouleaux en Europe, dont deux sont largement répandus : Betula pendula, le bouleau verruqueux, et Betula pubescens, le bouleau pubescent ; et deux arbrisseaux des régions arctiques : Betula nana, le bouleau nain, et Betula humilis. De nombreuses autres espèces existent en Asie et en Amérique du Nord.

Bouleau blanc
©Galina-ART

Le charme, ou charme commun, Carpinus betulus, est un arbre de taille moyenne, à feuilles caduques, mesurant jusqu’à 20 m de haut environ. Il appartient à la famille des Bétulacées (comme l’aulne, le bouleau et le noisetier). Le charme est souvent utilisé pour former des haies taillées, nommées charmilles. Sa durée de vie dépasse rarement les 100 ans.

Il est très répandu dans les forêts d’Europe centrale. De croissance assez lente, c’est une essence forestière secondaire présente en taillis sous futaie.

Son tronc est formé de cannelures verticales, lesquelles sont plus marquées chez les vieux sujets. Son houppier assez régulier porte un feuillage dense vert clair.

Et l’écorce ?

L’écorce du charme est de couleur gris-verdâtre foncé, cannelée et lisse. Des sillons diagonaux se forment avec le vieillissement de l’arbre.

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Charme commun
©Les-Semences-du-Puy-de-Seauve

Le bois de charme commun était utilisé pour la fabrication des manches d’outils. Inapproprié aux travaux de menuiserie, il sert de base aux panneaux de fibres de bois (medium-MDF ou isorel), grâce à ses fibres longues. Enfin, le charme est un excellent bois de chauffage, grâce à son pouvoir calorifique élevé.

Charme commun
©Myrabella

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Adam et Ève au paradis

Adam et Eve par Rubens
Rubens. Musée du Prado, Madrid.

Les feuilles de charme (à dents) et de hêtre (à poils) sont souvent confondues. Ne faites plus l’erreur grâce à cette petite phrase :
« Le charme d’Adam, c’est d’être à poil ».
C’est cadeau…

Le châtaignier commun (Castanea sativa) est un arbre à feuillage caduc, de la famille des fagacées, qui produit des fruits comestibles, les châtaignes. Une concentration de châtaigniers s’appelle une châtaigneraie.

C’est un arbre majestueux à cime large bien branchue et à croissance rapide. Il peut mesurer 25 à 35 m de haut et 4 mètres de diamètre. Le tronc peut atteindre jusqu’à 10 m de circonférence. Il a une grande longévité et peut dépasser plusieurs centaines d’années, voire 1000 ans. Sa croissance est rapide.

Le châtaignier est originaire du bassin méditerranéen, des pays du Proche-Orient. En Iran, le terme kasht désignait un arbre fruitier en général. Les châtaignes se sont aussi appelées « noix d’Hêraklion », ou encore « glands de Sardaigne ».

Grâce aux châtaignes et à la qualité de son bois, il a été acclimaté très au nord de l’Europe. Il existe une douzaine d’espèces dans l’hémisphère Nord.

Et l’écorce ?

L’écorce d’un sujet jeune est lisse et de couleur brun verdâtre. En vieillissant, elle devient brune foncée. Son rhytidome se fissure alors longitudinalement. Avec l’âge, ces rhytidomes ont ensuite tendance à se vriller selon une spirale qui évolue dans le sens des aiguilles d’une montre. De plus, le tronc a tendance à devenir creux avec le temps.

Le nom châtaignier vient du latin castanea, lui-même dérivé du grec kastanon. Ce nom faisait référence à Kastanon, une ville de Thessalie renommée dans l’Antiquité pour la qualité de ses châtaignes. Cependant, « castanea » était aussi l’ancien nom des chênes avant de désigner le châtaignier.

Sativus signifie « cultivé » en latin. Le châtaignier a été surnommé “arbre à pain” pour les qualités nutritives de ses châtaignes. Il a souvent remplacé les céréales dans l’alimentation des régions où l’on ne pratiquait aucune agriculture céréalière.

La recette des premiers nougats connus, fabriqués à Lyon, était simple : châtaignes, miel et caramel.

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châtaignier commun
©MA-Vega
Châtaignier
©Frank Wagner
Châtaignier
©Darkone

Un bois tendre, mais dense

Le bois de châtaignier est un bois plutôt tendre parmi les feuillus européens, bien qu’il soit assez dense. C’est donc un bois facile à travailler et à fendre. Il est très riche en tanins (plus que le chêne, par exemple), ce qui en fait un bois résistant au temps.

Son aubier étant assez mince, le bois de cœur est donc très large et offre un bon rendement. Il est très utilisé dans l’agriculture (comme piquet, poteau…) et en tonnellerie. Dans le bâtiment, il sert à faire des charpentes et comme éléments de couverture.

En France, en plaine ou en altitude, on trouve encore aujourd’hui de nombreuses charpentes de toitures très anciennes en bois de châtaignier, qui confirment la durabilité de ces assemblages.

Il est moins utilisé que le chêne pour l’ossature des bâtiments ou les colombages, car il est moins robuste.

En menuiserie, le bois de châtaignier devient lambris, moulures, huisseries… En ébénisterie, des meubles très typiques de certaines régions. On réalise aussi des petits objets sculptés. Par exemple, des castagnettes : en espagnol, « castañuelas » signifiant petites châtaignes.

Ses jeunes perches sont très appréciées en vannerie. Repoussant facilement en cépée après la coupe, les rejetons fournissent des tiges régulières et faciles d’emploi.

En brûlant dans la cheminée, il a une fâcheuse tendance à éclater, en projetant des escarbilles. Il vaut mieux le réserver à des foyers fermés. De plus, et même si la chaleur de combustion est correcte, il brûlera plus rapidement que des bois plus durs (chêne, le hêtre ou le charme).

châtaignier commun
©teddiviscious

Sa haute teneur en tanin fait que les araignées ne tissent pas leur toile sur ce bois, les charpentes en châtaignier restent donc durablement assez propres.

Le chêne pédonculé (Quercus robur) est une espèce d’arbres à feuillage caduc originaire des régions tempérées d’Europe, appartenant à la famille des Fagacées.

Il est parfois appelé chêne blanc, chêne femelle, gravelin, chêne à grappe ou châgne, son nom latin Quercus robur signifiant « chêne robuste ».

C’est un grand arbre majestueux de 25 à 35 mètres de haut qui peut dépasser pour certains sujets les 40 mètres. En isolé, il peut atteindre des dimensions imposantes, avec un tronc dépassant les 5 m de circonférence. Sa longévité atteint facilement les 500 ans et plus.

Le chêne pédonculé domine, avec le chêne sessile ou chêne rouvre (Q. petraea), les forêts des zones tempérées, même si on le rencontre très rarement au-dessus de 1000 m d’altitude. En troisième position, on a le chêne pubescent (Q. Pubescens) qui pousse, quant à lui, dans les zones méditerranéennes.

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Chêne pédonculé
©CBCK-Christine
Chêne pédonculé
©Zigmunds Dizgalvis

Le chêne pédonculé était autrefois largement planté dans les bocages et taillé en têtard pour fournir du bois à brûler. Les chênes abandonnés ont poussé très librement, même si les gros troncs sont restés courts et parfois creux.

Le pays des chênes

La France, avec 4,5 millions d’hectares, possède 30 à 40 % de la superficie couverte par ces deux essences en Europe (Q.robur et Q. petraea Elle est ainsi le premier pays producteur de chênes en Europe et deuxième dans le monde, après les États-Unis. La France est donc par excellence, le pays des chênes et, de fait, très convoitée….

Le bois de Quercus robur et celui de Quercus petraea sont généralement vendus sous la simple appellation “chêne” qui désigne, en France, le bois de ces deux espèces, mais pas des autres chênes.

Celui de bonne qualité est utilisé en décoration intérieure, en ébénisterie pour les placages, le mobilier et les escaliers, en tournerie, en sculpture et en tonnellerie. Le bois de qualité plus ordinaire l’est en menuiserie, pour les parquets, en construction (charpente…) traverses de chemin de fer, poteaux et piquets.

Autrefois, le chêne était un bois indispensable en construction navale, et pour les charpentes monumentales (églises, châteaux, cathédrales) ; pour la construction domestique (pan de bois, maisons à colombage) ; les ponts en bois, les écluses, les pilotis ; le charronnage (jantes, roues, moyeux) ; les wagons de train, le bois de mine…

On utilise également le bois dans l’industrie pharmaceutique et pour le tan, source de tanins précieux pour le tannage des peaux.

Les fûts de chêne servent aussi à parfumer certains alcools, le vin et le whisky, notamment. Le bois du chêne pédonculé, plus poreux que celui du chêne sessile, libère plus rapidement dans le vin des tanins puissants. Le chêne sessile apporte donc plus lentement, un goût tannique plus fin et plus aromatique.

Et l’écorce ?

L’écorce est lisse, grise, épaisse et profondément crevassée en long. C’est un très bon bois de feu. Il fournissait autrefois un très bon charbon de bois, estimé en métallurgie.

gland et glandée
©Alicja

Dans la série « En savoir plus », 🌳

Saviez-vous que la production de glands (par les chênes, of course) s’appelle une glandée ? Elle a, bien sûr, lieu en automne. C’est aussi, une pratique qui permet d’envoyer les porcs 🐷 paître dans les forêts pour y consommer les glands. Très réglementée par une ordonnance de 1669 sur les Eaux et Forêts, elle permettait au seigneur, propriétaire des lieux de percevoir des taxes (Ben, voyons…).

Chêne pédonculé

L’érable champêtre (Acer campestre) appartenant au genre Acer, de la famille des Acéracées. Il est classé dans la section Platanoidea des érables. L’érable champêtre est commun dans toute l’Europe jusqu’à la Scandinavie, Royaume-Uni inclus. Il s’étend même à l’ouest de l’Asie.

Contrairement à son nom, il pousse essentiellement dans les forêts où se mêlent les hêtres, les chênes et les charmes ainsi que dans les forêts feuillues de plaine, jusqu’à l’orée des montagnes. Il est mellifère.

Petit, mais costaud

C’est un arbre à croissance lente, à port étendu, de 10 à 15 m de hauteur, qui vit 120 ans au plus. Le houppier arrondi reste dense jusqu’en bas. Il est très souvent garni de gourmands, à plusieurs troncs tourmentés et enchevêtrés, aux branches retombantes.

Le tronc est court et souvent penché et tordu. L’écorce du tronc, gris pâle, est d’abord lisse puis rugueuse-écailleuse, fissurée longitudinalement et s’écaillant en petites plaques minces quadrangulaires liégeuses.

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Erable Champêtre
©AnRo0002
Erable Champêtre
©Basotxerri

L’érable champêtre se caractérise par ses bandes de liège qui se forment sur quelques jeunes branches, qui rappellent celles de l’orme champêtre (Ulmus minor). Les rameaux des jeunes arbres présentent souvent une écorce liégeuse particulièrement côtelée, isolante, cannelée. Ils forment souvent des perchoirs naturels pour les poules d’où son surnom de « bois de poules ».

L’érable champêtre est également utilisé comme arbre d’alignement et dans la formation de haies, puisqu’il tolère bien la taille. De fait, il est un excellent bonsaï.

Avec la sève sucrée, les Canadiens préparent un sirop, même s’il est moins connu que celui élaboré avec l’érable à sucre ou érable franc (Acer saccharum). Les jeunes feuilles peuvent se consommer en salade.

Petit, mais très dur

Le bois de l’érable champêtre est le plus dur et le plus résistant de tous les érables. De forte densité, c’est un excellent bois de chauffage. On l’utilise également pour la fabrication des instruments de musique à vent, en ébénisterie et en marqueterie.

Une zone forestière d’érables s’appelle une acéraie ou érablaie.

Dans l’Illiade, Homère raconte que le cheval de Troie fut fabriqué en érable.

Le cheval de Troie
Le Cheval de Troie. Huile sur toile d'Henri-Paul Motte (1874).
Phobos

Dans la mythologie grecque, l’Érable est dédié à Phobos, dieu de l’Épouvante, fils d’Arès, dieu de la guerre et frère de Deimos, dieu de la frayeur.

L’érable plane (Acer platanoides) est un arbre de grande taille, à tige élancée, de la famille des Aceraceae très répandu dans les régions de collines et montagneuses de toute l’Europe. Il pousse en Asie, jusque dans la région du Caucase, en Iran et même en Afghanistan. Pour faire simple, au nord c’est un arbre de plaine, tandis qu’au sud de son aire c’est plutôt un arbre des zones montagneuses. En France, on le rencontre jusqu’à 1 500 m d’altitude. Il affectionne les remblais et les terre-pleins, les sols riches, frais à humides.

Il est parfois appelé érable de Norvège, iseron, plane, main-découpée, plaine ou faux-sycomore. Son nom lui vient de la forte ressemblance de ses feuilles avec celles du platane. Mais c’est l’espèce voisine, l’érable sycomore (Acer pseudoplatanus), dit encore érable faux-platane, dont l’écorce forme des plaques se détachant du tronc qui ressemble le plus au platane.

Et l’écorce ?

L’écorce est brune avec des crevasses longitudinales peu marquées.

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Erable plane - Acer platanoides

De croissance très rapide, il peut mesurer 20 m à 30 m de haut avec une circonférence d’environ 8 à 9 m. Le diamètre de son tronc peut atteindre 1 m. Sa durée de vie dépasse les 200 ans. On le rencontre disséminé parmi les autres espèces, chênes, tilleuls et ormes. C’est un excellent mellifère, comme souvent les érables.

Grâce à sa très grande adaptabilité, il existe aujourd’hui un grand nombre de cultivars très appréciés des collectionneurs. En France, c’est un très joli arbre d’ornement. Il en existe de nombreuses variétés à feuilles décoratives, panachées ou plus ou moins profondément découpées.

Il a été introduit en Amérique du Nord, où il est considéré comme invasif et nuisible. Il est, par exemple, interdit d’en planter dans les États du Massachusetts et du New Hampshire.

L’érable plane s’est installé dans les forêts tropicales, grâce à sa capacité à germer dans l’ombre la plus profonde.

Au Canada, il s’est implanté dans les forêts d’érables à sucre (Acer saccharum) où il est également considéré comme une espèce invasive. Indiscernable, il peut se retrouver en petite quantité dans la production du sirop d’érable.

L’érable plane est un excellent bois de chauffage. Son bois blanc et dur est utilisé pour fabriquer des instruments de musique, en menuiserie, pour la fabrication des meubles, et en tournerie.

Érable-plane_Wilhelm-Zimmerling

Vous avez dit Acer ?

L’érable sycomore (Acer pseudoplatanus) est un grand arbre à tige élancée, de la famille des Acéracées, très fréquent en Europe. Le nom de genre Acer, fut donné par Linné à tous les érables. Il signifie « dur » en latin, se rapportant aux propriétés du bois.

L’érable sycomore peut atteindre 35 à 40 m de haut et un diamètre de 3,5 m. Sa durée de vie dépasse les 500 ans.

Il s’agit d’un arbre à croissance rapide les premières années, et qui rejette facilement quand il est coupé. On l’appelle parfois faux platane, grand érable, ou érable de montagne, plus rarement érable blanc. Cet érable de mi-ombre apprécie l’humidité et les sols calcaires ou peu acides, aérés et riches en nutriments. Cependant, plus il aura de lumière, plus il croîtra vite et de manière importante. Enfin, il craint la chaleur et la sécheresse.

Lors de coupes importantes, une rapide mise en lumière provoquera la formation d’abondants gourmands, pouvant éventuellement le déséquilibrer ou le déformer et affecter la régularité des cernes (donc la qualité du bois).

Comme l’érable plane, il apprécie les éboulis (dans les peuplements mélangés d’érables, de tilleuls et de hêtres). On le rencontre disséminé au milieu des autres espèces (hêtres et sapins) sous des climats frais et humides. On le trouve jusqu’à 1 600 m d’altitude. Comme la plupart des érables, il est mellifère.

Vous avez dit sycomore ?

Son nom commun de « sycomore » lui vient de la ressemblance de ses feuilles avec celles du figuier sycomore ou « figuier d’Égypte » (rappelant également celles du mûrier).

L’écorce de l’érable sycomore jeune est d’abord lisse et gris jaunâtre. En vieillissant, elle se crevasse puis devient gris rougeâtre et de plus en plus foncée sur les arbres âgés où elle se détache en s’écaillant en larges plaques brun rosé.

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érable sycomore
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Erable sycomore
©perreten
Erable sycomore
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Erable sycomore
©Jean-Pol-GRANDMONT
Erable sycomore
©Jean-Pol-GRANDMONT

Bois blanc, semi-précieux (ou noble), dur et très homogène. Il est souvent coupé jeune afin d’éviter le risque de coloration du bois. Il est utilisé en sculpture, ébénisterie, menuiserie, lutherie (pour les violons) et en tournerie. L’érable sycomore servait aussi autrefois à la fabrication des sabots. C’est un bon bois de chauffage.

Comme beaucoup d’érables, l’érable sycomore est cultivé comme arbre d’ornement ou planté comme arbre d’alignement le long des routes, ainsi que dans les parcs. Il en existe de très nombreuses variétés qui enchantent les collectionneurs.

Il est également très utilisé comme essence de reboisement, car sa croissance est rapide et son bois de grande qualité. Les forestiers le classent parmi les feuillus précieux et préconisent de le planter en mélange avec d’autres essences à croissance rapide telles que le frêne et le merisier.

érable sycomore

Le Sycamore Gap Tree, érable sycomore très célèbre au Royaume-Uni. Situé à côté du mur d’Hadrien, près de Crag Lough, dans le comté de Northumberland, en Angleterre. Dans un paysage exceptionnel, il est l’un des arbres les plus photographiés du royaume. Il doit son autre surnom, Robin Hood Tree, au fait qu’on le retrouve dans une scène du film “Robin des Bois, prince des voleurs” (1991).

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L’arbre a remporté le prix de l’arbre britannique de l’année en 2016 (sacrés Grands-Bretons…).

Le frêne (Fraxinus excelsior), appartient à la famille des Oléacées. Il en existe une soixantaine d’espèces qui vivent essentiellement dans les forêts tempérées. Le mot frêne est issu du latin fraxinus, qui signifie « de même sens ». En effet, il se caractérise par des feuilles composées pennées, et reconnaissables à leurs grappes de samares simples surnommées localement « langues d’oiseau ».

Le frêne peut atteindre 40 m de hauteur à l’âge adulte et vivre 250 ans. En France, on en trouve jusqu’à 1400 mètres d’altitude. Sa cime est large chez les sujets isolés, plus étroite dans les peuplements groupés. Une forêt de frênes s’appelle une frênaie. Le frêne aime l’humidité et se mêle souvent aux peupliers, aux ormes, et aux aulnes au bord des cours d’eau. Mais il s’adapte aussi aux forêts d’altitude, sur des sols rocheux.

Le frêne est un bois dur et cependant très flexible. On l’a utilisé pour la fabrication des carrosses puis des carrosseries des premières voitures à moteur, mais aussi pour les skis. Il sert aussi à fabriquer du parquet (pour sa souplesse…). C’est aussi le bois des manches à outils : pelles, haches, pioches, etc., ainsi que des arcs (car flexible…) et résistant aux vibrations.

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Frêne-Fraxinus excelsior
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Frêne-Fraxinus excelsior
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Frêne
©DR

Dans l’hémisphère nord, les frênes sont décimés par un champignon (Hymenoscyphus fraxineus) en Europe, et par un coléoptère (Agrilus planipennis) en Amérique du Nord. Il fait l’objet d’études très sérieuses pour comprendre et éradiquer ces 2 fléaux. Un second champignon (exotique) et invasif (Chalara fraxinea), apparu au début des années 1990 en Pologne, est responsable de la chalarose du frêne, une maladie malheureusement létale.

Les feuilles du frêne contiennent des sucres et des essences naturelles. Elles servent en infusion comme laxatif et diurétique, contre les maladies rénales et les rhumatismes.

Et l’écorce ?

Son écorce a été utilisée comme un succédané de la quinine contre les fièvres.

En angevin, on fabrique encore de la frênette, une boisson fraîche et pétillante à partir des feuilles de frêne séchées puis infusées. On ajoute sucre et levure de boulanger puis on laisse infuser en barrique avant de la mettre en bouteilles.

Le nom du frêne est à l’origine de nombreux patronymes (Fresnay, Frenoy, Fresnoy, Dufrêne, Fressonnet, Fressinnet, Dufraisse, Frassati, etc.) et toponymes : Fresne[s] (21 communes), Fresnay (8 communes), Fresney (3 communes), Fresnoy (12 communes) ; dans le Midi Fraisse[s] (5 communes), Fraissinet (2 communes), Frayssinet (2 communes), et bien d’autres. Les noms gascons Réchou ou Rachou proviennent du nom de l’arbre lo hreisho, le f devenant un h en gascon.

Frêne-Fraxinus excelsior

Le hêtre commun (Fagus sylvatica) est une espèce à feuilles caduques, appartenant à la famille des Fagaceae, tout comme le chêne et le châtaignier. Il est souvent appelé « hêtre » alors que le nom désigne en réalité plusieurs espèces, une dizaine dans l’hémisphère Nord. C’est un arbre très ancien qui existait déjà au tertiaire. Il perdure, dans de nombreux pays, des restes de ces grandes « forêts vierges », presque intactes, où domine le hêtre commun.

Il est l’une des principales essences des forêts tempérées d’Europe (jusqu’au 60° de latitude Nord) associée à d’autres, majeures, comme le chêne rouvre, ou dans des forêts mixtes avec le sapin blanc ou l’épicéa commun.

Le hêtre commun est un grand arbre qui s’élève facilement jusqu’à 35 m de hauteur avec une circonférence de 3,50 m chez des hêtres centenaires. Des sujets exceptionnels dépassent les 45 m de hauteur et certains troncs, 6 m de circonférence.

Une forêt de hêtres s’appelle une hêtraie.

Fagus désignait le hêtre en latin. De ce terme dérivent les mots fouet, constitué à l’origine d’une baguette de hêtre ; fouine, friande de faînes (les fruits du hêtre), qui passe pour loger de préférence dans cet arbre ; et fayard, un autre nom du hêtre.

Sylvatica est un dérivé du latin silva qui signifie « forêt » et du suffixe ica qui signifie sauvage.

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Hêtre - Fagus sylvatica
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Hêtre
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Hêtre
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Le hêtre est cultivé depuis longtemps pour produire du bois de futaie principalement destiné à l’ameublement et à la fabrication d’outils, d’escaliers et de parquet. Il peut être facilement courbé par cintrage. Historiquement, il est utilisé pour fabriquer des avirons et des quilles (du jeu du même nom).

Il est également utilisé comme bois de chauffage, surtout en zone de montagne. Le plus apprécié se trouve dans le massif des Carpates (ça fait loin…).

Le hêtre est une source de fibres pour l’industrie papetière (les fameux papiers couchés sans bois).

Le bois du hêtre est un bois dur, de couleur en général jaune clair à rosée, d’aspect homogène. Il se reconnaît facilement aux nombreux petits traits ligneux, qui apparaissent. Après la coupe et avant le séchage, il résiste assez mal. Il faut donc l’arroser constamment pour le saturer en eau.

Et l’écorce ?

L’écorce, plutôt fine, de cet arbre est assez caractéristique : un grand tronc lisse et régulier de couleur gris argent, très rarement craquelé. Elle devient rugueuse chez les vieux sujets. Elle est souvent recouverte de lichens qui donnent au tronc une teinte gris argenté caractéristique. Elle peut même avoir adopté des mousses, voire des petites fougères, si le climat est très humide.

Son écorce ressemble un peu à une patte d’éléphant (pour ceux qui en ont déjà vu).

La finesse de l’écorce rend l’arbre particulièrement fragile face aux maladies, aux nuisibles et aux dégâts. Le plus spectaculaire est le chancre du hêtre provoqué par les champignons Biscogniauxia nummularia, Nectria ditissima et Cylindrocarpon willkommii. Elle est sensible au stress dû au gel, au soleil, ou aux lésions mécaniques.

Il se forme souvent des trous laissés par la chute tardive des grosses branches qui deviennent d’étranges yeux en cicatrisant.

Quid du réchauffement climatique ?

Le hêtre, qui demande de la fraîcheur, est affecté par le réchauffement climatique et disparaît peu à peu des forêts françaises. Paradoxalement, les hêtres « résilients » sont plus grands que les autres, grâce au réchauffement, certes, mais aussi à l’augmentation du CO2.

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chancre du hêtre
Écorce de hêtre atteinte du chancre ©Janericloebe

Le puissant système racinaire du hêtre, avec ses nombreuses racines multidirectionnelles et souvent soudées entre elles, peut s’installer profondément. Cependant, face à des obstacles, il arrive parfois que ces dernières se développent horizontalement en surface de manière spectaculaire. Cela le rend plus facilement « renversable » par de fortes bourrasques, mais augmente aussi sa surface de captation d’eau.

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Hêtre - Fagus sylvatica
©Schad1953
Hêtre - Fagus sylvatica
©Hans Braxmeier

Deux formes naturelles du hêtre commun sont particulièrement remarquables :
Le hêtre pourpre (Fagus sylvatica f. purpurea) utilisé comme grand arbre d’ornement.

Le hêtre tortillard (Fagus sylvatica f. tortuosa) une forme arbustive à troncs et branches contournés. Le site le plus connu en France est celui des « faux de Verzy », près de Reims. Lire notre article : ICI

Le marronnier commun, marronnier d’Inde ou marronnier blanc (Aesculus hippocastanum) appartient à la famille des Sapindaceae. Il est parfois appelé châtaignier de mer, marronnier faux-châtaignier ou châtaignier des chevaux.

Le nom latin Aesculus désignait un chêne à glands comestibles. Quant au nom hippocastaneum, il signifie « châtaigne à chevaux ». Un des noms communs anglais du marron reste encore horsechestnut, ou marron de cheval. Le mot marron viendrait du mot ligure mar signifiant « caillou ».

Il est souvent confondu avec le châtaignier commun (Castanea sativa), qui produit la véritable châtaigne comestible.

L’espèce sauvage est originaire du nord de la Grèce et des montagnes du sud des Balkans. Le marronnier d’Inde pousse isolé et/ou mélangé avec le charme, l’érable et le tilleul, dans des zones fraiches et humides, à une altitude de 700 à 1200 m. Elle est considérée en Europe comme « vulnérable » par le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature.

La plupart des marronniers d’inde introduits en Europe viennent d’Istanbul qui regroupait, jusqu’à sa chute, un grand nombre de collections de plantes moyen-orientales et méditerranéennes.

Le marronnier d’Inde est un arbre vigoureux, haut de 20 à 30 m, et dont la longévité peut atteindre 300 ans.

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Marronnier d'Inde
©AnRo0002
Marronnier d'inde
©AnRo0002
Marronnier
©David Mark

Et l’écorce ?

Son écorce écailleuse est facilement reconnaissable. D’abord lisse chez les jeunes sujets, l’écorce brune rougeâtre se fissure dans le sens de la longueur et se détache par petites plaques. Riche en tanins et en flavonoïdes, elle est utilisée contre les problèmes de circulation sanguine.

Le marron d’Inde contient de l’amidon et des saponines ; il n’est pas comestible (sauf par les chevaux et en petite quantité).

Il est surtout apprécié comme arbre d’ornement, pour ses grandes feuilles, sa floraison spectaculaire, et ses marrons. C’est un arbre très planté dans les villes et les villages d’Europe, les cours d’école (souvenir-souvenir), les parcs, les grands jardins, etc.

En effet, son feuillage fournit beaucoup d’ombre et de fraîcheur et il ne nécessite ni taille ni entretien particulier. Cependant, il est plus sensible à la pollution urbaine et à la déshydratation que le platane.

Son bois est très homogène, blanc avec un aspect soyeux et laiteux, parfois grisâtre ou jaunâtre. Il est très léger et très tendre. Facile à travailler, mais fragile, il n’est pas utilisé en menuiserie. Ses fibres sont de mauvaise qualité et ne peuvent pas entrer dans la composition de la pâte à papier. Enfin, c’est un mauvais combustible.

Heureusement, il n’a pas que des défauts et il est très réputé en pyrogravure.

Marronnier d'Inde
©Tommes

Le merisier ou cerisier des oiseaux (Prunus avium) est un arbre originaire d’Europe, d’Asie de l’Ouest et d’Afrique du Nord du genre Prunus et de la famille des Rosaceae. Il est parfois appelé cerisier sauvage ou cerisier des bois.

Avec le griottier (Prunus cerasus), arbuste plus petit, Prunus avium est l’une des deux espèces de cerisiers sauvages à l’origine des variétés actuellement cultivées. Il est connu sous le nom générique de cerisier doux, L’espèce est divisée en 2 variétés le guignier ou Cerisier guignier (Prunus avium var. juliana). Les guignes sont à chair molle, juteuse, légèrement acidulée.

L’autre variété est le bigarreautier (Prunus avium var. duracina). Les bigarreaux sont à chair ferme, sucrée, tels que burlat, marmotte, napoléon, reverchon, etc. Les noms vernaculaires sont merisier vrai, prunier des oiseaux, cerisier des bois, merisier, prunier merisier.

Prunus avium était déjà consommé au Néolithique comme l’attestent les noyaux trouvés sur des sites, en Europe centrale. Les premières cultures du merisier datent du IVe siècle avant notre ère, en Asie Mineure (Caucase, Anatolie) et seraient grecques puis romaines. Le merisier Prunus avium fut ensuite introduit en Chine où il a conservé son nom de “cerisier étranger”.

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Merisier
©Stefan Lefnaer

Le merisier est un grand arbre à fût droit et cylindrique, à croissance très rapide, qui atteint 15 à 25 m de haut avec 0,60 m de diamètre. Jeune, la cime est étroite et relativement claire. Adulte, la cime s’arrondit avec des branches légèrement retombantes à leur extrémité. Il vit largement centenaire et demande beaucoup de lumière. Ses racines sont profondes et traçantes.

Et l’écorce ?

Son écorce fine a tendance à s’exfolier en lanières horizontales. Les jeunes rameaux sont brun-rouge, brillants.

Son bois, brun rosé clair à jaunâtre, est assez recherché en ameublement. Il remplace souvent l’acajou ou d’autres bois plus précieux. Il a été autrefois utilisé pour fabriquer des rampes d’escalier, des fourneaux de pipes, des cercles de tonneaux ou des montants d’échelles. C’est un mauvais combustible. Sa gomme appelée « larmes du merisier » qui s’écoule du tronc est comestible. Ses jeunes feuilles conservées en saumure sont très appréciées au Japon.

Le merisier est utilisé comme porte-greffe pour certains arbres fruitiers.

Enfin, le merisier est aussi utilisé comme protecteur des espèces cultivées. En effet, sa production étant légèrement plus précoce que celle des espèces cultivées, il fait le régal des oiseaux (comme son nom l’indique) qui délaissent l’espèce greffée.

Merisier
©S.Forster

Le micocoulier occidental ou micocoulier de Virginie (Celtis occidentalis) est une essence ligneuse à feuilles caduques dans les zones tempérées, et à feuilles persistantes dans les zones tropicales. Il est originaire d’Amérique du Nord. En France, l’aire de culture du micocoulier est identique à celle du chêne-liège.

Le micocoulier est souvent appelé « arbre aux feuilles d’ortie ». L’arbre, de croissance assez rapide, atteint en Europe une taille comprise entre 10 et 20 mètres (et 40 mètres de haut, dans le sud du Mississippi). Il peut vivre jusqu’à 200 ans.

Le micocoulier de Provence (Celtis australis) est un arbre qui pousse spontanément dans les régions méditerranéennes d’Europe et d’Asie Mineure. Cet arbre élégant au feuillage caduc possède un tronc élancé dont le diamètre peut atteindre 1 m. Celtis australis est un excellent arbre d’alignement qui peut vivre jusqu’à 600 ans. Son tronc est plus lisse, semblable au tronc du hêtre.

Ce bel arbre à ombrage ou d’alignement remplace souvent les platanes, atteints par un chancre, dans les villes du sud de la France. Il supporte brièvement des températures jusqu’à -15°C, mais il préfèrera toujours les régions de plaine du sud de la Loire.

Et l’écorce ?

Le tronc est couvert d’une écorce gris foncé liégeuse, marquée de protubérances et qui s’écaille. Les grosses branches charpentières à la base de l’arbre supportent des rameaux qui poussent parfois en zigzags donnant un aspect fourchu et tortueux à l’arbre.

 

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Micocoulier
©Chhe
Micocoulier
©frederick.forestryboard.org

Le bois de micocoulier, jaune clair, est épais et lourd, flexible et résistant. Souvent cultivé en taillis très serrés, les racines drageonnent et les souches y produisent des rejets abondants, d’une grande vigueur. Il est utilisé pour la fabrication d’instruments de musique à vent, d’outils, de bâtons de marche, de rames et de cannes à pêche. Le bois de première qualité sert généralement pour les manches de fouets de luxe et des cravaches. D’ailleurs, au début du XXe siècle, parce que son bois souple était facile à tresser, il était utilisé dans le Roussillon par l’industrie des cravaches et fouets dits « de Perpignan » (pour les connaisseurs…). Dans les Pyrénées-Orientales, il existait alors, environ 80 hectares de monocultures de micocoulier (dont 65 à 70 hectares dans le seul l’arrondissement de Céret). La culture du micocoulier français s’est mise à décliner face à la concurrence italienne, supérieure en qualité, et grâce à l’implantation de variétés qui s’y sont adaptées.

Le micocoulier reste un excellent bois de charronnage, mais aussi pour les tourneurs, sculpteurs, luthiers et menuisiers. Les déchets de bois de ces industries donnaient un très bon combustible dont le charbon était aussi estimé.

Un mot sur la sylvothérapie

Les anglophones l’appellent “Tree hugging”. Mais pourquoi donc fait-on des câlins aux arbres ? Retrouvez notre article : ICI

Les bonnes feuilles

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