Au fil de mes balades proches ou lointaines, j’ai parfois découvert par hasard de drôles de petits jardins ou des décorations végétales un brin insolites. Je les ai photographiés, le plus souvent à la volée, sans rencontrer leurs créateurs. En ces journées particulières où l’esprit s’évade, j’ai ouvert la boîte à souvenirs…
Cactus Mania
Lors d’un reportage en Estrémadure, en Espagne, nous avons poussé la porte, toujours ouverte, de la Maison des Cactus dans le petit village d’Hervas (vallée de l’Ambroz). Dans sa cour, des centaines de petites plantes grimpent le long des murs dans des pots, des céramiques ou des coquillages. Quelques figurines ou animaux en porcelaine, cachés parmi eux, les animent. Tandis que dans un coin, une avalanche de dés à coudre plantés de minuscules succulentes, dégringole du mur.
Étonnant, curieux, obsessionnel ? L’effet est saisissant, et n’est pas sans rappeler, en miniature, le palais du facteur Cheval. La propriétaire des lieux serait-elle Angela dont on peut lire le nom sur la façade… ?
La Casa de los Cactus, calle de la Cuesta 5, Hervas, Extremadura.
Histoire d’arbre
Il est rare, en France, de voir un hôtel ou un restaurant se construire autour d’un arbre. En revanche, cela est assez fréquent en Catalogne espagnole. La preuve : cet hôtel-restaurant de Portbou, littéralement traversé par un majestueux pin parasol. Le résultat est un peu surréaliste. Mais tellement louable !
Hôtel-restaurant la Masia, Portbou
Un balcon en Espagne
Un balcon ou plutôt quatre balcons en Espagne. Ils ont attiré mon regard un jour que j’étais en reportage dans la petite ville de Lerma, en Castille & Léon. Une cavalière et une promeneuse de chien « Olé Olé ! », un cerf en laisse, des dalmatiens montant la garde devant des jardinières de vraies (ou fausses) fleurs. Kitchissime !
En passant par la Hollande…
C’était en 2018. J’arrivais à Amsterdam et cherchais, dans le centre, un hôtel pour mes vacances quand soudain, comme tombé du ciel, apparut ce petit jardin insolite au pied d’un immeuble. Un bac de plantes, des bambous, des fleurs en pot, un sapin orné de vinyles. Plus loin, des anémones de mer en plastique turquoise, de vieux skis, des statuettes, un panda, un papillon géant, une tête en argile au bout d’un pieu, un pantin désarticulé aux yeux bandés…
Devant la porte, on remarque une vieille branche d’arbre dont pendent de petites pochettes rouges et un panneau indiquant «Marcella’s free condom tree» : l’arbre à capotes (en libre service) de Marcella. Une artiste-jardinière au grand cœur qui abuse de la fumette ? Ou de l’amour ? Au premier étage, une vigoureuse bignone prend d’assaut le balcon qui, tel le Pont Neuf emballé par Christo, est entouré d’un grand filet… En langage savant, on appelle ça de l’art brut !
36 Nieuwe Amstelstraat, Amsterdam.
Mini jardin, confinement n°1
Au rayon des petits jardins, c’est sans doute le plus modeste. Je l’ai découvert au printemps dernier, en faisant ma promenade d’une heure dans mon quartier de proche banlieue parisienne. Au rez-de-chaussée d’un immeuble, sur une petite table quelques primevères voisinent avec un réveil, une rose des sables, une statuette africaine. Sa propriétaire, venue des îles, m’a dit beaucoup aimer les plantes. Une mauvaise herbe entre deux dalles fait son bonheur, et elle la garde comme un trésor. Je suis récemment repassée devant chez elle, mais le jardinet n’est plus. Les confinements se suivent, mais ne se ressemblent pas…
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