Désolée pour ce titre facile, mais perso, ça me fait marrer ! Et en plus, c’est vrai, le mouron des oiseaux (Stellaria media) est vraiment aussi bon cru que cuit. Sans compter que s’il s’invite au jardin, il n’est pas difficile de le supprimer. Les poules aiment ses feuilles et ses graines. C’est également un couvre-sol gratuit et efficace.
Un gentil squatteur
Arrêtez de râler si vous repérez le mouron des oiseaux dans votre jardin ou dans vos jardinières. Il n’est franchement pas méchant et on peut l’utiliser de diverses façons. Stellaria media est une plante annuelle, mais qui peut rester bien verte dans les régions douces et pendant les hivers doux. Il s’installe volontiers au potager quand la terre vient d’être travaillée (et opportuniste, donc, en plus), montre ses petites feuilles dans les jardinières, aime se faufiler un peu partout au jardin, au soleil ou à l’ombre.
Le mouron des oiseaux aime prendre ses aises, tranquillement, s’étale gentiment. Il maintient un peu de fraîcheur au sol en été et joue les couvre-sols en hiver. Et si les températures restent au-dessus de 12°C, il continue de fleurir (toutes petites fleurs blanches). Mais si vous n’en voulez pas, il suffit de tirer dessus pour le faire disparaître, donc, pas de panique ! Et, si vous ne le récoltez pas pour le cuisiner, donnez-le aux poules. Elles en raffolent !
Bio-indicateur
Si le mouron des oiseaux s’installe chez vous, c’est plutôt une bonne nouvelle. C’est le signe d’un sol équilibré et bien minéralisé…
Récolte maison
Plante bien pratique, car on n’a pas à la cultiver, juste à la récolter. Évidemment, utilisez de préférence le mouron des oiseaux qui pousse chez vous ou dans des jardins amis. Ne la récoltez pas n’importe où, et surtout pas dans son habitat naturel, en bordure de champs ou en lisière de forêt sauf si vous êtes sûr et certain que les cultures proches ne sont jamais traitées. Prudence !
Par ailleurs, n’en surconsommez pas, car Stellaria media contient des saponines.
Et en cuisine, on en fait quoi ?
Les feuilles crues (évitez les tiges surtout les vieilles, quant aux racines c’est bof) se consomment en salade. Goûtez-les, elles ont un petit goût de maïs jeune. Ajoutez-les à de jeunes pousses d’épinard, du mesclun. Avec une échalote hachée, c’est délicieux.
Les feuilles cuites (ou cui-cuites… OK, je sors !) entrent dans de nombreuses recettes. Elles peuvent remplacer les feuilles d’ortie dans les soupes par exemple, être mélangées avec de la mâche (potage tout vert auquel on peut ajouter un peu de crème fraîche). Vous pouvez la cuisiner comme les épinards, en faire un pesto, l’intégrer à un smoothie (avec des concombres, des tomates, miam !)
Stellaria media, une plante de disette
Le mouron des oiseaux était autrefois… cultivé et vendu partout en France, et notamment à la criée, à Paris. Sa culture et sa commercialisation ont disparu au début du XXe siècle. Il s’agissait d’un aliment facile à se procurer ou à cultiver pendant les périodes de disette. Il continue à l’être. Dans « Little Palestine : journal d’un siège », documentaire tourné dans le camp de Yarmouk, dans la banlieue de Damas, le réalisateur palestinien Abdallah Al-Khatib montre une gamine qui passe ses jours à ramasser du mouron pour nourrir sa famille…
Attention aux confusions !
Le mouron des oiseaux se reconnaît à ses fleurs blanches (exclusivement blanches). Ne consommez pas le « mouron rouge » (Anagallis arvensis, à fleurs rouges ou bleues).