Avec elles, pas besoin de se prendre la tête ou de les guetter pour savoir si elles ont passé l’hiver. Oui, elles passent l’hiver, oui, elles reviennent d’année en année. De vraies plantes bulbeuses fidèles. Une sélection signée Monique Chevry du Jardin d’Adoué.
L’ail de Bulgarie (Nectaroscordum siculum)
Si on froisse son feuillage, pas de doute : il appartient bien à la grande famille des aulx. Cette plante bulbeuse rustique est on ne peut plus facile à cultiver. Les bulbes se plantent à l’automne, en situation très ensoleillée, et ils fleurissent dès l’année suivante entre mi-mai et juillet (tout dépend de votre région).
Les inflorescences se développent au haut de tiges bien solides ; elles retombent façon mini-parasol. Les fleurs sont blanc crème avec des touches de vert et de vieux rose. Quand elles sont fanées, les clochettes se redressent, c’est assez curieux à observer. Ne les coupez pas, car elles sont très décoratives. Ou alors, coupez-les et insérez-les dans un bouquet sec. Quelques bulbes glissés çà et là dans des massifs font toujours de l’effet. Sa rusticité la fait entrer dans la catégorie des bulbeuses fidèles, très fidèles.
Fiche de culture Ail de Bulgarie
- Famille : Amaryllidacées.
- Nom latin : Nectaroscordum siculum.
- Type : vivace bulbeuse.
- Plantation : à l’automne.
- Sol : fertile, sec ou frais, mais en tout cas bien drainé (pas de pied dans l’eau en hiver).
- Floraison : mai-juin
- Hauteur : 80-90 cm.
- Rusticité : – 15°C.
- Multiplication : sur des plantes bien installées, prélever les bulbilles en été, quand la plante a achevé sa floraison.
- Maladies : rien, nada, zéro…
L’ornithogale pontique ‘Sochii’
Monique a un faible pour un ornithogale peu connu : « O. ponticum‘Sochii’ est d’une élégance rare. On l’appelle aussi étoile de Bethléem. Il produit de grandes hampes coniques de fleurs blanc immaculé. Il monte jusqu’à 60 cm, voire davantage si le terrain est bien frais. »
Il s’agit également d’un bulbe qui s’installe à l’automne et il fleurit dès l’année d’après. Il forme des espèces d’épis un peu lâches, mais extrêmement fins et élégants. Il ressemble à l’ornithogale des Pyrénées qu’on appelle l’asperge des bois (O. pyrenaicum).
C’est une plante de fraîcheur, de sous-bois où elle peut finir par se naturaliser formant de super tapis au bout de quelques années. Sa floraison tardive est un autre atout : en juin-juillet pendant deux à trois semaines.
Fiche de culture Ornithogalum ponticum ‘Sochii’
- Famille : Asparagacées.
- Type : vivace bulbeuse.
- Plantation : automne.
- Sol : toute bonne terre de jardin restant un peu fraîche (sinon il faudra arroser).
- Expo : mi-ombre.
- Floraison : juin-juillet.
- Hauteur : 60 cm et +
- Rusticité : – 16°C minimum.
Les camassias
Eux aussi font partie des bulbeuses fidèles. J’en ai planté quelques-uns voilà vingt ans (déjà) dans mon jardin et ils sont toujours là. J’ai même déplacé les bulbes à plusieurs reprises. Même pas mal ! Ce ne sont pas mes plantes préférées, car je trouve leur durée de floraison trop brève, mais ce petit bémol est compensé par une couleur bleue intéressante qui prend le relais (ou accompagne selon les années) le bleu des muscaris. Bref, ils sont toujours là…
Pour Monique Chevry, ce sont des plantes dont on ne devrait pas se passer dans un jardin, petit ou grand : «Camassia leichtlinii fleurit au printemps, les épis sont bleus, bleus, bleus. C’est magnifique ! Ils me font penser à des jacinthes qui auraient bien grandi. Quand on a la chance d’avoir une prairie fleurie, le camassia est tout conseillé. Mais il apporte aussi vraiment un plus dans les massifs au printemps. Plantez une vingtaine à une vingtaine de centimètres l’un de l’autre pour créer un bel effet. »
Mais une fois défleuris, les camassias c’est bof… Alors, pensez à semer (ou planter) des cosmos qui se chargeront d’égayer l’été. Autre solution : planter entre vos camassias un ou deux pieds de Muhlenbergia rigens. « En ce moment, il y a une espèce de folie autour du Muehlenbergia capillaris avec sa floraison rose comme Barbapapa, mais le M. rigens a pour moi plus d’intérêt. Le feuillage est intéressant toute l’année, même en hiver. Les feuilles sont fines, bien érigées avant de s’arquer, et finissent par former une belle touffe très esthétique. En hiver, quand le givre s’y dépose, c’est magique ! C’est une graminée qui se développe jusqu’à 80 cm de haut sur 60 cm de large. Et même pas besoin de le rajeunir en avril. Chez moi, je n’y touche jamais. »
Camassia quamash, la jacinthe des Indiens
Chez les Indiens Nimiipuu (les Nez Percés auxquels appartient le célèbre Chief Joseph) quamash signifie « doux ». Le bulbe et seulement le bulbe est comestible, les autres parties de la plante sont toxiques et toutes les espèces de camassias ne sont intégralement pas comestibles.
Camassia quamash était un élément important dans l’alimentation de nombreuses tribus amérindiennes. Les bulbes étaient récoltés à la fin de l’été ou au début de l’automne pour être consommés crus, cuits, bouillis. Les bulbes séchés permettaient aussi de faire de la farine.
Camassia leichtlinii – Fiche de culture
- Famille : Asparagacées.
- Type : vivace bulbeuse.
- Plantation : automne. À 10 cm de profondeur.
- Sol : riche, humifère, bien drainé.
- Floraison : mai – juin.
- Rusticité : excellente.