Apparu en France en 2007, le charançon noir de l’agave (Scyphophorus acupunctatus) gagne chaque année du terrain dans nos régions. Il s’attaque aux agaves, mais aussi aux dasylirions, Beschorneria, Furcraea, quelques espèces du genre Yucca. Soyez attentifs, surveillez vos plantes et signalez les attaques auprès des antennes locales FREDON.
C’est quoi encore cette merde de bestiole ?
Scyphophorus acupunctatus est originaire des régions très sèches d’Amérique centrale. « Grâce » à la mondialisation, aux importations des plantes ornementales, ce charançon a passé l’Atlantique. Il est arrivé en Europe par les Pays-Bas. Puis il a été repéré en Italie et, comme les bestioles ne connaissent pas les frontières, c’est ballot, il a fait son petit bonhomme de chemin vers les départements du Sud-est de la France, puis vers l’Occitanie. De très nombreux végétaux en ont été victimes et il y a fort à parier que le massacre va continuer…
Comment reconnaître le charançon noir de l’agave ?
- Il est intégralement noir et mesure grand maximum 2 cm de long.
- Son rostre, qui permet aux femelles de percer les feuilles après l’accouplement, est long.
- Les œufs sont blancs et visibles à l’aisselle des feuilles.
- La larve est dodue, blanche, avec la tête orangée.
Son cycle de vie
La femelle Scyphophorus acupunctatus perce les tissus végétaux de la plante et y dépose ses œufs. Pas un ou deux, mais environ 5 par jour pendant environ 18 mois. Les œufs n’ont besoin que de quelques jours pour éclore. Et là, pour les larves c’est la fête du slip ! Elles forent des galeries dans les feuilles, se gavent avant de se fabriquer un cocon avec des bouts de la plante. Et là, ni vue ni connue, la larve passe au stade nymphe avant de devenir un charançon adulte.
Le cycle complet de l’œuf à l’adulte dure à peu près 45 jours. Comme ce charançon adore les climats chauds et secs, il se reproduit particulièrement sur tout le rivage méditerranéen. Parallèlement, des bactéries s’installent dans les plaies et provoquent le dépérissement de la plante qui dégage une très mauvaise odeur. Bref, ça craint et ça pue !
La petite bête qui monte…
Le charançon noir gagne chaque année du terrain. Un premier sujet a été repéré en Vendée en 2024.
Les familles végétales touchées par le charançon noir de l’agave
Agavacées
Les Agave americana figurent parmi les plus touchées. De très gros et très vieux sujets ont disparu un peu partout dans les zones littorales méditerranéennes.
Certaines espèces de Yucca sont également victimes du charançon noir : Y. aloifolia, Y. filifera, Y. faxoniana…
Les Cordyline ne sont pas épargnées. On a vu aussi mourir tous les Beschorneria yuccoides et Furcraea bedinghausii, dans le Jardin zoologique tropical de La Londe-les-Maures, dans le Var.
Nolina longifolia fait également partie de ses potentielles victimes.
Dracénacées
Les dasylirions.
Les Beaucarnea (les pieds d’éléphant).
Dracaena draco.
Broméliacées
Les Puya.
Les Dyckia.
Signalez la présence du charançon noir de l’agave
Faites remonter vos observations auprès des antennes locales de la FREDON. Remplissez le formulaire dédié au signalement et joignez des photos si vous le pouvez.
Prévenez vos voisins de la présence de la bestiole, ils pourront ainsi surveiller leurs plantes.
Que faire pour limiter les dégâts ?
-Inspectez régulièrement vos plantes, surtout l’aisselle des feuilles.
-Il existe des produits de prévention et de soins. Voici quelques produits repérés sur internet.
Nématodes contre le charançon de l’agave, à appliquer préventivement (Insectosphere).
Piège à phéromone (Insectosphère).
Piège à phéromones Pitfall Trap noir et jaune, utilisable sur charançon noir et charançon du palmier (M2i Biocontrol)
-N’achetez pas vos plantes n’importe où. Choisissez vos fournisseurs et exigez un certificat phytosanitaire.
-Achetez plutôt des petits sujets que des grands bazars qui peuvent être infectés et difficiles à inspecter.