Quelques livres à jardiner, à penser, à découvrir et même à cuisiner se cachent dans les onglets ci-dessous. Cette sélection éclectique pourrait vous donner des idées au jardin comme dans la vie.
Dans chaque onglet notre sélection
Un livre à étudier à la belle saison
Pour préparer la saison froide, une fois les semis de printemps passés, vous aurez un peu de temps. Jean-Martin Fortier est maraîcher et québécois. Autant dire qu’en légumes d’hiver, il est incollable !
Son dada, c’est la méthode de production bio-intensive qu’il met au point au Québec depuis des années sur de petites surfaces. Il a aussi fondé l’Institut jardinier-maraîcher au sein duquel il enseigne à la génération nouvelle.
Dans ce guide, il partage expertise et expérience pour la culture d’une trentaine de légumes que vous pourrez cuisiner grâce aux autres livres présentés ici !
Saveurs du recyclage
Notre société de consommation voit des déchets partout parce qu’elle ne se donne plus la peine de transformer. Ainsi, les pelures de fruits ou de légumes sont-elles bien utiles ailleurs que dans la poubelle. Compostées, elles nourrissent nos sols qui ont un besoin continu de matières organiques.
Si vous cherchez des idées pour réduire la taille de votre poubelle tout en dégustant des plats inconnus, en soignant votre peau ou en faisant votre liquide vaisselle, ce livre est pour vous. Il présente 50 recettes et près de 180 astuces anti-gaspi pour bénéficier des qualités innombrables des épluchures des fruits et légumes. C’est malin et utile au quotidien !
Ali Émeriau était horticultrice avant de se consacrer au fait maison et à l’écologie dans l’Orne et sur ses réseaux sociaux.
Vedettes en cuisine : les légumes
Vous aimez les légumes, mais parfois vous calez sur les recettes ! Ce livre va vous aider. Classées par saison, les recettes correspondent à ce que vous allez trouver chez le primeur (bio de préférence). La viande et les produits de la mer ne sont pas complètement exclus, mais bon nombre de recettes ne rassemblent que des légumes.
Et, contrairement aux idées reçues, se nourrir de légumes n’est pas triste du tout ! Vous n’avez plus qu’à essayer.
Julia Nakache partage aussi ses recettes sur son compte Instagram.
Une aventure
Il dit “Je”, Serge Zaka. Il nous raconte sa vie, son parcours de passion. Il est né au Liban. Il est photographe et chasseur d’orages parce que ces évènements climatiques le fascinent dès l’âge de 8 ans. Également agronome, il se passionne pour le climat ou, devrait-on dire, ses dérèglements. À l’INRAE de Lusignan, docteur en agroclimatologie, il commence une carrière de chercheur et de modélisateur scientifique. Son credo : les interactions complexes entre climat et agriculture.
le 8 avril 2021, il annonce le premier la vague de gel spectaculaire qui va réduire à néant nombre de cultures sur l’hexagone. Quelques jours plus tard, elle arrive. Sur twitter à l’époque, il va déclencher des réactions très intenses, en particulier des climato-négationnistes qui pullulent sur cette plateforme.
Mais Serge Zaka est un scientifique, et la science n’est pas une opinion ! Son livre est passionnant, le verbe a la vitalité de son auteur !
Comme un roman du monde
C’est ainsi que Camille de Toledo, qui préface ce livre de Martin Arnould, en décrit la lecture. Il a la grâce du paysagiste tant dans l’expression écrite que graphique. Parce que “les mobilisations du passé sont les droits d’aujourd’hui et de demain” (écrit encore le préfacier), ce récit fait sens. Son sujet, la Loire sauvage, et la bataille menée par ceux qui connaissent et aiment ce grand fleuve.
Cesser de dompter la nature et ses eaux pour que le chaos qui commence à agiter la terre ne se déchaîne pas, c’est l’idée qui traverse ce livre. L’auteur rappelle que “la Loire conserve des anguilles, des saumons, des aloses et des lamproies, parce qu’elle est moins aménagée que les autres grands hydrosystèmes d’Europe continentale”. On est en 1986 quand le combat, gagné, contre la volonté de domination des humains sur cette eau commence. Une histoire riche d’enseignements.
Transformer le monde
Pour Bruno Latour, philosophe, sociologue et anthropologue des sciences, décédé il y a 3 ans, le changement climatique était l’évènement à partir duquel on devait repenser le monde. Ce livre est paru en 2017 et est aujourd’hui réédité aux éditions Les Liens qui Libèrent. Bruno Latour et le collectif “où atterrir” s’inspirent des cahiers de doléances de la Révolution française. Dans ces cahiers étaient consignées des descriptions précises des injustices et des combats menés qui permettaient d’ancrer les changements politiques proposés.
Les auteurs et autrices dépeignent donc nos terrains de vie, les interdépendances entre celles et ceux qui les habitent et tentent de proposer, par des expériences concrètes, une nouvelle approche face aux défis écologiques. Le bouleversement écologique appelle un ébranlement de nos modes de pensée.
Ce n’est pas un livre facile tant sur le fond que dans sa forme. Mais il secoue nos préjugés, nos ankyloses, nos paresses intellectuelles et nous dérange. C’est bon d’être dérangé !
Soigner face à la crise écologique
Parce qu’elle est un enjeu majeur du siècle, la crise écologique génère des mouvements tant dans le psychisme que dans les interactions et les organisations humaines.
Les angoisses de nos contemporains sont grandissantes face aux catastrophes dites “naturelles” alors qu’elles sont majoritairement dues aux activités humaines. La peur de l’effondrement taraude toutes les générations. Et le déni, la fuite ou l’anxiété nous laisse inactifs alors que nous devrions prendre le problème à bras-le-corps. La résistance au changement nous laisse dans nos logiques de destruction quand nous devrions nous engager pour que l’avenir survive.
Le désir d’enfant se heurte à la peur comme à l’espoir, à la culpabilité comme à l’envie de transmettre. Et l’avenir se cogne contre le climato-négationnisme et sa cohorte de complotistes qui ne distinguent plus le vrai du faux, le fait de l’opinion.
Quel peut-être le rôle de la psychologie clinique ? Des réponses sont dans ce livre.
Stop !
Ce livre met à plat ce qu’on appelle l’agriculture industrielle. C’est une agriculture fondée sur une production de masse, standardisée et uniformisée. La logique d’accumulation capitaliste des moyens de production (plus de terre, de cheptel, de machines) devant déboucher sur un profit économique. Le tout est construit dans une démarche de lutte contre la nature que l’on contraint grâce aux moyens techniques et chimiques.
Un mensonge : there is no alternative !
Les victimes elles-mêmes n’osent plus remettre en cause ce système tant il est décrit sans alternative. Les victimes, ce sont d’une part les agriculteurs qu’on appelait les paysans auparavant, et d’autre part les consommateurs ou les mangeurs.
La seule solution pour nourrir le monde, c’est de renoncer à cette agro-industrie qui n’y a jamais réussi et de se rapprocher des cycles naturels, respectueux d’une planète qui reste notre avenir. Enfin, il faut repenser le système de distribution pour que toutes et tous aient accès à une alimentation de qualité.
Jacques Caplat est agronome et ethnologue. Il est coordinateur des campagnes agriculture et alimentation pour l’association Agir pour l’environnement.
Un livre de référence
Ce livre écrit par un collectif de chercheuses et chercheurs de INRAE fait le point sur les connaissances sur le changement climatique et ses impacts sur l’eau et les sols dans les régions tempérées. Les scientifiques exposent les méthodes d’analyse, quantifient les impacts et présentent des solutions pour les agriculteurs. Cet ouvrage s’adresse aussi bien aux chercheurs et aux enseignants-chercheurs qu’aux étudiants de l’enseignement supérieur.
L’agriculture doit faire face, entre autres défis, au bouleversement climatique et à ses conséquences sur le devenir de l’humanité. Les enjeux pour la sécurité alimentaire, l’environnement, la biodiversité et la santé sont de plus en plus préoccupants. L’élevage et les pratiques culturales sont fortement affectés par l’évolution du climat et contribuent de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre. Il est donc urgent de revoir les modes de production de sorte que les systèmes soient plus efficaces en termes d’environnement, pour ceux qui en vivent et pour ceux qui en consomment les produits.
C’est leur nature
Elles sont indisciplinées et c’est ce qui les rend si sympathiques. Sur chacune des plantes présentées dans ce livre et qu’on qualifie trop souvent de mauvaises herbes, un texte. Ce texte fait leur éloge, il nous les rend séduisantes et tout autant intéressantes que les autres. Les autres sont celles qui ont des lettres de noblesse dans les jardins.
Celles-là, les déshéritées, les immigrées, les malodorantes, les piquantes ou coupantes, ont une vitalité admirable. Elles poussent ou les autres rechignent. Elles se débrouillent dans les environnements les plus hostiles. Ce sont des plantes qui ont la force des mal-aimées et de la nature sauvage.
Dessinées avec élégance par Florence Gendre, elles sont rendues aimables.
Peut-être après la lecture de ce livre, leur accorderez-vous un espace dans votre jardin ?
Dépaysement botanique
C’est le sentiment qu’on a en tournant les pages de ce très beau livre, aux illustrations raffinées et libres. Mais qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas seulement un livre d’images. Le texte se penche sur les racines pivotantes, ou rhizomes, épaisses ou filiformes, puissantes ou fragiles.
Dépaysé, on l’est aussi par le propos. Les racines dévoilent leurs multiples rôles longtemps ignorés, voire un peu méprisés. Et pourtant, elles sont multitâches et très impliquées dans la résistance des plantes aux aléas climatiques, sentinelles parfois, restauratrices aussi, elle mérite toute l’attention qui leur est portée dans ce livre.
Les racines ont leur biotope, celui avec lequel elles font alliance, plus ou moins proche de la mer, plus ou moins sableux, venteux, salé…
Nature en ville
Vous avez une terrasse ou un balcon. Vous avez envie de contribuer à l’accueil des oiseaux et des pollinisateurs, mais aussi d’apporter une touche de biodiversité dans la ville.
Ce livre va vous aider. Super pratique, il vous suggère des plantes à fleurs à baies, pour le soleil comme pour la mi-ombre. Vous avez tous les conseils d’entretien nécessaire pour commencer des plantations réussies.
Construire un nid ou un habitat pour les insectes, ce n’est pas si difficile avec les plans. Rouge-gorge, hirondelle, moineau, à chacun son nid ! Enfin, adepte du DIY, vous avez aussi tous les plans pour fabriquer vos bacs sur-mesure et transformer votre espace en jardin !
Contribution à l’humus
Choisir d’installer des toilettes sèches lorsque c’est possible, ce n’est pas une lubie, mais ça devient une nécessité. Christophe Gatineau, agronome spécialiste des vers de terre, constate que nos sols manquent cruellement de matières organiques.
Encore une fois, nous considérons comme des déchets des éléments utiles. Nos déjections, comme celles des animaux, constituent une “mine d’or nutritionnelle”. Le phosphore qu’elles véhiculent est indispensable à la vie du sol.
Pour l’auteur, “recycler les déchets, c’est lutter contre la disparition silencieuse de l’humus, et lutter pour la survie de l’humanité, car une agriculture sans humus a le même avenir qu’un arbre sans racine.”
“Ne jamais oublier qu’une bouse humaine ou bovine n’est ni de la merde ni un déchet : c’est de la nourriture et une promesse de fertilité.”
À chacun son engagement, celui des toilettes sèches en est un !
Autonomie énergétique
C’est l’heure des choix. Vous allez rénover, vous équiper pour rendre votre maison plus écolo, plus adaptée et plus autonome. Dans la forêt des propositions, ce n’est pas toujours simple de s’y retrouver.
Première question à se poser : la sobriété. Car il ne s’agit pas seulement de changer de mode énergétique. Il nous faut entendre que notre consommation est bien trop importante. Donc, étape 1, revoir la consommation à la baisse avant de décider de quelle énergie on va se doter.
Puis viennent les choix techniques et de financement. Il faut pour cela bien comprendre comment fonctionnent les différents équipements. Tous ont des avantages et des inconvénients et c’est dans ce taillis d’information que Jérôme Goust vous guide.