Le cerisier est l’un de mes arbres fruitiers préférés, pas vous ? Entre la floraison printanière et la saveur de ses fruits, c’est le chouchou du jardin. Mais attention, il va falloir le disputer aux oiseaux qui en sont tout aussi friands !
La bonne variété, c’est celle que vous aimez !
Les cerisiers à fruits doux (Prunus avium)
Les cerises douces, aussi appelées guignes ou merises, sont parfaites pour la consommation fraîche.
Parmi les variétés les plus populaires :
Burlat : précoce (mi-mai), chair ferme et sucrée, excellente résistance au froid. Idéale pour les régions aux hivers rigoureux.
Napoléon : tardive (juillet), gros fruits jaunes nuancés de rouge, chair croquante. Très productive et se conserve bien.
Summit : mi-saison (juin), fruits rouge foncé, chair juteuse et parfumée. Bonne résistance aux maladies.
Reverchon : tardive (juillet), fruits rouge sombre, chair ferme et sucrée. Excellente pour les confitures.
Les cerisiers à fruits acides (Prunus cerasus)
Les griottes sont plus résistantes au froid et s’adaptent mieux aux climats difficiles :
Montmorency : la référence pour les tartes et confitures, très productive et rustique.
Oblacinska : variété serbe très résistante, fruits rouge foncé au goût équilibré.
Les critères de choix
Tenez compte du climat de votre région. Les cerisiers à fruits doux préfèrent les climats tempérés, tandis que les griottes supportent mieux le froid et l’altitude. Vérifiez l’espace disponible : certaines variétés peuvent atteindre 15 mètres de haut, d’autres restent plus compactes.
La pollinisation est cruciale. Beaucoup de cerisiers sont auto-stériles et nécessitent la présence d’une autre variété compatible pour fructifier. Votre pépiniériste vous dira tout ce que vous devez savoir et les associations adéquates.
Quand et où planter
Période de plantation
La meilleure période s’étend de novembre à mars, hors périodes de gel. Privilégiez l’automne qui permet un meilleur enracinement avant l’hiver. Évitez absolument les plantations en période de gel ou sur sol détrempé.
Exposition et sol
Le cerisier apprécie une exposition ensoleillée, à l’abri des vents forts qui peuvent endommager les branches chargées de fruits. Un emplacement sud ou sud-ouest est idéal.
Côté sol, opte pour une terre bien drainée, profonde et fertile. Le cerisier redoute d’avoir les pieds dans l’eau. Ça favorise les maladies. Un pH légèrement alcalin (7 à 7,5) lui convient parfaitement, mais il s’adapte à la plupart des sols ordinaires.
Évitez les zones trop mouillées et les sols trop argileux. Si le terrain est lourd, incorpore du sable grossier et du compost pour améliorer le drainage.
La plantation étape par étape
Le trou
Creusez un trou de 80 cm de diamètre et 60 cm de profondeur, environ trois semaines avant pour permettre à la terre de se tasser naturellement.
Décompactez le fond du trou à la fourche-bêche. Mélangez la terre extraite avec du compost bien décomposé (+ ou – 1/3). Ajoutez une poignée d’engrais organique.
La plantation du cerisier
Faites tremper les racines nues 2 heures dans un pralin (mélange de terre argileuse et d’eau) ou simplement dans l’eau. Pour les plants en pots, mouillez bien la motte.
Placez un tuteur costaud du côté des vents dominants, à 10 cm du tronc. Installez l’arbre en veillant à ce que le point de greffe reste 5 cm au-dessus du niveau du sol.
Rebouchez progressivement en tassant légèrement la terre autour des racines pour éviter les poches d’air. Formez une cuvette d’arrosage autour du pied et arrosez généreusement (15 à 20 litres).
Et pour finir
Attachez le tronc au tuteur avec un lien souple, type raphia, en laissant de l’espace pour la croissance.
Protègez le pied sur 1 mètre de diamètre avec de la paille, du myscanthus ou du BRF pour maintenir l’humidité et limiter les adventices.
Nos conseils pour bien réussir
Arrosez le jeune cerisier
La première année, arrosez régulièrement d’avril à septembre, surtout en cas de sécheresse. Un arrosage hebdomadaire de 20 litres est généralement suffisant. Les années suivantes, l’arbre devient plus autonome, mais apprécie un arrosage en cas de forte sécheresse.
Fertilisez le cerisier chaque année
Apportez chaque automne 2 à 3 pelletées de compost au pied de l’arbre. Vous assurerez ainsi la fructification… et les confitures !
Ne taillez pas ou presque pas !
Limitez la taille aux branches mortes, malades ou mal placées. Le cerisier cicatrise mal. Intervenez de préférence en été après la récolte. Attention, les tailles sévères affaiblissent l’arbre !
Ça peut arriver au cerisier !
Les maladies cryptogamiques
La moniliose attaque les fleurs et les fruits. Elle provoque leur pourrissement. Éliminez rapidement les parties atteintes et pulvérisez de la bouillie bordelaise ou du purin d’ortie qui renforce les défenses des arbres en stimulant leur immunité, en prévention. La macération huileuse d’ail, riche en composés antifongiques, limite le développement du champignon s’il apparaît.
La cylindrosporiose se manifeste par des taches rouges sur les feuilles qui jaunissent et tombent prématurément. Un traitement fongicide au cuivre en automne limite les dégâts.
Les ravageurs
Les pucerons noirs colonisent parfois massivement les jeunes pousses. Un traitement au savon noir ou l’introduction de coccinelles règle généralement le problème.
La mouche de la cerise pond dans les fruits qui deviennent véreux. Des pièges à phéromones installés fin mai permettent de réduire les populations.
Attention !
Si les fruits tombent avant maturité, vérifiez l’arrosage (ni trop, ni trop peu), le drainage et la pollinisation. Un manque de pollinisateurs ou des conditions climatiques défavorables pendant la floraison peuvent expliquer ce phénomène.
Un cerisier planté dans de bonnes conditions vous donnera des cerises au bout de 3 à 5 ans. La production augmente progressivement pour atteindre son plein rendement vers 10-15 ans. Votre cerisier peut vous régaler pendant plusieurs décennies si les oiseaux l’autorisent ! Pour cela, accrochez des miroirs sur les branches et, mieux, posez un filet anti-oiseaux. Laissez-leur un merisier pour eux et protégez votre cerisier !