Ces sous-arbrisseaux fleurissent au printemps. Très résistants à la sécheresse, les cistes aiment le soleil, un sol bien drainé. Mais choisissez bien les espèces, car certains cistes poussent en terre calcaire tandis que d’autres préfèrent la terre acide.
Cistes-sur-Méditerranée
L’aire de répartition naturelle des cistes est assez restreinte. Elle se borne au bassin méditerranéen quasiment exclusivement. Certaines espèces poussent en Afrique du Nord, mais on les retrouve surtout sur les îles méditerranéennes, la péninsule ibérique, la Turquie.
Ils poussent dans des milieux très variés, aussi bien calcaires que très acides… et dans des sols neutres. Les cistes sont précieux d’un point de vue ornemental puisqu’il s’agit d’arbustes à feuillage persistant. Ils résistent super bien à la sécheresse et la plupart sont relativement rustiques : entre – 10°C – à – 15°C.
Des feuillages différents
Le feuillage est le plus souvent vert, mais il existe des espèces à reflets gris. Il peut être glabre, c’est-à-dire complètement lisse, ou un peu cotonneux avec plein de petits poils. Lisse ou poilu, le feuillage résiste bien à la chaleur et à la sécheresse.
Des arbustes de courte vie
À l’échelle des arbustes, les cistes ne vivent pas très longtemps, en moyenne entre 10 et 12 ans. Certains peuvent vivre plus vieux, mais dans la nature ce sont des plantes qui se recyclent très rapidement. Elles se ressèment naturellement et assurent leur descendance. On les voit se restreindre, vieillir et disparaitre. N’hésitez pas à les renouveler si, dans votre jardin, vous constatez qu’ils entrent dans le quatrième âge !
Les bons compagnons
Toutes les plantes qui aiment le soleil et les terrains secs : thym, lavande, lavandin, sauge, hélichysum, santoline, Stachys, phlomis, origan, véronica…
Quand et comment tailler les cistes ?
Pas de gros travail à prévoir. Juste une toilette après la floraison. Surtout, comme pour les lavandes, ne taillez pas sur le vieux bois.
Les espèces de cistes communes en France
Le ciste de Montpellier (C.x monspeliensis)
On le retrouve dans tout le bassin méditerranéen, dans la garrigue, où il peut former de vastes populations. Port très ramifié, touffu. Feuillage très aromatique. Fleurs en coupe blanche. Pour sol acide ou neutre. Rustique (- 12°C). H : jusque 1 m. Son plus : il supporte bien les embruns. Attention cependant aux vents violents.
Variété conseillée : ‘Vicar’s Mead’, à fleurs jaune pâle.
Le ciste cotonneux (C. albidus) : le mariage entre le feuillage gris, duveteux et les fleurs rose moyen est vraiment magnifique. Bien rustique. Pour sol basique à légèrement calcaire.
Le ciste à feuilles de laurier (C. laurifolius) : feuillage persistant vert sombre. Jeunes pousses collantes. Il fleurit après les autres cistes. C’est l’espèce la plus rustique puisqu’elle pousse jusqu’à plus de 1000 m d’altitude dans les Alpes et les Pyrénées orientales. Pour tout type de sol.
Le ciste à feuille de sauge (C. salviifolius) : port arrondi et lâche. Feuillage qui rappelle celui de la sauge officinale d’où son nom. Fleur blanche à étamines jaunes. S’étale plus qu’il ne pousse en hauteur. C’est un frileux : il disparait à – 5°C. Pour sol acide, neutre.
Variété recommandée : ‘Prostratus’ : forme naine, géniale en rocaille.
Est-il possible de cultiver un ciste en pot ?
Oui, même ce n’est pas le mode de culture le plus approprié à cet arbuste. Il faut choisir le bon substrat, bien drainer le contenant. Les premières semaines, le ciste va se développer rapidement et généreusement. Puis, au fur et à mesure des arrosages, le support de culture ne sera plus assez riche. Et même s’il s’agit d’une plante peu exigeante quant à la nature du sol, il faudra apporter de l’engrais pour qu’elle puisse conserver un aspect touffu et joli dans le temps.
Les meilleures espèces de cistes pour une culture en pot
Ciste des Corbières (C. x hybridus, auparavant nommé C. corbariensis) : petits fleurs blanches, bonne rusticité. Pour sol acide, neutre ou faiblement calcaire. Il fleurit aussi à mi-ombre. H : 1 m maximum.
Ciste à feuilles de romarin (C. clusii) : son feuillage est aromatique, très original, il ressemble à celui d’un romarin, et forme de belles potées pour le plein soleil. Les boutons sont roses, les fleurs sont petites, blanches. H. 30 à 50 cm. Pour terre calcaire.
D’autres cistes intéressants
Ciste pourpre (C. x purpureus) : superbes grandes fleurs rose pétard avec à la base une tache pourpre. Feuillage aromatique. Bien rustique. Super en massif.
Cistus x florentinus : hybride spontané, issu d’un croisement entre le ciste de Montpellier et le ciste à feuilles de sauge. Port compact, étalé. Supporte bien le calcaire. Finit par former un petit buisson beaucoup plus large que haut.
Ciste à gomme (C. ladanifer) : attention, il pousse uniquement en sol acide, voire très acide. Les fleurs sont blanches, parfois maculées de pourpre à la base des pétales. Rustique jusqu’à – 16°C. Il peut atteindre jusqu’à 2 m de haut et donc être intégré à une haie.
Ciste couvre-sol (C. x lenis ‘Grayswood Pink’) : fleurs d’un rose clair adorable. Plante toute petite (10 à 30 cm de haut). Pousse en sol acide, voire très acide. Moyennement rustique.
Cistus x dansereaui : ciste pourpre à fleurs blanches. Un petit coup de cœur pour ses grandes fleurs blanches marquées d’une petite tache rouge à la base. Superbe en massif (1,5 m maximum). Uniquement pour sol acide à très acide. Supporte la mi-ombre.
Ciste à feuille d’arroche (C. atriplicifolius) : une floraison jaune vif, originale, sur un feuillage gris. Les feuilles sont très odorantes. Pour sol neutre ou légèrement acide. En massif ou en haie, il fera son effet. Rustique jusqu’à – 16°C en sol parfaitement drainé.
Le labdanum pour la parfumerie
Cistus ladanifer (ciste à gomme) et C. créticus sont utilisés en parfumerie. Feuilles et brindilles sont récoltées, mises à bouillir pour obtenir une résine brune, parfumée, dont on tire une absolue ou une huile essentielle. Les parfumeurs l’utilisent en remplacement de l’ambre gris, concrétion intestinale du cachalot (eh oui). Le produit obtenu se nomme labdanum, et son usage est connu depuis l’Antiquité. On trouve une référence dans le livre de la Genèse et quelques élucubrations comme celle qui fait écrire à Perce Newberry, spécialiste de l’Égypte ancienne, que la fausse barbe portée par les pharaons pourrait avoir été « une barbe de chèvre chargée de labdanum ». Mouais, bon…
Petite info en plus : si vous buvez du vermouth, vous consommez un peu de labdanum, qui trouve sa place à côté de la coriandre, de l’hysope, de la cannelle, du clou de girofle…
Merci à Frédéric Prévost, Les senteurs du Quercy. La pépinière produit des espèces de cistes, des plus communes au plus originales.