Paysan-glacier, voilà Jef et ses glaces divines

fruits et glaces
©Dimitri Kalioris

Jean-François Barrioulet concocte des glaces. Jean-François Barrioulet plante des fruitiers. Ou l’inverse. En réalité, les deux ! Jef propose des glaces, des sirops et des confitures à partir de fruits bio cultivés avec soin. Et si on en parle, c’est parce qu’on a goûté !

À 40 ans, après 20 ans de commercial, je voulais changer d’activité professionnelle. J’avais déjà failli 10 ans plus tôt. Je voulais suivre une formation de jardinier-paysagiste. Mais les enfants venaient de naître et j’ai renoncé. Mais là, j’avais un besoin profond de me rapprocher de la terre et de sa fonction nourricière. Comme d’autres, le sens de mon activité professionnelle m’échappait et je devais retrouver une cohérence.

Du chariot aux glaces
Jef, paysan-glacier, fait des glaces
Jean-François Barrioulet ©Dimitri Kalioris

J’aime ce métier qui me permet d’être dans le respect de la terre, dans le respect du fruit et de faire le bonheur des papilles.

Devenir paysan-glacier

Jef suit alors des formations en permaculture, en biodynamie et part comme wwoofer découvrir la vie dans plusieurs fermes. Son projet de départ s’avère un peu compliqué à mettre en œuvre seul : un restaurant-potager. Mais « démarrer à 5 heures du mat’ et finir après minuit, c’est épuisant et intenable ». Son épouse, institutrice, assurant un salaire régulier, il change alors son fusil d’épaule et décide de se lancer dans les gourmandises. Le voici à la recherche d’un terrain.

Mais…

« Trouver du foncier agricole quand on n’est pas fils d’agriculteurs et qu’on n’a pas des fortunes, c’est un cauchemar. Nous avons cherché dans plusieurs départements sans succès. On sait pourtant que la France a besoin de petits producteurs. Mais, alors qu’on voit des friches agricoles inutilisées par de gros agriculteurs, l’accès au foncier est extrêmement difficile. C’est absurde. »

Glaces
Les glaces de Jef

Jef s’installe finalement dans le sud des Pyrénées orientales, à la frontière espagnole, mais il n’est toujours pas propriétaire de son terrain.

« Ce qui était important, c’était de commencer à produire des fruits pour les glaces. »

Décroissance made in réalité

La vie a commencé par une phase de décroissance économique, « compensée par un accroissement net de notre qualité de vie. » Il plante un beau potager à côté de la maison et commence à faire son pain afin de réduire les frais de bouche. « Le changement commence là, dans les habitudes de consommation. Et on s’aperçoit alors à quel point on achète des choses inutiles. »

les fruits
Des fruits pour...
glaces : labo
...le labo des glaces ©Dimitri Kalioris

Plantations et variétés

Et puis, il a planté, en bio, naturellement, des fruitiers, petits et grands et des aromatiques. Il produit une grande partie des fruits et plantes qui entrent dans la composition de ses glaces, sirops et confitures. Son fils se prépare à reprendre après lui. Le choix des variétés a été un sujet majeur parce que ni la terre ni le climat ne sont totalement adaptés. « Le sol n’est pas idéal, c’est plutôt une terre à vigne qu’à maraîchage. Et puis souvent, il manque un peu de froid hivernal et les étés sont très chauds. J’ai essayé des variétés de cassis et des framboises pour trouver celles qui se plairaient chez moi. Pour la fraise, c’est la ‘Dark Select’ qui a remporté la course. Côté groseilles et mûres, ça n’a pas été difficile. Mais il me semble que le pH est trop élevé pour les myrtilles. »

La rançon du succès

Les allées regorgent de fruits qu’il faut récolter à la fraîche parce que le soleil est mordant. Pour Jef, investir dans des ombrières est encore trop lourd, alors toute la famille cueille ! Il a fallu installer un laboratoire de transformation pour les glaces, les sirops et les confitures. « Si la première année, je vendais sur les marchés et je faisais des essais de recettes avec les invendus le soir, très vite, j’ai dû passer pro ! »

Le succès des glaces et des sirops se construit grâce au bouche-à-oreille et très vite, Jef ne peut plus fournir face à la demande. Alors, il sort de son garage, fait construire une maison plus grande et installe une vraie unité de transformation dans un atelier à côté. Juste devant, une petite table se prête à la dégustation.

Les copains d’abord

Comme Jef ne parvient plus à tout produire, il s’approvisionne en fruits bio auprès de ses copains producteurs. « Tout est bio et si possible très local, sauf les agrumes pour lesquels on peine à trouver du bio, donc je travaille avec une productrice sicilienne.”

Du cassis pour les glaces
Cueillette du cassis ©Dimitri Kalioris

Post-scriptum

J’ai adoré les sirops de menthe, le sorbet Citron, Curcuma & Gingembre et celui Fleur d’Hibiscus, Gingembre & Menthe fraîche. Des découvertes faites aux Labyrinthes aux Mille fleurs.

Chez Hortus Focus, on aime aussi le sorbet au Mojito !

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