Plutôt Nourrir ! Une histoire de cochons…

Dans Quel État J'Erre
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Plutôt Nourrir ! Une histoire de cochons...
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Plutôt Nourrir !

C’est un livre écrit par Clément Osé et Noémie Calais. Plutôt nourrir, c’est le cri du cœur. Comment passe t-on de jeune diplomé.e de Sciences Po, parti.e.s pour une carrière internationale à la ferme collective pour l’un et à l’élevage de cochons noirs pour l’autre ? Quelle mouche a piqué Noémie, inquiète pour le climat et la biodiversité quand elle décide de devenir éleveuse tout en recommandant de réduire drastiquement sa consommation de viande. Quel fil relie le tranchant de la radicalité à celui du couteau ? Comment passe-t-on d’urbaine à paysanne ? Comment s’impose le collectif face à l’individualisme qu’on leur a enseigné ? 

C’est ce cheminement que Clément, (auteur d’un premier livre sur sa bascule à lui : De la neige pour Suzanne), et ami de Noémie, décrit et documente avec son appareil photo. Le froid, le chaud, le petit matin à l’aube, la nuit, le jour, il est avec elle. Ses textes alternent avec des morceaux choisis du journal de Noémie. Ensemble ou séparément, ils se questionnent, s’interpellent, se demandent où se cache le sens de leur activité ici, maintenant et pour demain. Mais quoiqu’il arrive, plutôt nourrir !

Dans ce podcast, ils se font écho, se complètent et se renvoient la balle autour de tous ces choix, leurs choix, de ce que ça leur a coûté, de la joie qu’ils en ont tiré, des découvertes qu’ils font encore.

Mais quoiqu’il arrive, plutôt nourrir !

Pour mieux vous informer,
nous croyons utile de vous faire partager les actions
et les réflexions de ces citoyens actifs
qu’on ne retrouve pas trop souvent dans les colonnes des journaux.
Pourtant, la pluralité des propositions est une richesse.

Noėmie et Clėment ont 32 ans. Diplômés de Sciences Po Paris, ils se sont croisés sur les bancs de cette école, puis ont commencé, l’un et l’autre, des carrières internationales suivant les chemins tracés par leur formation. Écoutez-les ci-dessus dans un podcast plein de tendresse et d’émotions diverses.

Quelques années plus tard après l’obtention de son diplôme, Clément – éco anxieux ou tout simplement lucide – ne sait plus pourquoi il se lève chaque matin ou prend l’avion pour la xième fois de l’année. Concomitamment, Noėmie souffre de symptômes multiples et de plus en plus invalidants tant sur le plan physique que neurologique ; en cause les produits chimiques et une électrosensibilité.

Sans avoir de contact, chacun d’eux emprunte un chemin inattendu, redéfinissant le concept de liberté, loin de ce qui leur a été transmis.

Clément… sur la route

Clément trace la route, armé de son appareil photo et d’un bon stylo. Sac à dos, il parcourt la France et les méandres de nouveaux imaginaires à inventer pour un avenir non seulement possible, mais désirable. Il déposera son sac dans un écolieu béarnais pour y découvrir les joies et les frustrations du collectif, le plaisir et la fatigue au contact des altérités diverses que réserve le Vivant. Il en naîtra un premier livre : « De la neige pour Suzanne » [TANA éditions]

Clément Osé
Clément Osé
Noémie Calais
Noémie Calais

Noémie et ses cochons

Noémie rencontre le monde rural et l’animal dans la campagne anglaise. Et c’est par hasard qu’elle jette l’ancre dans le Gers, mais par volonté – et quelle volonté ! – qu’elle se forme au métier d’agricultrice. Elle choisit d’élever des cochons noirs et passe son BP REA, sésame professionnel. Mais ça ne suffit pas ! Noémie a défini les limites de sa liberté. Elle veut pouvoir tout faire de la saillie à la côtelette. Elle apprend donc la boucherie-charcuterie.

Pour Noémie, le renoncement à l’élevage intensif est un impératif écologique, économique, social et moral. Comme d’autres, elle remet en cause le terme d’élevage pour nommer la fabrication industrielle de viande, laquelle chosifie l’animal – n’appelle-t-on pas minerais cette viande !

Au nom de la crise de sensibilité, telle que la décrit le philosophe Baptiste Morizot, le rapport de l’éleveur et de l’animal doit être rediscuté et surtout redimensionné dans de petits élevages. Et, la jeune éleveuse le concède bien volontiers, il faut réduire drastiquement notre consommation de viande. “Nous n’avons pas besoin de manger de la viande plus de deux fois par semaine.” Et dès lors, il ne sera plus question de produire de la viande industrielle et nous paierons notre viande plus cher parce qu’elle sera meilleure. Le porc, tel qu’il est produit en masse, est pauvre sur le plan nutritif, plein de médicaments, honteux moralement et désastreux écologiquement.

Dans le podcast ci-dessus, pendant 55 minutes, Noémie et Clément évoquent leurs expériences, leur rencontre autour de l’écriture et des petits cochons, et tracent les contours d’une alternative à la société de consommation assez obscène qui se moque de l’avenir du Vivant.

Mère, père, ami.e.s

Ces  bifurcations ne sont pas si simples que cela à admettre pour l’entourage. Mais, finalement, après quelques discussions ou une bonne nuit de sommeil, le choix de ces jeunes gens semble assez de bon sens. Si la mère de Noémie a laissé échapper un « quel gâchis ! », elle s’est ravisée le lendemain matin. Et bien qu’elle ne parvienne pas tout de suite à imaginer un autre avenir que celui qu’elle pensait construit, aujourd’hui, elle soutient le choix de sa fille.

“À chaque fois qu’on se voit, ma mère me demande si j’ai besoin d’argent ! “

La mère de Clément est inquiète de sa sobriété de vie et craint que le manque d’argent ne lui pèse, mais là encore, les parents acceptent à défaut de tout en comprendre. Le changement de logiciel demande un effort, tant pour les bifurqueurs que pour leurs proches. Noémie et Clément s’en ouvrent dans le podcast !

Plutôt nourrir !
TANA éditions

Plutôt nourrir
Noémie Calais et Clément Osé

TANA éditions
256 p. – 18,90 €

Noémie et ses cochons
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