Paradeisos – Une vision du paradis dans les pas de Colette

Paradeisos
Paradeisos ©Fabrice-Gaboriau

Au parc de Clères, Caroline Desnoëttes nous invite à marcher dans les pas du naturaliste Jean Delacour. Nous reprenons avec elle le récit de Colette, dans une exposition qui réinvente notre rapport au vivant.

« Ne vous êtes-vous jamais senti un peu animal, végétal, minéral, aquatique ou cosmique ? Moi si ! » Ces ressentis animent le parcours et les œuvres de Caroline Desnoëttes ; ils étaient aussi ceux de Jean Delacour, le naturaliste et ornithologue créateur du parc de Clères. « Nous poursuivons le même objectif, chercher l’intime avec le vivant. Réenraciner le monde », explique l’artiste, qui rend un hommage vibrant et inédit à l’œuvre du fondateur du parc.

Une artiste engagée pour la nature

Cette artiste travaille l’hybridation entre les plantes, les êtres humains et les animaux. C’est un manifeste pour attirer le regard sur les espaces et espèces menacées. Lorsqu’elle découvre le parc au printemps, Caroline Desnoëttes ressent « la puissance irréelle de ce paradis artificiel ». Elle garde en mémoire des visions oniriques comme « cette multitude de flamants roses au milieu d’un champ de marguerites ». En tant qu’artiste, elle comprend immédiatement que « Jean Delacour en était un aussi et que Clères était son œuvre ».

Paradeisos • Caroline Desnoëttes ©Fabrice-Gaboriau
Paradeisos • Caroline Desnoëttes ©Fabrice-Gaboriau
Paradeisos •Caroline Desnoëttes
Paradeisos • Caroline Desnoëttes ©Fabrice-Gaboriau

Une installation immersive

Caroline Desnoëttes investit les jardins avec des lianes de clématites sauvages et des oculi en bambou pour focaliser l’attention des visiteurs sur un morceau de paysage. Dans le château, elle tresse avec de la filasse de lin un gros nid où chacun peut passer quelques instants loin du bruit ou pour les écouter sans être vu.

La tapisserie du vivant

Le clou de l’exposition est l’œuvre monumentale “Paradeisos. Elle donne son nom à l’exposition. C’est une tapisserie de papier coloré composée de près de 30 000 fleurs d’encres et de terres naturelles sur du papier en fibre de mûrier, fixées sur un grillage triple torsion à maille hexagonale de cage à poules. Cette technique de la “tapisserie du vivant”  est une création de Caroline Desnoëttes avec l’aide des jardiniers du parc.

Une vague de couleurs

Graines, branches, fleurs, eau, roche… toute la Vie est dans cette œuvre si colorée qui pare les murs du salon de Jean Delacour. Cette grande vague de couleur est le fruit d’innombrables heures de travail. Elle compose une œuvre pointilliste de paysages ondulants, d’une profondeur singulière. Comme autant de pixels sur une image, de gouttelettes dans le ruisseau, de plumes sur un paon, ce bas-relief laisse entrevoir, à mesure qu’on le côtoie, roches, végétation, eau, et tous les fruits de l’imagination des visiteurs.

Paradeisos
Paradeisos ©Fabrice-Gaboriau

« Sur cette fine couche terrestre, nous sommes tous entrelacés, interdépendants », explique l’artiste. « La co-évolution, les mutations et l’hybridation entre les vivants parcourent mon travail. Plus on prend conscience de ce maillage, en faisant la connaissance des autres êtres vivants, plus nous préserverons les conditions d’un développement harmonieux de la vie sur Terre. »

Paradeisos, Parc de Clères, jusqu’au 28 septembre 2025

Jean Delacour (1890-1985)…

…était un ornithologue et naturaliste franco-américain internationalement connu. Ce scientifique était spécialisé dans l’étude des oiseaux aquatiques et des faisans. Né dans une famille aisée, il consacre sa fortune personnelle à créer des parcs zoologiques privés en France, notamment au château de Clères en Normandie. Ce parc devient alors un centre de recherche ornithologique prestigieux. Il dirige également le parc zoologique de Vincennes et contribue à la fondation de plusieurs institutions ornithologiques, dont l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Sidonie-Gabrielle Colette (1873-1954)…

…est une écrivaine française majeure du XXe siècle, née en Bourgogne dans une famille bourgeoise. Sa mère Sido, lui transmet une passion profonde pour les plantes, les fleurs et les saisons. Cela nourrira toute son œuvre littéraire. Le jardin devient chez Colette un thème récurrent, symbole de sensualité et de liberté. Ce motif est particulièrement visible dans “Sido” où elle évoque avec nostalgie le jardin de son enfance. Cette relation intime avec le monde végétal influence profondément une écriture sensible, poétique et minutieuse dans la description de la nature. Sans doute avez-vous lu “Gigi” ou la série des “Claudine” ?

Inscrivez-vous
pour recevoir [Brin d'info]

dans votre boîte de réception,
chaque semaine.

Nous n’envoyons pas de messages indésirables ! Lisez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

9 Shares
Share via
Copy link