Jardin de la Ferrière - Hortus Focus
©Didier Hirsch

Le jardin de la Ferrière, dans la Haute-Saône

À Amont-et-Effreney, dans les Vosges du Sud, Danielle Simonin et son mari Hubert ont fait d’une pâture à vaches de 2 hectares un jardin où se visitent 8 grandes chambres de verdure piquetées d’œuvres et d’installations. Avantage et inconvénient : l’eau, qui est partout présente au Jardin de la Ferrière. Danielle surnommée “la dame au sécateur” vous raconte son paradis.

Débrouille-toi avec ça !

“En 2007, après m’être occupée de la maison, j’ai bricolé aux alentours, mais très vite est venue l’envie d’un “vrai” jardin, plus grand. Nous avons une petite forêt de sapins derrière la maison, mon mari la fait exploiter et il m’a donné une petite somme en me disant “Débrouille-toi avec ça…”. Il n’a pas eu à me le dire deux fois, j’ai commencé à acheter des arbres et à planter dans une belle terre, bien engraissée pendant des années.

Hubert et Danielle Simonin - Jardin de la Ferrière - Hortus Focus
©Didier Hirsch

Évidemment, mon terrain de jeu est devenu rapidement trop petit. Hubert a donc déplacé une clôture. L’année d’après, il en a bougé une autre. Et puis un jour il m’a dit : “On arrête de reculer les clôtures, amuse-toi, tu as toute la surface !”. J’avais le budget, “l’autorisation du grand chef” alors j’ai commencé à vraiment m’éclater, à laisser vagabonder mon imagination, réaliser mes envies.”

Jardin de la Ferrière- Hortus Focus
©Didier Hirsch

La terre du Jardin de la Ferrière est formidable…   

“J’ai la chance d’avoir une terre riche, un peu acide (pH entre 6 et 7). Je me suis attachée à des espèces, des variétés à notre climat et à cette terre si bonne. J’ai pu planter des érables japonais, des cornouillers (Cornus) de toutes sortes, des hydrangéas paniculés qui sont sans doute mes plantes préférées. Je plante serré. Les végétaux s’apportent mutuellement une ombre bienfaisante. Cela empêche les mauvaises herbes de pousser et puis, c’est vrai, j’aime bien quand un jardin est dense.

Ma terre est vraiment bonne, mais il ne faut pas oublier de lui apporter ce qu’il faut pour qu’elle le reste ! Chaque année, on griffe la terre. Tous les deux ans, tôt dans la saison, on la travaille un peu plus et, surtout, on apporte un crottin de cheval bien décomposé, d’au moins 3 ans.”

L’arboretum d’Hubert

“C’est moi qui jardine le plus. Hubert, lui, aime surtout les arbres. En 2008, j’ai voulu lui faire une belle surprise, je lui ai offert un Quercus palustris, un chêne des marais déjà haut de 4 m. Aujourd’hui, il mesure environ 16 mètres. Ce chêne est planté dans le bas du jardin, les autres arbres d’Hubert poussent dans le haut du jardin qui est plus sauvage. J’aime bien lui offrir des arbres.  Mais les cerfs aiment aussi les arbres, ils font des dégâts dans l’arboretum du haut, mais après tout, ils sont chez eux là-haut. Ils ont mangé les pins de l’Himalaya (Pinus griffithii) qui nous avaient coûté une petite fortune. Et là, ils ont décidé, hélas, de s’attaquer avec ardeur aux pins de Weymouth (Pinus strobus).

L’eau est une force… et une faiblesse

“L’eau est très présente au Jardin de la Ferrière. Avoir de l’eau, surtout lors d’étés très secs comme cette année, c’est un privilège incommensurable. En revanche, en hiver, c’est souvent la galère. L’eau ruisselle, arrive au fond du jardin et elle se pose un mois, parfois deux. Il faut alors la faire circuler. À ce moment-là, avec Hubert, on est obligé de creuser des canaux pour que l’eau puisse s’écouler, descendre chez le voisin bien content de récupérer ses limons et des éléments fertilisants. Quand arrive la belle saison, il faut reboucher les canaux. Et ressemer de l’herbe… Un gros boulot, croyez-moi !”

Le jardin de la Ferrière - Hortus Focus
©Didier Hirsch

Vive les buttes !

“Dans le bas du jardin, il est donc difficile de planter des végétaux et surtout de les conserver. Alors, j’ai créé un grand massif sur le principe de la permaculture. J’ai récupéré du bois mort, l’ai entassé, j’ai ajouté des tontes de gazon. Nous avons couvert d’une bâche. Au bout de deux ans, quand on a enlevé la bâche, la butte était formée, la terre géniale et j’ai pu installer des arbres qui seraient morts autrement. J’ai planté un Cornus, un beau Prunus japonais, colonnaire qui fleurit tout rose au printemps, et des rosiers. Tout le monde va bien ! Je vais maintenant réaliser une petite haie de charmille pour mettre en valeur le tout !”

Au jardin de la Ferrière, les artistes sont les bienvenus !

“Je fonctionne au coup de cœur. J’en ai eu un pour Romain Bresson lors d’une expo à Vesoul. J’aime beaucoup ce garçon très courageux qui a quitté son travail à la chaîne chez Peugeot pour se lancer dans la sculpture. J’ai deux de ses œuvres dans le jardin, des oiseaux qui voyagent au gré de mes envies. J’aime aussi le travail d’une céramiste qui vient de Toul. Elle s’appelle Françoise… Potier, ça ne s’invente pas. Elle crée de très belles céramiques en forme de pavots. Enfin, il y a le travail de ma fille Judith. Elle aime l’art et le jardin et nous sommes heureuses de pouvoir travailler ensemble. Si vous venez nous voir, vous pourrez découvrir une de ses créations, une installation en cordes.”

Le jardin de la Ferrière - Hortus Focus
©Didier Hirsch

Jamais sans mon sécateur ! 

“Comment voulez-vous entretenir un jardin sans un ou deux sécateurs dans la poche ? Impossible ! J’ai toujours sur moi un ciseau à feuilles et un sécateur un peu plus costaud pour tailler des branches. Je taille tous les jours.”

Le Jardin de la Ferrière se trouve en Haute-Saône au pays des Mille Étangs. 7, la Ferrière, 70 310 Amont-et-Effreney. 

Le jardin se visite de mai à septembre, tous les jours sauf le lundi, de 10 à 19 h. Tel : 03 84 49 32 30 ou 06 20 31 39 58. Plus d’infos : lejardindelaferriere.com. 

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