Recettes et techniques originales pour vos boutures !

Bouture de ficus
©Mila-Naumova

Après vous avoir proposé quelques recettes de bouturage, et notamment celle à la cannelle, nous continuons de vous en offrir d’autres (faut-il qu’on vous aime…). Toutes naturelles, of course, toujours sans saloperies de synthèse. C’est la pleine saison des boutures, profitez-en pour vous lâcher !

Le bouturage à l’aspirine

Les fleuristes utilisent et conseillent souvent d’ajouter de l’aspirine dans votre vase pour prolonger la durée de vie des fleurs coupées. Le dosage préconisé est d’un cachet de 500 mg (la fameuse aspirine 500) pour 5 litres d’eau.

L’aspirine contient de l’acide acétylsalicylique, un dérivé de l’acide salicylique, qui est un anticoagulant naturel. Les plantes en fabriquent aussi elles-mêmes. Cet acide bloque l’effet d’un autre acide appelé “abscissique”, libéré lors d’un stress hydrique, d’une blessure ou d’une maladie. Ce dernier “ferme” les parties endommagées de la plante.

En freinant cette réaction, l’acide salicylique empêche l’assèchement de la plante et lui permet de guérir en produisant de nouvelles racines.

L’acide acétylsalicylique est présent naturellement dans l’écorce des saules (cf : Bouturage à l’eau de saule).

La recette

L’aspirine va donc favoriser le développement des racines au niveau des boutures. Placez quelques cachets (non effervescents) dans un verre et ajoutez un peu d’eau. Remuez jusqu’à obtenir une pâte blanchâtre. Trempez-y la base des boutures pendant quelques heures pour qu’elles puissent absorber la substance. La pâte va légèrement sécher et former une sorte de croûte. Ainsi, vous pourrez en enduire la tige avant de la planter.

 

©sirichai_asawalapsakul

Le bouturage au grain

Si vous avez un grain, c’est une excellente nouvelle. Du moins, surtout pour vos boutures ! Nous allons vous confier un vieux truc de jardinier (ou un truc de vieux jardinier, nous ne savons plus très bien…).

Il suffit de pratiquer une petite incision toute droite, en bas de la bouture, et d’y coincer votre grain. Vous pouvez aussi fendre en 4 sur quelques millimètres, cela dépend de votre habileté et de la taille de la tige. En désespoir de cause, ligaturez avec du raphia (non, mais…). Utilisez indifféremment du blé, de l’orge ou de l’avoine.

Durant les premiers jours de la germination, le grain libèrera des hormones (auxines) qui aideront la bouture à produire des racines. Ensuite, puisque le grain est enterré trop profondément, il pourrira et ne risquera pas d’endommager la bouture.

Cette méthode est à recommander pour les rosiers, pélargoniums et toutes les boutures ligneuses (de fin d’été et de début d’automne).

Pour la plantation de rosiers à racines nues, certains jardiniers recommandent même de jeter dans le trou de plantation une poignée de graines d’orge. Nous n’avons pas pu vérifier. Si quelqu’un essaie et pouvait nous tenir au courant durant ses bouturages, qu’il en soit remercié par avance !

 

femme dans un champ de blé

Le bouturage au miel

Le miel possède des propriétés antiseptique, antibactérienne et antifongique utiles au jardin. Il va donc contribuer à la cicatrisation des boutures. Il est d’ailleurs utilisé par certains chirurgiens pour accélérer la cicatrisation des plaies. De plus, en formant une couche protectrice, il maintiendra l’humidité.

Enfin, une partie du sucre qu’il contient serait assimilable par la plante. Cela accélèrerait la production de racines. Aucune étude sérieuse n’ayant validé cette méthode, nous vous donnons cette info avec précaution. Il faut juste veiller à ne pas appliquer trop de miel, car, au contact de la terre, le sucre pourrait moisir.

La recette

Trop simple. Trempez l’extrémité de la bouture dans le miel. Laissez-la égoutter. Il n’y a plus qu’à planter.

 

cuillerée de miel

Les remarques

Préférez le miel de thym dont les propriétés sont plus marquées. Mais tous conviennent. Pour réussir leurs bouturages, certains jardiniers utilisent un mélange de miel et de curcuma pour associer leurs propriétés antifongiques.

Le bouturage au lait de coco

L’eau de coco contient un albumen liquide, des cytokinines, des minéraux et de la gibbérelline, ou acide gibbérellique. Tous ces éléments favorisent le développement racinaire puis foliaire. Elle s’utilise lorsque les boutures sont peu sensibles à l’auxine (les cannabinacées…) et pour les boutures de feuilles.

Les 2 méthodes

La plus efficace consiste à utiliser le liquide contenu dans la noix. En effet, la noix de coco est en réalité une graine qui contient de l’eau de coco, une solution nutritive, un phénomène assez rare. En pratique, diluez 1/3 de volume d’eau de coco pour 2/3 d’eau. Laissez tremper 6-8 heures.

Pour info, vous pouvez utiliser ce mélange pour aider à la ramification des bonsaïs.

La seconde se pratique avec du lait de coco (lorsque la pulpe de coco est mixée et mélangée au lait de coco). Le dosage est de 5/6 d’eau pour 1/6 de lait de coco. Laissez tremper la bouture pensant 6-8 heures (1 nuit). Attention : cette préparation ne se conserve pas et fermente après 24 h.

noix de coco

Le bouturage au vinaigre

Préférez le vinaigre de cidre, moins acide. Le vinaigre de vin risque en effet d’endommager vos boutures. Le vinaigre contient de l’acide acétique et surtout de l’acide indole 3-acétique (une auxine), qui stimule la croissance des plantes.

Cette méthode est un pis-aller, car le vinaigre étant naturel, il se modifie rapidement et s’oxyde à l’air et à la lumière. Cela peut entrainer une dégradation de l’auxine et donc réduire son efficacité en tant qu’hormone de bouturage. Cependant, vous n’aurez pas perdu votre temps, car l’acide acétique est un désinfectant très efficace du sol (on l’utilise bien dans les huîtres pour tuer les bactéries)…

La méthode

Diluez une cuillerée à soupe de vinaigre de cidre dans 3 l d’eau. Remuez. Trempez la bouture dans le liquide pendant quelques minutes. Plantez-la rapidement.

Un petit tuto en anglais ? C’est ICI

pomme et vinaigre de cidre

Le bouturage à la pierre plate

Cette technique est aussi simple qu’elle est méconnue. Un morceau d’ardoise ou une pierre plate plantée au milieu du pot (ou de l’endroit du jardin où vous souhaitez installer la bouture). Elle devra faire la longueur de la bouture, c’est tout. Vous plantez la bouture le long du support et c’est terminé !

Le décalage entre le terreau (cf. nos préconisations de mélange) et la pierre va accentuer l’oxygénation de la bouture et favoriser l’enracinement. On vous avait bien dit que c’était super simple, non ?

Pour les mêmes raisons, vous planterez désormais toujours les boutures en périphérie d’un pot (en terre cuite, de préférence).

Et pourquoi donc en terre cuite ?

Pour les bouturages de fin d’été, la température est importante, surtout à l’étouffée. Plus elle sera proche des 20/25 °C, mieux elles racineront. La pierre aura aussi la faculté de chauffer la journée et de restituer la chaleur la nuit. Les boutures en bordure de pot (ou il fait plus chaud) racineront mieux que celles plantées au centre.

La pierre plate oblige les racines à pousser vers un côté. Elles seront moins nombreuses, mais plus vigoureuses. Cette technique est utilisée pour les bonsaïs en phase d’élevage. Ils développeront un pied plus large avec des racines latérales. On pourra ensuite le rempoter à l’extrémité du pot définitif afin de laisser la place à un mini-décor de circonstance.

pierre plate

Bien choisir son substrat de culture

Le substrat est important dans la réussite des bouturages. Il doit : être peu fertile ; retenir l’eau et assurer un bon drainage ; être assez dense pour soutenir la bouture (qui n’a pas encore de racine) et assez souple pour faciliter la croissance des racines ; ne pas contenir de bactéries, de champignons, ni de moisissures. Enfin, évidemment, ne pas comporter d’autre plante ou graine.

On utilise souvent un mélange de sable, de vermiculite ou de perlite et de tourbe. Les proportions varient en fonction de la plante. On peut y ajouter du terreau, selon que la plante apprécie un milieu plutôt acide ou plutôt basique.

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