Le jardin d’eau de Claude Monet, à Giverny

Jardin d'eau de Giverny
©Didier Hirsch

Il a été créé par le peintre pour donner un écrin à ses nymphéas, sujet de nombre de ses tableaux. Le jardin d’eau de Giverny a longtemps été confié aux bons soins de Jean-Marie Avisard, devenu jardinier en chef en 2018.

Que représente pour vous ce jardin d’eau ? 

C’est d’abord la partie du jardin dont je me suis occupé pendant 28 ans. J’en connais tous ses petits secrets, tous les animaux qui le peuplent. J’ai toujours aimé ce jardin d’eau où règne une ambiance particulière. J’ai eu la chance de vivre dans un tableau vivant et d’y travailler encore aujourd’hui. 

Jean-marie Avisard
©Didier Hirsch

Quand Claude Monet a-t-il créé son jardin d’eau ?

Il a découvert les nymphéas lors de l’Exposition universelle de 1901, et notamment les nouveaux nymphéas colorés produits par les établissements Latour-Marliac. Il est littéralement tombé amoureux de ces plantes, et a créé ce grand bassin pour pouvoir les installer puis les peindre en compagnie du pont japonais, ses célèbres glycines, les iris. À l’époque, il fait détourner un bras de l’Epte pour alimenter les bassins.

Il y avait beaucoup d’herbes sur les bords de l’étang du temps de Claude Monet. Nous avons beaucoup planté sur les rives en restant dans l’esprit de Monet. 

Jardin d'eau de Claude Monet
©Didier Hirsch

Le jardin d’eau de Giverny est-il beau en toute saison ?

C’est la question que me posent souvent les visiteurs ! Pour moi, aucune saison n’est meilleure ou plus belle qu’une autre. Chacune a son charme. Si vous voulez bien en profiter, venez le visiter tous les 2 mois, le tableau sera complètement différent. 

Du côté des nymphéas, existe-t-il une grande diversité de couleurs ?

Les couleurs vont du blanc au presque rouge, en passant par le jaune et le rose. En revanche, pas de nymphéas bleus, car ces nénuphars sont exotiques, gélifs. Nous avons essayé d’en planter, mais il faut les rentrer l’hiver et c’est très compliqué. Mais nous avons suffisamment, je crois, assez de diversité tant au niveau des couleurs que des formes des fleurs. 

Jardin d'eau de Giverny
©Didier Hirsch

Le travail sur l’étang est-il quotidien ? 

Oui, et un jardinier s’y consacre exclusivement chaque jour du printemps à l’automne pour le nettoyer. Avec une grande épuisette, il enlève les fleurs fanées, les feuilles tombées dans l’eau. Il faut enlever les algues et tout ce qui remonte du fond. En été, il faut faire le ménage dans les nymphéas, car si on les laissait faire, ils envahiraient tout l’étang ! On ne verrait plus l’eau et on n’aurait plus cet effet de reflet, ces taches vertes observables dans les tableaux de Monet.

Ce travail ne vous manque t-il pas trop ?

Non !

Mais de temps en temps, j’aime bien me retrouver sur la barque qui a été si longtemps mon outil de travail…  

J’aime bien me retrouver sur la barque de temps en temps.

Nous sommes donc obligés depuis la barque ou en descendant sur les bords de couper des feuilles pour laisser de l’espace entre elles. Avec une faucille, on coupe également les grandes herbes qui se développent au fond de l’eau. Le travail ne s’arrête jamais sur l’étang

Les autres plantes emblématiques du jardin d’eau de Giverny

Les célèbres glycines qui dispensent leur parfum sur le pont et closent la perspective. Ce sont deux espèces différentes dont les floraisons se mêlent et se relaient : Wisteria sinensis à fleurs roses plantée côté Clos normand et Wisteria floribunda ‘Alba’ côté bassin. 

Les iris du Japon : Monet aimait les iris du Japon au point d’en avoir toute une collection. Ces Iris ensata renforcent l’ambiance japonisante du jardin. On peut aussi voir des Iris sibirica.

Jardin d'eau de Giverny
©Didier Hirsch
Jardin d'eau de Giverny
©Didier Hirsch

Des végétaux à feuillage pourpre : berbéris (épine-vinette), cotinus, érables du Japon (Acer palmatum, A. dissectum) servent de toile de fond aux azalées à fleurs rouges ou orange, rhododendrons et autres plantes floraisons printanières (tulipes, narcisses, myosotis, giroflées…). 

Jardin d'eau de Giverny

Le saule pleureur : ses plus longues branches caressent la surface.

Les cerisiers à fleurs puis la floraison spectaculaire de l’arbre de Judée (Cercis siliquastrum) dont certaines fleurs poussent directement sur le tronc. 

En été : les hydrangéas se font beaux et prennent le relais des rosiers, les phlox embaument… Le reflet dans l’eau de la floraison plumeuse des astilbes est à lui seul un merveilleux tableau impressionniste…

À l’automne : les érables mettent d’autres plantes en valeur, notamment les asters et les anémones du Japon. Le bassin s’ourle peu à peu d’or… 

Le jardin d'eau de Giverny
©Didier Hirsch

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